Trente-deux ans de gâchis avec Mobutu et 18 ans de passage à vide avec Joseph Kabila, sans compter les cinq années de tâtonnement avec Joseph Kasa-Vubu ! C’est le lourd fardeau que doit porter le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.
Y a-t-il un Simon de Cyrène qui pourrait l’aider à se décharger de ce lourd fardeau ? Pas du tout. En réalité, le Chef de l’Etat doit porter seul sa croix. N’est-ce pas pour donner de l’espoir au peuple congolais qu’il s’est porté candidat à la présidentielle en 2018.
Autant dire que Félix Tshisekedi était bien conscient des défis qui l’attendaient. Tout comme, il devait sûrement avoir le parfait sésame pour corriger toutes ces années de tâtonnement.
Quand on hérite d’un bilan aussi chaotique, tout devient prioritaire. Evidemment, en République Démocratique du Congo, tout est dans l’ordre des priorités.
A ce jour, la RDC est un pays à reconstruire, dans différents domaines d’ailleurs. De l’éducation, à la santé, en passant par le secteur des infrastructures, reconnaissons que le pays a accumulé un grand retard. Et le rattraper ne sera jamais une mince affaire. Ce n’est pas non plus par un coup de baguette magique que la RDC va se relever de son état comateux
En son temps, le président Mobutu a trouvé des mots juste pour expliquer son embarras : «Le Président-fondateur n’est pas un magicien. Seul, il ne peut rien, mais avec l’appui de son peuple, il peut tout ».
Voilà une belle sagesse qui devait inspirer le Président Félix-Antoine Tshisekedi à deux ans de la fin du contrat républicain qui le lie à ce peuple qui l’a porté à la magistrature suprême.
Pour les deux prochaines années – en attendant de se lancer dans la course à un éventuel deuxième mandat – le Chef de l’Etat doit rattraper le retard. Il s’agit de colmater les brèches de 61 années perdues de l’indépendance. Certes, il n’est pas le principal responsable, mais au nom de la continuité de l’Etat, l’Histoire retiendra qu’il aura bénéficié de cinq ans de mandat pour donner à la RDC un nouvel élan.
Comment devrait-il s’y prendre ? C’est tout le problème.
Pour le Chef de l’Etat, il s’agit aujourd’hui de se mettre au-dessus de la mêlée en s’émancipant de son parti, l’UDPS, qui semble l’avoir pris en otage.
Il ne faut pas oublier qu’au moment de la reddition des comptes en 2023, Félix Tshisekedi sera seul devant son peuple. C’est à ce peuple et non à l’UDPS, son parti, qu’il sera à jamais redevable.
ECONEWS