À une semaine de la rentrée parlementaire, le Président de la République, Félix Tshisekedi, a convoqué d’urgence une réunion interinstitutionnelle ce lundi. Objectif : désamorcer les tensions politiques qui menacent la stabilité du Parlement et trouver des réponses immédiates à la dégradation explosive de la situation militaire dans l’Est du pays, notamment autour d’Uvira. Une réunion cruciale pour tracer la ligne.
Le Président Félix-Antoine Tshisekedi a battu le rappel de son precarré institutionnel ce lundi, face à une double crise, politique et sécuritaire, qui exige une réponse urgente et coordonnée.
Selon des sources internes de la Présidence de la République, cette réunion de haut niveau a été motivée par deux dossiers brûlants : les tensions récurrentes au sein du Bureau du Parlement, où des motions de défiance visent les présidents des deux chambres, et la situation militaire de plus en plus explosive dans la périphérie d’Uvira, dans la province du Sud-Kivu.
Autour du chef de l’État, les principaux piliers des institutions de la République étaient attendus : Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale, Jean-Michel Sama Lukonde, président du Sénat, la Première ministre Judith Suminwa, et Dieudonné Kamuleta, président de la Cour constitutionnelle. Un casting de poids pour une réunion dont les conclusions sont attendues avec une intense anticipation, tant les enjeux sont critiques pour la stabilité du pays.
UN PARLEMENT AU BORD DE LA CRISE INTERNE
La rentrée parlementaire du 15 septembre s’annonce sous haute tension. Des motions déposées contre les présidents des deux chambres menacent de paralyser le travail législatif avant même qu’il ne commence. Le Président Tshisekedi, soucieux de préserver l’efficacité de sa majorité et d’éviter toute instabilité nuisible à l’action gouvernementale, entend imposer une trêve et tracer une ligne claire pour une rentrée apaisée. La gestion de cette crise interne sera un premier test pour la solidité de la coalition présidentielle.
Mais c’est sans doute le dossier sécuritaire qui pèse le plus lourd dans la balance. La recrudescence des activités des groupes armés non étatiques dans la périphérie d’Uvira, et plus globalement dans l’Est du pays, a sonné l’alerte au plus haut niveau. La situation exigerait une réorganisation et un réajustement urgent du dispositif militaire et de sécurité pour protéger les populations civiles et reprendre l’initiative face aux adversaires. Le Chef de l’État, qui a fait de la souveraineté et de la sécurité du pays une priorité absolue de son mandat, est attendu sur des décisions fortes.
Pour l’instant, les spéculations vont bon train dans les couloirs de Kinshasa. Quelles mesures concrètes sortiront de cette réunion stratégique ? Un remaniement de la hiérarchie militaire ? Un coup de semonce aux parlementaires frondeurs ? La nomination d’un médiateur ? Nul ne le sait encore. Une chose est certaine : les orientations qui seront définies ce lundi par le Président Tshisekedi détermineront non seulement le climat de la rentrée politique, mais aussi la capacité de l’État à répondre à l’urgence sécuritaire qui menace directement sa stabilité.
Tous les regards sont désormais tournés vers la Présidence de la République, dans l’attente des décisions qui devront parer au plus pressé.
Econews