Matata, vent debout contre la révision de la Constitution

Pour sa première apparition publique dans le cadre de sa tribune «La voix du peuple», Matata Ponyo Mapon, député national élu de Kindu et membre du parti LGD (Leadership et Gouvernance pour le Développement), a exprimé sa ferme opposition à la révision de la Constitution, un projet soutenu par l’UDPS, le parti présidentiel. L’événement s’est tenu au siège de son parti, situé sur les hauteurs du quartier Ma Campagne, où Matata a rassemblé des partisans et des membres de l’opposition. Dans un discours passionné, il a déclaré : «Nous, notre peuple et les ancêtres, allons les en empêcher.» Cette déclaration souligne son engagement à défendre les valeurs constitutionnelles et à protéger les droits des citoyens. Matata Ponyo Mapon a également appelé à l’unité des partis politiques de l’opposition pour former un «front commun contre la révision de la Constitution ». Il a insisté sur l’importance de la mobilisation citoyenne et de la solidarité entre les différentes formations politiques pour contrer ce qu’il considère comme une menace pour la démocratie et la stabilité du pays.

«La voix du peuple pour un avenir où chaque voix compte». C’est la tribune libre que Matata Ponyo Mapon, député national élu de Kindu (Maniema), a lancé, vendredi 18 octobre, au siège de son parti, LGD, dans le quartier huppé de Ma campagne (commune de Ngaliema) à Kinshasa.

Devant ses partisans et la presse, Matata a décliné le contenu de cette tribune qu’il offre aux amis du changement pour partager et s’exprimer librement sur l’avenir de la République Démocratique du Congo. Il s’agit de «former la population congolaise de manière objective sur les faits sociaux et économiques de son pays. Une voix dans laquelle le peuple se reconnaît autour d’un débat constructif».

La tribune est, dit-il, ouverte à toutes les tendances politiques : «Cette démarche se veut philosophiquement républicaine».

LA CONSTITUTION A «UNE VALEUR SPIRITUELLE»

Pour cette première de la tribune «La voix du peuple », Matata Ponyo a mis le curseur sur le changement de la Constitution, projet porté à découvert par le parti au pouvoir, qui s’est exprimé via son tout bouillant secrétaire général, Augustin Kabuya.

Y a-t-il réellement une opportunité à réviser ou changer la Constitution ? Matata dit non.

Pourtant, note-t-il, que le pouvoir Tshisekedi a déjà du mal à exécuter la Constitution qu’il a promise de défendre dans le serment qu’il a prêté devant la Cour constitutionnelle.

Matata soupçonne les intentions cachées de l’UDPS :

« Leur intention est de s’éterniser au pouvoir en allongeant notamment le mandat présidentiel. Mais, je dois rappeler à nos amis de l’UDPS que la plus grande démocratie au monde, en l’occurrence les Etats-Unis, a le mandat présidentiel le plus court, soit quatre ans, avec une Constitution qui date de plus de deux millénaires ».

Selon lui, on ne peut pas toucher à la Constitution pour satisfaire ses appétits politiques : «La Constitution a une valeur spirituelle. C’est ce qui est de plus valeureux pour un peuple … On a tendance à croire que le mal est dans la Constitution. Ce qui est faux sur toute la ligne ».

À l’UDPS qui pense réussir son mandat en changeant la Constitution, Matata rétorque : «Le peuple veut plutôt l’amélioration de ses conditions de vie. Ne torturons pas davantage la population congolaise (…) Avant qu’on change la Constitution qu’on nous dise si tous les articles de la Constitution sont respectés ».

Il est d’avis que l’UDPS ne va pas se cacher derrière la Constitution pour justifier son échec : «Comment changer une Constitution qui n’est pas appliquée de bout en bout ».

Matata Ponyo justifie son combat par son ardent désir de sauver ce qu’il y a de plus précieux, la République Démocratique du Congo. «Nous nous battons pour ce pays qui nous a tout donné», a-t-il averti.

Pense-t-il porter ce combat seul ? Matata n’y pense pas. Il se dit d’ailleurs prêt à une alliance circonstancielle des forces vives pour contrer la démarche de l’UDPS : « Le LGD est prêt à s’engager à un front commun contre la révision de la Constitution. Nous restons ouverts ».

Les propos de Matata Ponyo résonnent dans un contexte politique tendu, où la question de la révision constitutionnelle suscite des débats passionnés au sein de la population.

Les partisans de cette révision avancent des arguments en faveur d’une adaptation des lois aux réalités actuelles, tandis que les opposants, comme Matata, craignent une dérive autoritaire et une atteinte aux droits fondamentaux.

ECONEWS

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