Assemblée nationale : la terre se dérobe sous les pieds de Mboso

Jeudi à l’Assemblée nationale, les députés nationaux ont joué aux abonnés absents. Christophe Mboso N’Kodia Pwanga, n’en revient pas. Seul dans une salle vide, le président de la chambre basse du Parlement a juste constaté les dégâts. Sous le coup d’une motion de pétition, les jours de Mboso au perchoir seraient-ils déjà comptés ? A l’hémicycle, des signaux vont de plus en plus dans ce sens. Porté à la tête de l’Assemblée nationale, à la surprise générale après le départ de Jeanine Mabunda, Christophe Mboso doit maintenant se battre pour sauver son fauteuil au sein d’une Union sacrée de la nation, plus que jamais divisée. Dernièrement, Mboso a fait le déplacement de Lubumbashi pour plaider sa cause auprès du Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi. Décidément, son sort est entre les mains du Président de la République. Mais, dans les rangs de l’USN, Mboso est perçu comme ce fusible qui finira par sauter pour sauvegarder une majorité parlementaire en pleine zone de turbulences.

Les députés nationaux ont déserté l’hémicycle.

Ils ont opté pour l’école buissonnière. Ils ne se cachent plus d’exprimer leur désaveu du président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso N’Kodia Pwanga.

Des récriminations contre le speaker de la chambre basse du Parlement viennent de partout. Des députés reprochent à leur président de les avoir privés de parole en décrétant à leur insu un moratoire sur le contrôle parlementaire.

«Une pratique inexistante dans les us parlementaires de la planète», a confié à Econews un élu ex-FCC, passé dans l’Union sacrée de la nation (USN). Un autre enfonce le clou : «Mboso accuse de graves dérapages dans la direction des débats à la chambre basse».

Plusieurs autres élus ont estimé que les agissements de leur président risquent de leur priver un retour à l’hémicycle en 2023 puisqu’ils ont l’impression de ne rien faire.

La chambre basse est devenue pour eux une coquille vide par la faute du président Mboso.

Plus tranchant, un député estime que Mboso a déjà reçu sa rétribution. Pour le temps qui reste, il faut insuffler une nouvelle dynamique dans la conduite de l’Assemblée nationale.

Sous le coup d’une pétition

Une pétition circule contre le président Mboso. Il ne reste plus que de passer à la vitesse supérieure puisque rien n’indique que les choses pourraient changer avec le leadership actuel de l’Assemblée nationale.

L’absence massive d’élus à la plénière de jeudi est un désaveu sans appel du président Mboso. Ce signal fort n’est pas à négliger. La requalification des débats au sein de la chambre basse du Parlement est cruciale !

En se présentant comme le protecteur du Gouvernement sans en débattre avec les élus, le doyen Mboso a perdu la confiance des élus. Il a démontré clairement qu’il était capable de brader les attributions de son institution sans se faire prier. Aucun député ne l’accepte.

En un mot comme en mille, la terre se dérobe sous les pieds du doyen des députés nationaux, Christophe Mboso N’Kodia Pwanga.

Mboso, qui sent ses jours réellement comptés au perchoir de l’Assemblée nationale, a les regards désormais tournés vers le Président de la République, Félix Tshisekedi. En témoigne son récent déplacement à Lubumbashi où il est sollicité l’implication du Chef de l’Etat, plus que jamais inéluctable. Il s’attend donc à un mot d’ordre du Président de la République, autorité morale de l’USN, pour ramener le calme à l’Hémicycle.

Pour le moment, rien n’est acquis. Face à une Union sacrée en sérieux ballottage, Félix Tshisekedi se montre plutôt prudent. Il a le choix entre sauver Mboso ou laisser la contestation gagner les rangs de la majorité.

En fin de compte, Mboso pourrait être ce fusible que le Chef de l’Etat n’hésitera pas à faire sauter pour sauver ce qui reste encore de l’Union sacrée de la nation.

Econews