Pour ne pas avoir intériorisé cette maxime, devenue principe diplomatique, la République Démocratique du Congo a été abusée, trompée et exploitée par tous. Plus jamais ça……
L’expression «Les États n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts» est une maxime classique des relations internationales, elle est attribuée à Lord Palmerston, homme d’État britannique du 19ème siècle. Elle reflète un principe fondamental du réalisme politique : la conduite d’un État sur la scène internationale est guidée non pas par l’affection ou la fidélité personnelle, mais par la défense de ses intérêts stratégiques, économiques, militaires ou diplomatiques
Voici une explication argumentée de cette idée :
1. Les relations internationales sont fondées sur des rapports de force
À ce sujet, il faudrait noter que les États interagissent dans un système anarchique (Sans autorité supérieure contraignante), où chacun cherche à maximiser sa sécurité, son influence et son autonomie (Observez tout simplement l’arrogance du Rwanda à l’ONU. Une organisation internationale supranationale mais qui n’arrive pas à faire respecter sa propre Résolution 2773 sur la RDC).
Par conséquent : une alliance entre deux ou plusieurs Etats est durable tant qu’elle sert les intérêts des parties; dès qu’un partenaire devient un frein ou un coût pour les autres, l’alliance peut être révisée ou rompue.
Exemple : la RDC (ex-Zaïre), le Rwanda et le Burundi pendant la belle époque de la CEPGL des Présidents Mobutu, Habyarimana et Bagaza. Aujourd’hui, les trois pays vivent dispersés car les intérêts rwandais ne coïncident plus avec ceux de la RDC et du Burundi.
2. L’intérêt national est la boussole ultime des décisions
Un État peut : changer d’allié si un autre partenaire offre plus de garanties stratégiques; sacrifier un «ami» diplomatique pour éviter un conflit coûteux; entretenir des relations avec des adversaires idéologiques si cela sert ses intérêts.
Exemple : Le rapprochement entre le Régime rwandais du président Kagame et celui du Congo-Brazzaville au détriment de la RDC bien que les deux pays n’ont pas de frontières terrestres communes. Le Régime du Congo-Brazzaville visant la protection et la pérennité de son pouvoir avec l’appui du Rwanda, et de son alliée inconditionnelle actuelle, la France de Macron.
3. Les «amitiés» entre Etats sont conditionnées par des convergences d’intérêts
Ce qu’on appelle «amitié» diplomatique est souvent une coopération fondée sur des objectifs communs notamment la stabilité régionale, le commerce, la sécurité énergétique. Elle n’est donc ni inconditionnelle ni éternelle.
Exemple : La France a soutenu certains régimes africains au nom de la Françafrique, mais aujourd’hui, elle a rompu avec d’autres, pourtant, partenaires traditionnels tels le Burkina, le Niger et le Mali, à cause des intérêts économiques, politiques ou géopolitiques divergents.
4. Les petits Etats doivent être lucides et stratégiques
Pour des pays comme la RDC, considères comme petits pays sur un plan de grade stratégique et de puissance militaire, cette maxime signifie qu’il faut : éviter l’illusion de fidélité inconditionnelle de puissances étrangères ; une fois atteint une certaine puissance politique et militaire, renégocier régulièrement les partenariats, selon les bénéfices réels.
Pour le pays, si l’envergure stratégique du pays devient encore plus grande, diversifier les alliances pour réduire la dépendance à un seul acteur.
Conclusion
Les États agissent en fonction de leurs intérêts qui sont en perpétuel changement.
Pas d’émotions ou de fidélité morale. Il est donc vital pour chaque gouvernement de bien identifier ses propres intérêts, de les défendre avec constance, et d’évaluer régulièrement ce que rapporte une alliance en termes de valeur réelle.
Je me rappelle encore d’une citation célèbre mais oubliée du premier président américain George Washington, lors de son discours d’adieu à la Nation américaine, prononcé le 12 septembre 1796 : «Pas d’amis permanents, pas d’ennemis permanents, mais toujours des intérêts permanents ».
Cette citation est un guide pour toute démarche politique équilibrée et réaliste dans la gouvernance politique, économique et diplomatique d’un pays.
Publié le 15 mai 2025 (North Carolina, USA)
Didier Bokungu Ndjoli
Économiste et consultant stratégique Indépendant.