Fin tragique pour Jean-Marc Kabund, «l’enfant terrible» de l’UDPS. Il fût le tout dernier secrétaire général de l’UDPS, nommé par le sphinx de Limete de son vivant.
Il aura donc incarné l’aile dure du parti présidentiel, jusqu’à amener la rébellion interne qui a conduit Félix Tshisekedi à renier sa signature de Genève lors du choix du candidat commun de l’Opposition à la présidentielle de décembre 2018.
Kabund était celui que tout le monde craignait et respectait au sein de l’UDPS.
Elu Président de la République, Félix Tshisekedi lui a alors laissé la direction du parti, avec le plein pouvoir de président, lui qui n’était qu’un secrétaire général.
Elu député national dans la circonscription électorale de Mont-Amba, dans la ville de Kinshasa, Kabund se verra aussi gratifier du poste de 1er vice-président de l’Assemblée nationale dans le bureau Mabunda. Un poste qu’il n’occupera qu’un temps relativement court, balayé, par la suite, par une motion de défiance lancée contre lui.
Pour Kabund, ce n’était qu’un repli pour mieux sauter. Et il n’attendra pas trop longtemps pour prendre sa revanche face au FCC (Front commun pour le Congo) qui verra son édifice s’écrouler comme un Château de cartes avec l’avènement de l’Union sacrée de la nation.
Présenté comme le grand artisan de cette révolution parlementaire, Kabund va retrouver le poste qui lui avait été ravi auparavant, celui de 1er vice-président de l’Assemblée nationale, avec au perchoir l’inoxydable Christophe Mboso.
A l’UDPS, comme dans la Majorité, Kabund a pris trop d’envergure qu’il pensait que tout lui était permis.
Il s’est alors lancé dans les extravagances jusqu’à franchir le Rubicon par cet affront qu’il a fait subir à un militaire de la Garde républicaine.
C’était le début d’une chute qui lui sera fatale.
Sa conférence du 18 février 2023 au cours de laquelle il s’attaquait frontalement et sans mettre des gants au pouvoir de Félix Tshisekedi a fini par sceller son sort.
Au terme d’une saga judiciaire, la Cour de cassation qui le jugeait en premier et dernier ressort l’a condamné mercredi à sept ans de servitude pénale principale, soit le double du réquisitoire du ministère public.
Pour Kabund, c’est une fin tragique qui l’efface de l’espace politique congolais. Sa condamnation noircit son casier judiciaire et le rend définitivement inéligible à un mandat électif.
Ainsi se termine l’histoire du «maître-nageur» qui avait promis la nage aux partisans du FCC de Joseph Kabila, avant d’être balayé par le pouvoir qu’il a installé au strapontin, et d’être voué aux gémonies.
Econews