Peur à Bukavu !

Après les dernières attaques armées qui ont secoué la ville de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, on a signalé une nouvelle incursion dans la ville le dimanche. Une attaque de trop qui met en émoi toute la province.

Qu’est-ce qui se passe donc à Bukavu ? A Kinshasa, on joue à l’apaisement, préférant relativiser les évènements de Bukavu pour ne pas ameuter l’opinion publique. Mais, une chose est vraie : quelque chose de louche se passe à Bukavu.

Quant à la dernière incursion, on a signalé l’interpellation d’un groupe présenté comme étant de mèche avec les assaillants qui ont mené ces attaques. Pour le reste, Kinshasa se réserve, en attendant l’issue des enquêtes diligentées au plus haut niveau de l’armée et des services de sécurité.

Il faut cependant reconnaître que les événements de Bukavu n’augurent pas des lendemains apaisés. Est-ce la tempête qui annonce un grand orage ? Difficile à dire, pour l’instant.

Après la province du Nord-Kivu, en situation d’état de siège depuis six mois, c’est maintenant le Sud-Kivu qui est sur le point de s’embraser. Sur place dans la province, des tensions récurrentes sont signalées sur le haut plateau d’Uvira où des combats continuent à opposer les forces loyalistes à certains groupes armés.

De passage sur les antennes de France24, le porte-parole du Gouvernement n’a pas exclu l’option d’étendre l’état de siège dans la province du Sud-Kivu. Ce qui mettrait alors les trois provinces de l’Est en situation d’état de siège, à savoir l’Ituri, le Nord-Kivu et le Sud-Kivu.

A ce stade, on ne peut dire grand’chose sur ce qui se trame réellement à Bukavu. Actes isolés, pas du tout !

Il y a sûrement une menace que les autorités devraient prendre à sa juste valeur avant que toute la province du Sud-Kivu ne rentre en ébullition. Il y a intérêt à parer au plus pressé pour étouffer le projet dans l’œuf. Car, il ne faut jamais oublier que les tireurs de ficelles de la balkanisation de la République Démocratique du Congo n’ont jamais dit leur dernier mot. Après un temps de répit, ils n’attendent donc qu’une occasion pour relancer leur projet.

Une fois de plus, les forces de défense et de sécurité sont en état d’alerte pour démasquer l’ennemi qui opère, sans se dévoiler, dans le Sud-Kivu. Bukavu est bougé. Il faut craindre que cette vague ne se propage sur l’ensemble de la province.

Il est temps de passer à la vitesse supérieure en mettant le Sud-Kivu en état de siège.

Econews