Les enjeux de l’après-Jeux

Les lampions s’éteignent un à un sur les IXèmes Jeux de la Francophonie. Kinshasa l’hospitalière dit déjà au revoir à ses convives et «Oyéé » pour les grands moments de solidarité, de diversité, de partage d’expériences, d’engagement et de concertation que la communauté francophone a partagés sous l’hospitalité légendaire du peuple congolais.
Celui-ci va, désormais, tourner son regard vers l’avenir après avoir, bien entendu, fait l’évaluation de cet événement d’envergure internationale que son pays, la République Démocratique du Congo, vient d’abriter.
Une évaluation qui, d’ailleurs, n’a pas attendu au regard du débat qui occupe déjà les Congolais quant à ce. Les sonorités qui en émanent se déclinent, malheureusement, dans la configuration du paysage politique congolais et épousent, par trop, le contexte politico-électoral de l’heure. Les uns s’empressent d’étoffer un bilan au moyen de ces Jeux, tandis que d’autres s’emploient, dans la même logique, à le détricoter dans la même veine politicienne.
L’enjeu d’après les Jeux revêt pourtant une importance particulière en termes de capitalisation de tous ses acquis pour les perspectives d’avenir au-delà du commerce politique que chacun se limite d’en faire. Telle une bouteille jetée à la mer, les IXèmes Jeux de la Francophonie courent donc le risque de couler et de s’évanouir dans les flots du majestueux fleuve Congo sans laisser le moindre acquis si le Congolais n’ouvre pas un œil plutôt historique sur l’enjeu holistique de cet après-Jeux en considérant l’événement comme un tout indivisible qui ne peut pas être évalué par ses différentes composantes considérées séparément.
L’enjeu de l’après-Jeux ne devrait pas se limiter à faire les comptes des gains politiques engrangés lorsque s’ouvre le plus grand défis consistant à pérenniser les acquis, d’abord infras-tructurels du passage de la Francophonie sportive et culturelle dans notre pays. Savoir comment organiser la protection et la conservation de toutes ces infrastructures en réalisant le défi qu’elles posent à la Nation du fait qu’elles suggèrent que la RDC devient désormais une destination sportive et culturelle de portée internationale.
L’autre enjeu, c’est le défi de la capacité même de la RD Congo à apporter des compétences professionnelles en termes de niveau de ses représentants aux différentes compétitions et épreuves. Les contre-performances sportives et culturelles alignées globalement par le pays auront gravement déteint sur la qualité des infrastructures qui, finalement, auront été le seul acquis ayant focalisé les efforts tant politiques que financières.
Autant doit-on en dire, sans atermoiement, sur l’organisation qui aura accusé de graves déficits au point de ternir l’image du pays. Idem pour les différents compartiments organisationnels qui auront finalement fait, par exemple, que malgré son hospitalité – du moins selon la volonté des organisateurs pour leurs raisons -, la RD Congo a été déclarée inapte à nourrir ses convives, laissant la tâche à un restaurateur étranger. En sorte que la gastronomie congolaise aura été la grande absente de ce rendez-vous culturel et sportif de la communauté francophone mondiale.

Econews