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Le GAFI salue les progrès de quatre pays africains, mais maintient la pression sur la RDC

Le Groupe d’action financière (GAFI), l’organisme mondial de référence dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, a annoncé le retrait de quatre pays africains – le Burkina Faso, le Nigeria, l’Afrique du Sud et le Mozambique – de sa liste grise (liste de surveillance renforcée). Cette décision, prise après la séance plénière à Paris, salue les progrès significatifs et les réformes structurelles mises en œuvre par ces États pour renforcer la transparence et la conformité de leurs systèmes financiers. Ce signal positif a déjà eu des répercussions immédiates, notamment en Afrique du Sud avec un regain de confiance des marchés. Néanmoins, la République Démocratique du Congo (RDC) demeure toujours sur la liste noire du GAFI, malgré les efforts déployés par ses autorités pour assainir le système financier national.

Le Groupe d’action financière (GAFI) a annoncé, vendredi, une décision significative pour le continent africain en retirant quatre pays – le Burkina Faso, le Nigeria, l’Afrique du Sud et le Mozambique – de sa «liste grise». Cette liste, officiellement nommée surveillance renforcée, recense les juridictions faisant l’objet d’un suivi particulier pour leurs lacunes dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

Cette décision, prise à l’issue de la séance plénière de l’organisme à Paris (France), récompense les «progrès significatifs» accomplis par ces États dans la mise en œuvre de réformes structurelles pour assainir et renforcer la transparence de leurs systèmes financiers.

Chaque pays a entrepris des améliorations notables : le Burkina Faso, inscrit depuis 2021, a renforcé la surveillance de son secteur bancaire et des professions non financières; le Nigeria, listé en 2023, a modernisé son cadre réglementaire et amélioré la coordination entre ses institutions; l’Afrique du Sud a perfectionné ses mécanismes de détection des activités illicites; le Mozambique a accru le partage d’informations entre ses agences et le suivi des transactions transfron-talières.

Un signal positif pour les économies concernées

Les retombées économiques de cette décision sont déjà perceptibles. En Afrique du Sud, la monnaie nationale, le rand, s’est immédiatement appréciée face au dollar américain, et les rendements des obligations ont baissé, reflétant un regain de confiance des investisseurs.

Pour le Nigeria, cette sortie de la liste grise devrait faciliter les transferts de la diaspora, qui pèsent près de 20 milliards de dollars US par an, et réduire les coûts de transaction pour les banques. À plus long terme, ces quatre économies devraient gagner en attractivité pour les investisseurs étrangers et bénéficier d’un allègement des contraintes sur les flux de capitaux.

La RDC maintenue sur la liste noire, un camouflet persistant

Cette bonne nouvelle, pour certains, contraste fortement avec la situation de la République Démocratique du Congo (RDC). Malgré les efforts déployés par les autorités congolaises via la Cenaref (Cellule nationale des renseignements financiers), le pays reste maintenu sur la liste noire du GAFI, ce qui l’expose à un isolement financier accru et à des contrôles renforcés dans ses transactions internationales.

Une vigilance toujours de mise

Le GAFI a tenu à rappeler que cette levée de surveillance renforcée n’est pas une exonération définitive. Les pays concernés devront poursuivre leurs efforts et resteront soumis à des évaluations périodiques.

Pour l’Afrique, où les flux financiers illicites sont estimés à près de 90 milliards de dollars US annuels, selon la CNUCED, cette décision envoie un signal encourageant. Elle démontre qu’une dynamique positive en matière de gouvernance financière est possible et récompensée, tout en soulignant le chemin qui reste à parcourir pour d’autres, comme la RDC.

Econews

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