«Le peuple oublié »

On pensait que le peuple serait réellement au centre de l’action gouvernementale sous la présidence de l’UDPS. On pensait tout aussi que le progrès social serait au centre du quinquennat de l’UDPS. En réalité, il n’en est rien. Ce slogan, «Le peuple d’abord», cri de guerre de l’UDPS, a été jeté en pâture. En lieu et place, on a plutôt droit au slogan «Le peuple oublié ». Si- non, comment comprendre que cette taxe RAM (Registre d’appareils mobiles), honni par le peuple, rejeté par le Parlement et jugé illégal par la Justice,… puisse encore résister à tout vent de contestation. Se soucie-t-on réellement de ce peuple qui vit sous le seuil de la pauvreté ? Pitié pour ce peuple, saigné à blanc par ceux qui lui ont promis bonheur et progrès social lorsqu’ils n’avaient pas accès à la caisse publique.

Jamais un sujet n’a soulevé autant de clameur dans l’opinion que celle de cette taxe RAM, dont nul n’en maitrise réellement les contours. Les élus nationaux ont pris l’affaire en main jusqu’à demander au gouvernement de la supprimer. Apparemment, cette affaire est plus corsée qu’on ne le pense. Qui est finalement derrière cette taxe ? Pourquoi une telle résistance à sa suppression ?

Il y a certainement une puissante main noire derrière. Le contraire étonnerait.

«Le peuple d’abord», cette boussole de l’action du Président de la République, se vide peu à peu de son contenu. Plus personne ne croit à ce slogan, sinon les plus naïfs.

L’Afrique bouge. Le vent de l’émancipation souffle sur le continent. Le pouvoir commettrait une grave erreur en faisant la sourde oreille à ce souverain primaire qui crie son désarroi face à un prélèvement injuste et injustifié qui lui est imposé. Il n’est pas trop tard pour se repentir.

Ce «peuple oublié» n’a besoin que d’une chose : soulager sa misère et non le clochardiser davantage en ponctionnant son maigre revenu par une taxe qui reste à ce jour une nébuleuse

Si réellement le «Peuple d’abord» consiste à travailler pour l’intérêt du peuple, la taxe RAM ne se justifie pas. Elle n’a pas sa place dans la société congolaise.

On ne défie pas un peuple. Ventre affamé n’a pas point d’oreilles, rappelle un vieil adage. Et 2023, année du rendez-vous devant les urnes, avance à petits pas. Ce jour-là, le peuple posera sûrement une question à ceux qu’il a mandatés : Qu’avez-vous fait de mon pouvoir vous légué en 2018 ? Tous ceux qui se terrent derrière cette taxe RAM auront certainement une réponse convaincante, lorsque viendra le moment de la reddition des comptes devant le peuple, souverain primaire.

Econews