A Mbuela Lodge, dans la cité de Kisantu (Kongo central), où le Gouvernement a engagé des discussions avec différents syndicats en vue de mettre fin à la paralysie dans le secteur public de l’enseignement primaire, secondaire et technique, les nouvelles sont plutôt rassurantes.
Selon les échos de Mbuela Lodge, le Gouvernement a finalement accepté d’assouplir la mesure de la gratuité de l’enseignement de base en la limitant à la classe de 6ème de l’année primaire. Dès l’étape de secondaire, à partir de la 7ème année, l’école sera payante. Ainsi en ont décidé les négociateurs qui se sont retranchés à Kisantu, loin des bruits de Kinshasa. Il ne reste plus qu’à formaliser cet accord sous forme d’un document officiel.
Samedi, en partance pour Songololo, le Premier ministre, Sama Lukonde, a fait une escale à Mbuela Lodge pour rassurer les enseignants de la volonté du Gouvernement à aller de l’avant sans frustrer qui que ce soit.
Tout compte fait, les enseignants du secteur public ont finalement accepté de reprendre le chemin des salles des classes et de tenir la craie dès cette semaine. La décision est tombée à Mbuela Lodge.
Près de deux mois, les élèves allaient à l’école sans suivre les cours. Les enseignants avaient décidé de répondre présents dans les salles de classe sans s’occuper des élèves. Un vrai gâchis parce que tout le monde était perdant dans ce jeu de cache-cache. Seul le gouvernement de la République, à travers le ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST) refusait de constater que la gratuité de l’enseignement avait donné lieu à l’absence totale d’enseignement.
La situation antérieure devenait ainsi enviable. Dans leur aveuglement, le ministre de l’EPST et le vice-président de l’Assemblée nationale ont vu, derrière les dernières manifestations légitimes des élèves – nos propres enfants – une main manipulatrice.
Usant des manières fortes, des enseignants ont été retirés du système de la paie, à grand renfort de publicité. Pour le ministre Tony Mwaba, il fallait frapper fort.
«A malin, malin et demi», dit-on. Les enseignants ont occupé les salles des cours sans rien faire. Finalement, la voie de la raison a pris le dessus. Des négociations ont été entamées afin de permettre l’effectivité de la rentrée des classes ce lundi 1er novembre 2021.
Que de temps perdu à cause des égos et des maladresses des personnes qui ne comprennent rien de la gestion de la chose publique ? Nos enfants sont perdants, les parents ont perdu de l’argent pour le transport et la collation des enfants. De leur côté les enseignants ont perdu l’argent de transport.
Il faut donc mettre les bouchées doubles pour récupérer le retard et reprendre la vitesse de croisière.
Aucun gouvernement au monde ne traite l’affaire de l’éducation avec autant de légèreté. Tous savaient qu’à la rentrée scolaire, il y a généralement une grève. Il fallait juste anticiper.
Il ne servait à rien d’accuser les enseignants de combattre la gratuité alors que jusque-là, ce sont eux qui portent tout le poids de cette politique phare du Chef de l’Etat. Il suffisait de consulter leur bulletin de paie pour s’en rendre compte.
Hugo M.