En République Démocratique du Congo, être député national vous ouvre la porte à de grands avantages de la République. Avec un système institutionnel où l’Assemblée nationale est au cœur du jeu politique, le député national est soigné aux oignons. Bref, ce sont des enfants gâtés de la République. D’autres couches de la société, comme les enseignants, les policiers et militaires, peuvent encore broyer du noir, ce n’est pas le cas pour l’honorable député national.
Alors que les élus nationaux viennent de bénéficier gracieusement de jeeps pimpant neuves, de marque Hyundai Palissade, l’Etat congolais promet de leur accorder encore des avantages en numéraires au cours de l’exercice budgétaire 2022.
Selon le site d’infos en ligne Vraijournal.net, le projet de loi de finances exercice 2022, consulté par sa rédaction, prévoient des crédits de l’ordre de 424 milliards FC (203,6 millions USD) à l’Assemblée nationale, contre 355 milliards de FC (170,4 millions USD), soit un accroissement de 33,2 millions USD (16,3%).
En ce qui concerne les rémunérations des députés nationaux, ce projet de loi de finances fait état d’un crédit de 128 milliards FC (61,5 millions USD) prévus pour les 500 élus nationaux en 2022, contre 127 milliards FC (60,9 millions USD) en 2021, soit une hausse d’environ un (1) million USD. Ce qui, vraisemblablement, ferait passer le salaire moyen d’un élu de 10.152 USD à 10.265 USD le mois. A cela s’ajoute, révèle encore le site, un budget de 248 milliards FC (124,4 millions USD) alloué au fonctionnement du bureau de l’Assemblée nationale, contre 194 milliards FC (97,1 millions USD) en 2021.
Pour les 2.756 personnels administratifs de l’Assemblée nationale, le projet de loi des finances 2022 alignent des crédits budgétaires de 34 milliards FC (17,2 millions USD), contre 26 milliards de FC (13 millions USD), pour un salaire moyen de 520 USD le mois.
Décidément, la RDC est un pays de tous les contrastes. On ne peut pas comprendre que le Gouvernement qui prêche la réduction drastique du train de vie de l’Etat se décide, en même temps, d’accorder plus de salaire aux députés nationaux, sans penser aux plus démunis tels que les enseignants, les policiers et les militaires.
Que vaudrait le budget de l’Etat si le peu de ressources publiques doivent juste profiter à une couche de la population, essentiellement les parlementaires et les membres du Gouvernement ? Où est cette solidarité nationale tant vantée par le Gouvernement ? Quelle est dès lors la part du peuple, lorsque ceux qui le gouvernent s’arrangent à se servir en premier ? Dans ces conditions, le slogan « Le peuple d’abord » a-t-il un contenu ?
En RDC, les députés nationaux sont les premiers à se servir. Ce sont ni plus ni moins les « enfants gâtés » de la République.
Econews avec Vraijournal.net
