Dans un climat de tensions politiques et de mécontentement croissant, Moïse Katumbi, leader d’Ensemble pour la République, principal parti d’opposition en République Démocratique du Congo (RDC), a qualifié, sur son compte X (ex-twitter), la situation des finances publiques congolaises de «véritable scandale national». Ses commentaires font suite à la présentation du projet de reddition de comptes de l’exercice 2023 par le ministre des Finances, Doudou Fwamba Lukunde Li-Botayi, devant l’Assemblée nationale.
Moïse Katumbi, figure politique de l’opposition en République Démocratique du Congo (RDC), a attaqué, sur son compte X (ex-twitter), la gestion des finances publiques du pays, qualifiant la situation de « véritable scandale national ». Dans ses déclarations, il a dénoncé de graves irrégularités et détournements de deniers publics, qui seraient au coeur d’une crise économique croissante affectant les Congolais.
«La situation des finances publiques congolaises est un véritable scandale national !
L’exercice parlementaire de reddition de comptes expose au grand jour les détournements orchestrés par le ministre sortant des Finances et met en lumière l’incapacité du ministre du Budget à assurer transparence et rigueur. Ce mépris flagrant pour les lois du pays est inacceptable », a-t-il écrit sur son compte X.
ACCUSATIONS CLAIRES
Moïse Katumbi a accusé l’ancien ministre des Finances, Nicolas Kazadi, d’avoir orchestré un détournement systématique de fonds publics, tandis qu’il a désigné le ministre du Budget comme responsable de la non-transparence dans la gestion financière.
Il note à ce propos que « les révélations de la Cour des comptes sont choquantes : près de la moitié des dépenses du budget 2023 a été dilapidée dans des procédures d’urgence, sans aucun contrôle — aucun engagement, aucune liquidation.
Pendant ce temps, enseignants, militaires et fonctionnaires survivent avec des salaires indignes, tandis que le ministre des Finances rembourse effrontément la dette publique intérieure à 504 % des crédits alloués. Il est impératif d’exiger un contrôle urgent de tous les paiements de cette dette, avec publication de la liste des bénéficiaires.
Réclamer la transparence n’est pas une attaque contre le ministre, mais un droit fondamental.
L’impunité des voleurs doit prendre fin ! ».
Selon un rapport de la Cour des comptes, près de 50 % des dépenses budgétaires de 2023 auraient été détournées à travers des procédures d’urgence non réglementées.
Katumbi s’insurge également sur le fait que des salaires dérisoires sont versés aux enseignants et aux militaires, tandis que des remboursements de la dette publique intérieure auraient été effectués à un taux exorbitant, correspondant à 504 % des crédits budgétaires prévus.
Dans son analyse, Katumbi a souligné que la dilapidation des ressources publiques était manifeste, avec des budgets alloués à des projets qui n’ont jamais été réalisés. Il a décrit la situation comme «chaotique», où la transparence et la rigueur sont manifestement absentes.
«Quant au programme phare du gouvernement, le PDL-145 T, il ne présente qu’un taux d’exécution méprisable.
Nos provinces sont totalement abandonnées. En termes d’investissements, rien ne leur a été alloué. Sans routes, sans eau, sans électricité, nos populations sont oubliées et condamnées à la mendicité, à la tracasserie et à la corruption. Il est temps de dire stop à cette gestion désastreuse et de défendre les droits des populations rurales qui souffrent de cet abandon scandaleux », rappelle-t-il sur son compte X.
APPEL AUX REFORMES URGENTES
Au-delà de ses critiques envers les responsables gouvernementaux, Moïse Katumbi a appelé à des réformes urgentes pour sauver l’économie congolaise. Il a également interpellé les institutions financières internationales, telles que le FMI et la Banque mondiale, les exhortant à stopper leur soutien au gouvernement tant que la gestion des finances publiques ne serait pas améliorée : «Le rapport sur la reddition de comptes devrait impérativement interpeller le FMI et la Banque mondiale. Leur soutien financier par des appuis budgétaires est inconcevable alors qu’ils semblent ignorer le naufrage économique et social dans lequel vivent plus de 100 millions de Congolais. Il est temps que ces institutions mettent fin à cette complaisance inacceptable et exigent des réformes concrètes avant de continuer à injecter des fonds dans un système qui se désintègre ».
En interne, Moïse Kabumbi appelle la population congolaise à une prise de conscience pour sauver le pays qui, selon lui, va droit vers la dérive : «L’heure de la responsabilité a sonné, et nous devons tous exiger des comptes, pour que justice soit faite et que notre pays puisse enfin avancer ».
ECONEWS