Le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, a procédé, le mardi 19 octobre 2021 à l’hôtel Rotana de Kinshasa, à l’ouverture des travaux des états généraux de la lutte contre la corruption en République Démocratique du Congo.
Dans son mot d’ouverture, le chef du Gouvernement a souligné le rôle essentiel que les magistrats et agents de la Police judiciaire sont appelés à jouer dans la lutte contre ce fléau, indiquant que la République n’accordera aucun pardon à ceux d’entre eux qui auront facilité ou couvert des actes de corruption ou de détournement de deniers publics.
Ces assises, organisées dans le cadre de la mise en œuvre du projet « d’appui à la lutte contre la corruption en RDC », porté par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), ont pour objectif de poser un diagnostic complet sur l’état des lieux de la lutte contre la corruption en RDC. Elles devront identifier des réformes et actions prioritaires à mener et définir les modalités de mise en œuvre et les mécanismes de suivi de ses réformes et actions. Elles doivent conduire à faire prendre conscience des ravages de la corruption sur la vie des populations ainsi que dans l’efficacité des institutions et inciter aux changements profonds des mentalités.
Alors que les antivaleurs rongent l’appareil judiciaire congolais, dans son allocution, le Premier ministre a rappelé qu’il s’agit du cheval de bataille du Président de la République depuis son investiture à la magistrature suprême et que ces assises tombent à point nommé au regard d’une promesse faite par le Chef de l’État au mois de juillet dernier.
La volonté politique est bien là
« Il vous souviendra que lors de son investiture à la magistrature suprême, le Président de la République, Chef de l’État, avait donné le ton de cette lutte contre la corruption en prenant l’engagement de travailler pour l’avènement d’un État de droit, débarrassé de la corruption et de toutes sortes d’antivaleurs », a-t-il affirmé. Il est d’avis que ces assises permettront de «jeter un regard sur ce qui a été fait, de relever le défi majeur avant de projeter le pays vers le futur, en vue d’assurer un avenir meilleur à son peuple ».
Pour le Premier ministre, Sama Lukonde, la corruption plombe terriblement le décollage de la RDC. Aussi, a-t-il salué la mise sur pied par le Chef de l’État de tous les mécanismes destinés à définir et mettre en œuvre tout programme permettant de détecter les agissements assimilables à ce mal profond, notamment d’un service spécialisé, dénommé Agence de prévention et de lutte contre la corruption (APLC).
Le Premier ministre note qu’aux côtés de ce service, le Président de la République a voulu « accentuer le contrôle des finances publiques en réactivant un autre service plus vieux et dont on ne parlait presque plus. Il s’agit, comme vous vous en doutez, de l’Inspection générale des Finances ». «A l’instar du premier, ce service est également rattaché à la Présidence de la République. Le travail effectué par ces deux structures, nous sera présenté par leurs animateurs au cours de ces assises. Et au sein du Gouvernement de la République et de différentes institutions, plusieurs mécanismes sont développés actuellement pour lutter contre la corruption, la fraude de tout genre et le coulage des recettes », a-t-il affirmé.
Enfin, le chef du Gouvernement a attiré l’attention des acteurs qui doivent permettre l’effectivité de cette lutte sur le rôle qui est le leur et les avantages que le pays peut tirer s’ils jouent bien ce rôle, rappelant que « l’embellie actuelle de nos finances publiques est donc l’œuvre de la conjugaison des efforts de toutes les institutions que je viens de citer ».
L’occasion faisant le larron, le chef du Gouvernement a attiré l’attention singulièrement des magistrats et agents de la Police judiciaire, qui doivent pleinement jouer leur rôle. «La République n’accordera aucun pardon à ceux d’entre eux, qui auront facilité ou couvert les actes de corruption ou de détournement de deniers publics », promet-il.
Plusieurs personnalités du monde politique, plus précisément du domaine de la justice, ont rehaussé de leur présence cette cérémonie d’ouverture. Au total, 150 participants, issus des institutions publiques, du secteur privé et des organisations de la Société civile vont, durant cinq jours, trouver des voies et moyens de renforcer le dispositif national de lutte contre la corruption.
Econews avec Presse/Primature