Vent de panique à l’Union sacrée de la nation, la majorité au pouvoir. Pour cause, il y a cette répartition de gouverneurs de province, concoctée entre l’UDPS Augustin Kabuya et l’AFDC-A Modeste Bahati Lukwebo, qui ne fait pas l’unanimité au sein de la mouvance présidentielle. Prise au piège des calculs politiques, la Céni (Commission électorale nationale indépendante) a finalement reporté l’élection de gouverneurs de provinces, donnant un mois à la nébuleuse USN d’harmoniser ses vues. Dans l’USN, tous condamnent la mainmise du président du Sénat qui a réussi à se taper la part du lion des exécutifs provinciaux, s’autoproclamant, comme l’accusent certains cadres de l’USN, coordonnateur de cette plateforme politique. Le malaise est bien réel. En mars prochain, mois de l’ouverture de la session parlementaire, on annonce un grand ménage dans les rangs de l’USN. Au bord de l’implosion, l’USN est à la recherche d’un nouveau souffle.
A l’Union sacrée de la nation, la cocotte-minute est suffisamment chauffée. La session parlementaire du 15 mars est un rendez-vous de tous les dangers pour l’édifice Union sacrée de la nation (USN). Les enjeux sont tels que l’explosion de cette coalition hétéroclite est inscrite dans la tête de tous les acteurs qui la composent.
La goutte d’eau qui fait déborder le vase est le partage des responsabilités à la base de toutes les frustrations. Dans cette situation, une fixation est faite sur le président du Sénat Bahati Lukwebo, la cible des attaques de tous les sociétaires de l’ex-Front commun pour le Congo (FCC) du président honoraire Joseph Kabila. Les transfuges du FCC, qui composent désormais la mosaïque PPRD au sein de l’Union sacrée de la nation, se sont fendus d’un communiqué au vitriol pour rejeter en bloc les résultats des tractations ayant abouti à un partage des postes dans les gouvernorats de plusieurs provinces. Dans ce partage, l’UDPS et l’AFDC-A se partagent la part du lion, sans rien réserver aux ex-FCC qui constituent le gros des troupes de l’Union sacrée de la nation.
La répartition qui fâche
L’UDPS s’est tapée cinq gouverneurs de province et l’AFDC-A s’en est accaparé six.
«Cette répartition ne rencontre pas la vraie réalité sur le terrain», proteste Me Guy Mafuta de l’ex-Front commun pour le Congo à qui on a réservé un seul poste de vice-gouverneur.
«Attendez-vous à des surprises», a-t-il prévenu sans mettre des gants. La colère a gagné aussi le camp de Moïse Katumbi.
«Nous regrettons que le poids politique ne soit pas encore une fois respecté», tempête de son côté Francis Kalombo d’Ensemble pour la République.
Le regroupement politique de Moïse Katumbi devrait aussi se contenter d’un ridicule et symbolique poste de vice-gouverneur.
La nuance qui n’atténue en rien la force de la frustration. «Nous ne sommes pas dans l’Union sacrée pour des postes », bémolise-t-il.
Plus virulent, le chef du Parti Travailliste, Steve Mbikayi, n’a pas raté sa cible Modeste Bahati refusant de «se soumettre au diktat et à la sournoiserie d’un roitelet autoproclamé». C’est tout dire parce que la cible est atteinte.
Il persiste et signe, il va aligner des candidats gouverneurs contre ceux de l’UDPS et de l’AFDC-A.
Ces contre-attaques ont atteint leur cible parce que dans l’entourage du chef de l’État, on a réalisé le danger.
Me Peter Kazadi, député provincial de la ville de Kinshasa et cadre de l’UDPS, indique «rien ne serait définitivement décidé», rassurant que « les listes étaient susceptibles d’être revisitées». D’ailleurs, une réunion pour calmer la tempête est projetée.
Harmonisation des timings ou hasard, la Commission électorale nationale indépendante (Céni) a retardé ces élections d’un mois.
Le temps des tractations a sonné.
Econews