Une ville à refaire

A Kinshasa, la pluie torrentielle, qui s’est abattue dans la nuit du lundi à mardi, a causé d’importants dégâts matériels. On a déploré une centaine de morts, avec une forte concentration dans la partie Ouest de la ville.
Personne ne pouvait prédire cette catastrophe, mais reconnaissons tout de même qu’on pouvait éviter un tel drame.
La ville de Kinshasa a vieilli et compte à ce jour plus de 10 millions d’habitants, inégalement répartis dans l’ensemble de la ville.
Aujourd’hui, la solution est d’élargir la ville vers sa partie Est par les communes de la N’Sele et de Maluku. A maintes reprises, on a évoqué le projet de construction de la nouvelle ville de Kinshasa, avant que tout ne s’émousse comme la fumée emportée par la ville. Pendant ce temps, on continue à déplorer des morts et d’importants dégâts matériels qu’on pouvait bien éviter si la classe dirigeante avait pris conscience du grand danger qui menace les Kinois.
A ces morts du mardi, on va encore pleurer. Des fonds publics seront décaissés pour «inhumer dans la dignité» les personnes décédées, puis on va retourner dans le même cycle, laissant les Kinois dans sa triste inconscience jusqu’à ce qu’un nouveau drame survienne.
La solution, l’unique à mon sens, est de refaire la ville. Avec plus de 10 millions d’habitants qui le peuple, Kinshasa est asphyxié et n’arrive plus à supporter son poids démographique, sans com-pte la densité par habitants qui explosent dans certains coins de la ville, rendant de plus en plus probable une nouvelle catastrophe naturelle.
Refaire la ville est la voie idéale pour rassurer les Kinois. Une tâche dévolue aux pouvoirs publics qui doit donner l’impulsion, avant que la population n’emboîte le pas.
C’est le moment de réactiver les vieux projets d’aménagement de la ville de Kinshasa qui moisissent dans les tiroirs du BEAU (Bureau d’études et d’aménagement urbain), un service du ministère des Infrastructures, Travaux publics et Reconstruction. Ce ne sont donc pas de projets qui manquent. Refaire la ville demeure un vieux projet des années 1970 qui n’attend plus qu’un minimum de volonté politique pour se mettre en œuvre.
C’est le moment de réfléchir sur le réaménagement de la ville de Kinshasa avant qu’un autre drame ne vienne l’endeuiller.

Econews