Après trois tentatives sans succès et autant de jours de violents affrontements entre les patriotes «Wazalendo », appuyés par les FARDC (Forces armées de la RDC), et les rebelles du M23, la cité stratégique de Mushaki, dans la province du Nord-Kivu, est passée jeudi sous contrôle du M23/RDF, confirment diverses sources.
D’après un journaliste local, la prise de cette cité donne accès au prestigieux carré minier de Rubaya. C’est à Rubaya où l’on trouve le tantale, un minerai dont la RDC détient 80% de la réserve mondiale.
En ce moment, les mêmes sources rapportent que les rebelles du M23 avancent vers la colline de Muremure pour tenter de couper la route Sake Minova dans le village de Kirotche. Une manière d’isoler complètement la ville de Goma du reste du pays, sauf le lac Kivu au sud de la ville.
La chute de Mushaki arrive au moment où la force régionale de l’EAC (Communauté de l’Afrique de l’Est) a été contrainte de quitter le sol congolais, Kinshasa n’ayant pas trouvé opportun de renouveler l’accord qui le lie à l’EAC.
Dimanche 3 décembre, un premier contingent de troupes kenyanes, soit 100 militaires au total, ont quitté le sol congolais à partir de la ville de Goma. D’autres pays membres qui ont déployé leurs militaires dans l’Est de la RDC devaient suivre la même cadence.
Quant aux troupes ougandaises opérant sous la bannière de cette force régionale, elles disent encore attendre les ordres de leur état-major de Kampala avant d’entamer le processus de retrait.
« Avons-nous donc commencé à nous retirer ? Non, nous n’avons pas commencé, nous attendons les ordres. Tout comme nous avons reçu l’ordre de nous déployer, nous attendrons l’ordre de nous retirer, de rester ou autre. Dans l’armée, s’il n’y a pas de nouvel ordre, le premier ordre reste valable. Donc nous sommes là jusqu’à ce qu’on nous dise de nous retirer. En tant qu’UPDF, en tant qu’Ouganda, notre intérêt est une RDC orientale pacifique, parce qu’une RDC orientale pacifique signifie des affaires pour nos Ougandais. C’est le seul intérêt que nous voulons », a dit récemment à la presse le brigadier Felix Kulayigye, présenté comme porte-parole de l’armée ougandaise.
Quoi qu’il en soit, la chute de Mushaki est en effet une mauvaise nouvelle sur le front sécuritaire en RDC. La prise de la cité de Mushaki par les rebelles du M23 et leur avancée vers la ville de Goma sont des développements préoccupants, d’autant plus à quelques jours des élections générales du 20 décembre.
Cette situation risque de créer un climat d’insécurité et d’instabilité dans la région, ce qui pourrait avoir des conséquences négatives sur le déroulement des élections. Il est donc crucial que les autorités congolaises prennent des mesures pour protéger les populations civiles et maintenir la sécurité dans la région.
Il est tout aussi important que les acteurs politiques travaillent ensemble pour résoudre les conflits et les tensions qui alimentent l’instabilité dans la région. Une solution politique durable est nécessaire pour mettre fin aux violences et permettre aux populations de vivre en paix.
Francis N.