Moody’s change la perspective de la République Démocratique du Congo en positive

La notation CAA1 d’émetteur à long terme du gouvernement de la RDC a été confirmée, le 18 octobre 2021, dans l’échelle de Moody’s. Kinshasa voit sa perspective passer de stable à positive.

«Cette perspective positive reconnaît les perspectives économiques solides de la RDC tirées par le secteur minier et le potentiel d’amélioration de la résilience économique grâce à la mise en œuvre des réformes structurelles dans le cadre du programme actuel du Fonds monétaire international (FMI) », lit-on dans le rapport de Moody’s.

La perspective positive reflète également l’augmentation des réserves officielles de devises étrangères qui devraient continuer à s’accumuler au cours des prochaines années, ce qui réduirait l’exposition du pays aux baisses des prix des matières premières et aux épisodes graves de volatilité macroéconomique qui y sont associés.

Les notations CAA1 équilibrent des niveaux de richesse particulièrement bas, des institutions très faibles et donc une capacité d’absorption des chocs économiques encore faible ainsi qu’un risque politique élevé contre une dette publique faible et abordable. Malgré une forte reprise économique portée par le secteur minier, les finances publiques restent vulnérables à la volatilité des prix des matières premières.

Les plafonds nationaux en monnaie locale (LC) et en monnaie étrangère (FC) de la RDC restent inchangés à B3 et CAA1, respectivement. L’écart d’un cran entre le plafond de la LC et la notation souveraine reflète un degré élevé d’imprévisibilité des actions gouvernementales, le risque politique intérieur, ainsi que l’exposition importante de l’économie au secteur minier.

L’écart d’un cran entre le plafond FC et le plafond LC reflète une efficacité politique limitée et l’ouverture relativement faible du compte de capital et les risques de convertibilité compte tenu des antécédents de volatilité des taux de change lors des épisodes de chocs des prix des matières premières.

Un pays porté par le secteur extractif

Moody’s s’attend à ce que le secteur extractif de la RDC continue de jouer un rôle central dans l’économie en tant que principale source de croissance à l’avenir dans un contexte de forte demande mondiale pour les principales exportations de la RDC, à savoir le cuivre et le cobalt. Cela fait suite à la solide performance de l’année dernière, le secteur minier augmentant de 9,7% et compensant plus que la contraction de 1,3% du reste de l’économie à la suite du choc du coronavirus. La production de cuivre a atteint un niveau record de près de 1,6 million de tonnes l’année dernière contre 1,1 million en 2017.

Avec la mine de Kamoa-Kakula – le plus grand projet de mine de cuivre du continent déjà en avance sur le calendrier – la production de cuivre de la RDC devrait dépasser 2,5 millions tonnes au cours de la prochaine décennie. Soutenu par le développement rapide de son secteur minier et des prix favorables pour les principales exportations de la RDC, Moody’s s’attend à ce que la croissance du PIB réel de la RDC dépasse 6% en moyenne sur la période 2021-2025.

En outre, l’engagement des autorités à mettre en œuvre les réformes structurelles incluses dans le programme triennal de 1,5 milliard de dollars US du FMI soutiendra davantage la croissance et contribuera à renforcer la résilience économique dans son ensemble. Un domaine d’intérêt est la mobilisation des recettes intérieures, qui est une contrainte de crédit clé pour la RDC; le gouvernement est généralement contraint de limiter les dépenses pour éviter tout dérapage budgétaire qui, autrement, alimenterait l’inflation.

Econews avec Financialafrik.com