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Les élus nationaux Ne Kongo impressionnées par la modernisation du port de Matadi avec MCTC 

Une délégation du Caucus des députés nationaux, originaires du Kongo Central, s’est rendue, le samedi 19 avril 2025, au port de Matadi pour inspecter les travaux de modernisation du parc à conteneurs, confiés au consortium Matadi Corridor Terminaux à Conteneurs (MCTC). Conduits par l’honorable Pierre Nsumbu Mutu Kalavo, les élus Ne Kongo ont salué les avancées de ce projet phare, tout en exigeant des garanties pour les populations locales. Entre grues high-tech et transparence revendiquée, la visite a marqué un pas vers la renaissance d’un port historique, symbole des ambitions du Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, pour une infrastructure portuaire compétitive et intégratrice.

Véritable artère économique de la RDC depuis son inauguration en 1938, le port maritime de Matadi, dans la province du Kongo Central, a longtemps été le principal point d’entrée des importations du pays, traitant près de 80 % des marchandises internationales. Toutefois, après des décennies de sous-investissement et de gestion opaque, ses infrastructures – grues rouillées, entrepôts vétustes, systèmes logistiques obsolètes – peinaient à suivre la demande croissante. En 2022, son retard technique coûtait à l’économie congolaise plus de 200 millions USD par an en frais de congestion et de détournements commerciaux vers les ports voisins d’Afrique de l’Est.

Conduits par l’honorable Pierre Nsumbu Mutu Kalavo, président du Caucus des élus nationaux originaires du Kongo Central, les députés ont atterri à l’aéroport de Tshimpi, avant de rencontrer le gouverneur provincial, Grâce Nkuanga Masuangi Bilolo. Leur visite s’est ensuite concentrée sur les installations portuaires de l’Office National des Transports (ONATRA), où les dirigeants de MCTC ont détaillé les avancées du projet de modernisation du parc à conteneurs de Matadi, confié depuis 2023 au consortium « Matadi Corridor Terminaux à Conteneurs (MCTC) ». 

Ce projet phare, évalué à 500 millions USD, s’inscrit dans le cadre du Plan National Portuaire 2030 visant à moderniser cinq ports congolais, dont Boma et Banana, pour en faire des hubs régionaux compétitifs.

Les engagements fermes de MCTC

« Ces travaux reflètent la volonté du Chef de l’État de moderniser les infrastructures pour une croissance forte », a déclaré Bodom Matungulu, président du Conseil d’administration de MCTC, soulignant l’acquisition de 32 grues automatisées, d’un système de tracking RFID pour conteneurs et la construction d’un terminal frigorifique pour produits périssables. Il a réaffirmé l’engagement de l’entreprise à collaborer avec le gouvernement provincial pour « rendre compétitif le secteur portuaire », tout en intégrant les recommandations des élus locaux.

Face aux députés nationaux, les dirigeants de MCTC ont détaillé leurs priorités sociales, notamment : le recrutement de 1.200 agents congolais, dont 70 % issus du Kongo Central ; un Fonds Social de 10 millions USD dédié à la formation professionnelle et aux microprojets communautaires ; la réhabilitation des routes d’accès au port, en partenariat avec la province.

Pour sa part, Christian Ngoy, Directeur Général de MCTC, a insisté sur l’éthique :

« Contrairement aux anciennes pratiques, chaque contrat est publié sur notre plateforme digitale. La lutte contre la corruption est non négociable. »

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Réactions des élus 

Ému devant les nouvelles installations, l’honorable Jeanine Mbuanga, élue nationale de Matadi, a confié : « Voir ces entrepôts climatisés et ces barges électriques, c’est tourner la page d’un passé marqué par la débrouille. Mais nous veillerons à ce que les emplois qualifiés ne soient pas réservés aux expatriés». Avant que Pierre Nsumbu Mutu Kalavo ne salue la démarche inclusive : « En 65 ans, aucun gouvernement n’avait osé une telle rupture. Ces machines high-tech prouvent que le Congo peut attirer des investissements responsables. Cependant, nous exigeons un comité de suivi parlementaire mensuel ».

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Avec une capacité prévue de 500.000 conteneurs/an d’ici 2027 (contre 150.000 actuellement), Matadi vise à concurrencer le port de Mombasa (Kenya). 

Selon la Banque Mondiale, cette modernisation pourrait, entre autres, réduire de 30 % les coûts d’importation et générer 5.000 emplois indirects dans la logistique et l’agro-industrie.

Cependant, des défis persistent. C’est la sécurisation du corridor Matadi-Kinshasa, régulièrement perturbé par des coupeurs des routes et la concurrence des ports étrangers subsidiés, comme Dar es-Salaam (Tanzanie).

Un modèle pour l’Afrique ?

Pour redonner à la province du Kongo Central un nouvel élan sur la voie de développement, le Gouverneur Grâce Nkuanga Masuangi Bilolo, a annoncé l’organisation en juin prochain d’un Forum Économique du Kongo Central pour présenter les opportunités d’investissement liées au port. Parallèlement, MCTC prévoit l’installation d’une zone industrielle adjacente dédiée à la transformation minière, en partenariat avec des entreprises qatariennes.

Autant dire que cette visite des élus Ne Kongo dans la ville portuaire marque un tournant dans la gouvernance des grands projets en RDC. Alors que le port de Matadi renaît de ses cendres, la collaboration entre élus, investisseurs et citoyens semble poser les bases d’un nouveau modèle de développement – transparent, ambitieux, et ancré dans les réalités locales.

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Econews