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Les États-Unis investissent massivement dans le corridor de Lobito : un projet stratégique pour l’Afrique centrale

Dans une annonce majeure samedi dernier, le Département d’État américain a révélé avoir mobilisé plus de 6 milliards de dollars pour soutenir le développement du corridor de Lobito, une infrastructure stratégique reliant l’Angola, la République démocratique du Congo et la Zambie. Ce projet phare, soutenu à la fois par l’administration Biden et l’actuel président Donald Trump, vise à transformer les échanges commerciaux en Afrique centrale.

Le corridor de Lobito représente une solution logistique cruciale pour l’exportation des ressources minérales de la RDC, notamment son cuivre et son cobalt – dont le pays détient 70% des réserves mondiales. Ces métaux, essentiels à la transition énergétique, pourront désormais transiter plus efficacement vers les marchés internationaux grâce : au port de Lobito (Angola), point d’ancrage du projet ; au chemin de fer de Benguela, artère ferroviaire clé ; à l’aéroport de Catumbela, pour le transport aérien de marchandises ; et des liaisons vers les provinces minières congolaises (Haut-Katanga, Lualaba, etc.)

Un consortium international aux commandes

Piloté par le Lobito Atlantic Railway – un groupement composé de Trafigura (Suisse), Vecturis (Belgique) et Mota-Engil (Portugal) – le projet prévoit, entre autres, 49 convois ferroviaires par jour (contre une dizaine actuellement), 1.600 emplois directs créés dans la région et 30 ans d’exploitation assurant la pérennité des infrastructures.

A Kinshasa, le Chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, a salué un projet « transformateur » qui pourrait générer « des dizaines de milliers d’emplois ». Pour les experts, ce corridor devait non seulement réduire de moitié les délais d’expédition vers les ports atlantiques, mais aussi dynamiser l’intégration régionale au sein de la SADC (Communauté de développement de l’Afrique australe), tout en offrant une alternative crédible aux routes commerciales traditionnelles

Cet important apport financier des Etats-Unis intervient alors que Washington joue un rôle actif dans le processus de paix de Doha entre la RDC et le Rwanda, la mise en œuvre de la déclaration des principes signée en avril 2025 ainsi que la sécurisation des investissements dans la région des Grands Lacs

C’est dire que ce financement massif consolide l’influence américaine en Afrique Centrale, tout en offrant à la RDC une opportunité historique de valoriser ses ressources. Reste à voir comment les différents acteurs sauront concilier développement économique et stabilité régionale.

Econews