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Le processus de paix RDC-AFC/M23 en panne : Doha dos au mur

Alors que la date butoir du 29 juillet 2025 est passée sans qu’aucun engagement ne soit tenu, le processus de paix entre le gouvernement congolais et la coalition AFC/M23, scellé par une «Déclaration de principes» le 19 juillet à Doha, semble s’être enlisé. Dix jours après la signature de cette, le statu quo persiste sur le terrain, les deux camps se rejetant la responsabilité de la reprise des hostilités. Face à cette omerta persistante à Kinshasa et l’absence de progrès concrets, la médiation de Doha se retrouve dos au mur. Tous les regards se tournent désormais vers les États-Unis, parrains du processus, pour une intervention décisive afin de relancer des négociations qui menacent de sombrer définitivement.

Le spectre d’une nouvelle escalade de violence plane sur l’Est de la République Démocratique du Congo. Dix jours après la signature, avec un optimisme prudent, de la Déclaration de principes entre le gouvernement congolais et la coalition rebelle AFC/M23 à Doha, au Qatar, la réalité est brutalement décevante. La date butoir du 29 juillet 2025, fixée pour la mise en œuvre des engagements cruciaux contenus dans cette déclaration, est passée comme un météore, laissant derrière elle un vide abyssal et un sentiment d’opportunité gâchée. Les espoirs de désescalade et de retour au calme s’effilochent, faisant place à une amère résignation.

Sur le terrain, la situation est loin de s’améliorer. Le statu quo persiste, et avec lui, le cycle infernal d’accusations mutuelles. Les deux camps, loin d’honorer leurs engagements, se rejettent la responsabilité des blocages et, plus grave encore, de la reprise des hostilités sur différents fronts. Ces affrontements renouvelés soulignent la fragilité de la trêve et la superficialité des promesses faites. Pour les populations meurtries de l’Est de la RDC, cette inaction est une trahison, prolongeant leur calvaire et anéantissant l’espoir d’un retour à une vie normale.

Le mutisme officiel

La question « Qu’est-ce qui bloque ? » résonne avec une urgence croissante dans les couloirs du pouvoir à Kinshasa et au sein de l’opinion publique. Pourtant, aucune réponse satisfaisante n’est fournie. Le Gouvernement en place a instauré une omerta étonnante, silence radio complet, non seulement autour des détails de la Déclaration de principes signée à Doha, mais aussi concernant l’Accord de paix plus large conclu le 27 juin 2025 à Washington entre la RDC et le Rwanda.

Ce mutisme officiel nourrit les spéculations et le sentiment que des informations cruciales sont délibérément retenues, sapant la confiance dans le processus.

UN APPEL A L’INTERVENTION AMERICAINE

Avec l’échéance du 29 juillet 2025 irrémédiablement dépassée, la médiation de Doha se retrouve indéniablement dos au mur. L’échec manifeste à obtenir la moindre avancée concrète dans le respect des délais convenus met en péril la crédibilité du Qatar en tant que facilitateur dans ce conflit complexe. L’impasse est totale, et les efforts diplomatiques actuels semblent avoir atteint leurs limites.

Dans ce contexte alarmant, tous les regards se tournent désormais vers les États-Unis. En tant que parrains incontestés et acteurs majeurs du processus de paix dans la région des Grands Lacs, Washington détient potentiellement la clé pour débloquer la situation. Il devient de plus en plus évident que seule une intervention plus énergique, une décision forte – pour paraphraser, que les États-Unis «tapent du poing sur la table» – pourrait insuffler le dynamisme nécessaire pour relancer des négociations qui semblent aujourd’hui moribondes. Sans une pression internationale accrue et coordonnée, le risque d’un retour à une violence généralisée dans l’Est de la RDC est plus que jamais palpable. L’heure n’est plus aux déclarations de principes, mais à l’action concrète et décisive.

Econews