Dans un échange de communiqués marquant une accalmie précaire, les Forces armées de la RDC (FARDC) et la coalition rebelle AFC/M23 ont officialisé un retrait des troupes rebelles de Walikale-Centre, occupé brièvement par ces dernières. Les FARDC affirment «prendre acte» de cette décision, tout en maintenant une posture de vigilance accrue, promettant de s’abstenir de toute offensive «à condition que les forces hostiles respectent leur engagement».
Dans un communiqué daté du 22 mars 2025 et publié depuis Goma — ville sous leur contrôle depuis février —, les rebelles de l’AFC/M23 ont justifié ce repli par la volonté de «favoriser des conditions propices aux initiatives de paix » et à un «dialogue politique inclusif» sur les racines du conflit dans l’Est congolais. Toutefois, ils ont averti que «toute provocation ou attaque contre les civils par la coalition de Kinshasa annulera automatiquement cette décision».
En réponse, les FARDC ont réaffirmé leur droit «d’intervenir militairement en cas de mouvement hostile», tout en garantissant un «cessez-le-feu tactique» pendant le retrait des rebelles vers l’Est de Kibati.
DES NEGOCIATIONS AU POINT MORT
Ce repositionnement survient dans un contexte de blocage des pourparlers de paix prévus à Luanda, reportés sine die après le refus de l’AFC/M23 de participer. Les rebelles dénoncent les sanctions européennes ciblant certains de leurs dirigeants, qu’ils jugent «partiales» et contraires à l’esprit de dialogue.
Si le retrait de Walikale-Centre offre une lueur de répit, la méfiance reste palpable. Les FARDC surveillent étroitement le processus, rappelant que «la souveraineté territoriale ne se négocie pas». Du côté des rebelles, l’accent est mis sur la nécessité d’un «dialogue sans préconditions», tout en maintenant la pression via des menaces de riposte immédiate.
Cette situation illustre l’équilibre instable entre gestes d’apaisement et logique de méfiance, dans une région où chaque avancée diplomatique reste suspendue à la moindre étincelle.