La dernière sortie de Moïse Katumbi a comme mis en transe des bonzes de l’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social) quelque part à Kinshasa/Limete. On ne peut en dire autrement de cette sortie d’Augustin Kabuya, secrétaire général du parti présidentiel. Autant que ces autres communicants – parmi lesquels certains mangeaient, jusqu’à il y a peu, dans la main de l’ancien Gouv’ du Haut-Katanga – qui s’escrime avec un discours du désespoir dans les réseaux sociaux.
Le chairman d’Ensemble pour la République aurait-il donc tapé dans le mile ? Celui que l’on donnait pour une poule mouillée, après qu’il avait promis de tirer toutes les conclusions sur le franchissement des lignes rouges qu’il avait tracées, celui-là même n’est pas allé par quatre chemins pour… tracer son chemin. Ni de l’Union sacrée de la nation, ni de l’opposition, Katumbi Chapwe a manifestement choisi de s’assumer et de quelle manière.
Son speech à Kisangani, dans son swahili katangais, aura ainsi été ressenti comme des crampons essuyés sur le tibia d’un footballeur. Assurément ! Sinon, on ne saurait justifier autrement cette sortie des gongs du soldat Kabuya qu’on n’a plus entendu depuis quelques mois, surtout au plus fort du débat autour du RAM.
A Limete devant ses «combattants», Augustin Kabuya est apparu mercredi particulièrement agité, au point de franchir la ligne rouge de la communication. «Nous sommes des co-gestionnaires de la chose publique. Nous savons que nous sommes en train de gérer le pays ensemble. Que personne ne vous trompe que c’est le bilan de l’UDPS seule (…) Que personne ne vous effraie», a-t-il tonné.
Co-gestionnaire avec qui et pour quel bilan?
Très bonne question lorsqu’on sait qu’en politique, tout bon bilan ne se partage point. Et lorsqu’on décidé ainsi de le partager, ce qu’il doit être quelque peu frelaté. Plutôt suffisamment frelaté pour ne revendiquer que six ministres dans une équipe gouvernementale qui en compte une bonne cinquantaine.
D’une part, on retrouve là l’UDPS dans son jeu favori de dénégation. Car par ces quelques mots, en fait, Kabuya n’a pas fait autre chose que de dire que la responsabilité de ce bilan n’est pas de son parti et ses élites seules. Avec ce bémol, cette fois-ci, selon lequel «si quelqu’un doit mourir en 2023, il ne le fera pas seul ».
Quand, plus loin, il soutient, tout de même, que l’UDPS aura un discours à tenir en 2023, il oublie de dire qu’en fait de discours, le parti présidentiel et tous ses thuriféraires y excellent depuis l’aube de l’alternance pendant qu’en échos, «Le peuple d’abord» ne renvoie que les gargouillis de son ventre vide, les complaintes de ces «combattants» désabusés sur les promesses d’emplois, la révolte des abonnés escroqués avec le RAM, etc.
Bref, en plus de son terrible aveu sur le bilan pour lequel il n’a pas mis de fard, Augustin Kabuya a fixé aux congolais un rendez-vous sur le discours – encore le discours – là où le peuple demandera le résultat. Prenons donc rendez-vous, alors !
Econews avec Congoguardian.com