La Société financière internationale (SFI) et le Gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) ont signé, le jeudi 11 novembre 2021, un partenariat dans le cadre du programme «Scaling Mini-Grid» du Groupe de la Banque mondiale en vue de fournir une électricité propre, fiable et abordable à plus de 1,5 million de bénéficiaires, dont des foyers, des entreprises, des écoles et des hôpitaux.
Avec ses organisations sœurs, la Banque mondiale et l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA), la SFI vont collaborer avec les autorités congolaises afin d’attirer des opérateurs privés pour développer, financer et exploiter des mini-réseaux à travers des partenariats public-privé. L’objectif est de soutenir la RDC dans son ambition de connecter à l’électricité 30 % de sa population à l’horizon 2024, contre à peine 19 % actuellement.
Grâce à une source d’énergie renouvelable – en général des panneaux solaires – associée à un stockage par batteries et à un système local de distribution, les mini-réseaux verts peuvent alimenter des foyers, des petites entreprises et des industries non raccordés aux réseaux nationaux. Si le marché est encore sous-développé, les innovations en matière de technologies et de modèles commerciaux, ainsi que la baisse des coûts, font de ces mini-réseaux une solution de plus en plus populaire en Afrique.
Avec un objectif de plus de 200 mégawatts de capacité installée répartis sur deux projets initiaux de mini-réseaux et représentant un investissement total de plus de 400 millions de dollars US, le programme SMG pour la RDC constitue la plus grande opération en préparation dans ce domaine sur le continent africain.
«Les mini-réseaux portés par le secteur privé sont au cœur de la stratégie gouvernementale pour favoriser l’accès à l’électricité dans les zones non desservies par la compagnie nationale», a déclaré Nicolas Kazadi, ministre des Finances de la RDC. Et d’ajouter : «Ils constituent une solution innovante et économique, capable d’améliorer les conditions de vie de nombreux Congolais et de stimuler l’activité économique.»
«Nous sommes convaincus par le potentiel des mini-réseaux verts pour aider à accélérer l’électrification de la RDC d’une manière durable et respectueuse de l’environnement. C’est pourquoi notre programme d’investissements prioritaires prévoit de déployer ces solutions dans 21 des 26 capitales provinciales, où vit aujourd’hui un tiers de la population congolaise n’ayant pas accès à l’électricité», a précisé Olivier Mwenze Mukaleng, ministre des Ressources hydrauliques et de l’Électricité de la RDC.
Malgré une amélioration globale de l’accès à l’électricité dans les marchés émergents, l’Afrique est à la traîne. Selon le rapport de suivi de l’ODD 7, l’Afrique subsaharienne concentre les trois quarts du déficit mondial en matière d’accès, avec 570 millions de personnes – soit environ la moitié de la population de la région – non raccordées à l’électricité en 2019. D’après les estimations de la Banque mondiale, 90 % de la population mondiale sans accès à l’électricité vivra dans cette région à l’horizon 2030.
Le marché des mini-réseaux représente une opportunité d’investissement estimée par la Banque mondiale à plus de 200 milliards de dollars US pour connecter 500 millions de personnes à 210.000 mini-réseaux d’ici à 2030 dans les pays d’Afrique et d’Asie.
«Il est essentiel de soutenir le secteur de l’électricité en Afrique pour accélérer le développement du continent – et le secteur privé a un rôle central à jouer dans cet effort. Notre objectif est de travailler avec la MIGA et la Banque mondiale pour démontrer la viabilité et le potentiel d’expansion des mini-réseaux pour permettre à un plus grand nombre de personnes d’accéder à une énergie propre et favoriser la croissance économique», a souligné Sylvain Kakou, responsable Pays d’IFC pour l’Afrique centrale.
En plus d’être rentables, les mini-réseaux peuvent aussi avoir un impact positif sur l’environnement. Par exemple, 210 000 mini-réseaux alimentés par l’énergie solaire permettraient d’éviter le rejet de 1,5 milliard de tonnes d’émissions de CO2. Ils offrent également aux services publics nationaux une solution gagnant-gagnant en ouvrant la voie à une expansion financièrement plus viable des réseaux électriques.
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