Un milliard de dollars US payé aux Etats-Unis, une ardoise prévue au Royaume Uni, 40 millions de dollars US au Brésil et zéro centime en République Démocratique du Congo (RDC). C’est ce qu’on peut retenir de l’annonce surprenante faite mardi par Glencore en fin de journée.
En RDC, où elle exploite des mines de cuivre et de cobalt, Glencore a approuvé entre 2010 et 2013 des pots-de-vin d’une valeur de 27,5 millions USD, rapportent des médias occidentaux, citant des sources judiciaires américains.
Le groupe suisse Glencore a annoncé mardi avoir noué des accords coordonnés avec les autorités du Royaume-Uni, des Etats-Unis et du Brésil, plaidant coupable de faits de corruption en Afrique et en Amérique du Sud et de manipulation des marchés pétroliers.
L’entreprise, active dans le négoce des matières premières mais également propriétaire de nombreuses mines de cuivre et de charbon, prévoit de payer 1,02 milliard de dollars US aux Etats-Unis et 40 millions US au Brésil tandis que le montant des pénalités à verser au Royaume-Uni doit encore être fixé, détaille un communiqué.
Ces accords, qui mettent fin aux poursuites engagées par ces Etats, lèvent des nuages qui planaient sur le groupe depuis plusieurs années.
Glencore avait en effet été assigné en 2018 par le département américain de la Justice dans le cadre d’une vaste enquête pour corruption, liée à ses activités au Nigeria, au Venezuela et en RDC. D’autres poursuites avaient ensuite été lancées par d’autres autorités.
Des enquêtes sont encore en cours en Suisse et aux Pays-Bas, Glencore y étant soupçonné de ne pas avoir mis en place les mesures nécessaires pour empêcher les affaires de corruption.
«Le calendrier et l’issue de ces enquêtes restent incertains », a souligné Glencore.
Auditeur externe pendant trois ans
Dans le détail, Glencore a accepté de payer aux Etats-Unis une amende de 700 millions de dollars pour fraude et corruption, notamment au Brésil, au Cameroun, au Nigeria et au Venezuela, et pour détournement d’informations confidentielles, notamment au Mexique.
Il a aussi été ordonné à l’entreprise de verser 486 millions pour la manipulation des prix de divers contrats échangés sur les marchés pétroliers.
Le groupe a, dans les deux cas, plaidé coupable.
Une partie du montant négocié avec Washington, qui estime que Glencore s’est illégalement enrichi de plusieurs centaines de millions de dollars, est destinée à être reversée à d’autres autorités.
Glencore a par ailleurs accepté de payer près de 40 millions de dollars pour solder l’enquête des autorités brésiliennes sur des cas de corruption, notamment auprès du géant pétrolier Petrobras.
L’entreprise a aussi plaidé coupable mardi devant la justice britannique pour sept chefs d’accusation pour corruption dans ses activités pétrolières au Cameroun, en Guinée Équatoriale, en Côte d’Ivoire, au Nigéria et au Soudan du Sud, détaille un communiqué du Bureau d’enquêtes sur les affaires criminelles (SFO).
Le total des pots-de-vin versés par des agents et employés de Glencore avec l’accord de l’entreprise pour un accès préférentiel à du pétrole s’élèvent au total à 25 millions de dollars, selon l’enquête du SFO. La pénalité à payer sera décidée à l’issue d’une audience le 21 juin prochain.
Glencore avait indiqué en février avoir mis de côté 1,5 milliard de dollars pour régler ces diverses affaires et estime mardi qu’en incluant la pénalité encore à verser au Royaume-Uni, ce montant ne devrait pas être dépassé de façon significative.
Le groupe assure avoir réformé ses pratiques éthiques et de conformité et avoir licencié ou sanctionné certains des salariés impliqués.
«Nous reconnaissons les manquements identifiés dans ces enquêtes et avons coopéré avec les autorités », a commenté le directeur général de l’entreprise, Gary Nagle, dans le communiqué.
«Ce type de comportement n’a pas sa place chez Glencore, et le conseil d’administration, l’équipe de direction et moi-même sommes très clairs sur la culture que nous voulons et sur notre engagement à être un opérateur responsable et éthique partout où nous travaillons », a ajouté le responsable, en poste depuis juillet dernier.
L’accord passé avec les autorités américaines prévoit la nomination d’un auditeur externe pendant trois ans, dont la tâche sera de vérifier que le groupe respecte ses obligations et d’évaluer l’efficacité des mesures de contrôle interne et de respect des règles.
Le géant minier suisse Glencore a plaidé coupable devant la justice britannique pour sept chefs d’accusation dans une vaste affaire de corruption concernant ses activités pétrolières en Afrique subsaharienne, selon un communiqué du Bureau d’enquêtes sur les affaires criminelles (SFO). Le juge Michael Snow a déféré l’affaire au tribunal royal de Southwark, à Londres, où la prochaine audience a été fixée au 21 juin.
Le SFO a commencé ses investigations en 2019 et ses enquêteurs ont découvert «des pots-de-vin et de la corruption dans les opérations pétrolières de l’entreprise au Cameroun, en Guinée équatoriale, en Côte d’Ivoire, au Nigeria et au Sud Soudan», détaille-t-il dans un communiqué mardi. Il ajoute que le total des pots-de-vin versés par des agents et employés de Glencore avec l’accord de l’entreprise pour un accès préférentiel à du pétrole s’élève à 25 millions de dollars. Glencore avait indiqué mardi dans un court communiqué qu’il allait «comparaître devant des tribunaux aux États-Unis et au Royaume-Uni ce jour».
En février, le groupe avait dit avoir mis de côté 1,5 milliard de dollars de provisions pour litiges afin de régler les enquêtes en cours aux États-Unis, au Royaume-Uni et au Brésil sur des soupçons de corruption et manipulations de marchés. En 2018, Glencore avait été assigné par le département américain de la Justice dans le cadre d’une vaste enquête pour corruption, liée à ses activités au Nigeria, au Venezuela et en RDC. D’autres enquêtes avaient ensuite été lancées, notamment par le SFO.