Un profond malaise couve dans les régies financières, principalement à la Direction générale des impôts (DGI) où le personnel réclame la régularisation de ses primes, spécialement celle de plus-value. Mardi, le siège de la DGI a été paralysé à la suite d’une manifestation improvisée par les agents pour pousser le ministre des Finances, leur autorité de tutelle, à revenir à la raison. Concomitamment, Jérôme Sekana Pene Papa, patron de l’Agence Galaxie Medias (AGM) et coordonnateur de l’ONG « Toile d’araignée », animait à son siège une conférence de presse pour faire le point sur la situation de crise qui ronge les régies financières. Conscient du danger qui guette l’appareil national de mobilisation des recettes, Jérôme Sekana a vivement lancé un appel à un dialogue «franc et sincère» entre le Gouvernement et les régies financières en vue de sortir de la zone de tension.
Un vent violent souffle dans les régies financières. Il faut déjà craindre le pire, notamment une nette perturbation dans la mobilisation des recettes courantes de l’Etat. Mardi devant la presse, Jérôme Sekana Pene Papa, directeur général de l’Agence Galaxie Medias (AGM) et coordonnateur de l’ONG Toile d’araignée, a exprimé ses inquiétudes, appelant vivement à un dialogue «franc et sincère » entre le Gouvernement et les régies financières pour atténuer la crise qui paralyse déjà les régies financières, particulièrement la DGI (Direction générale des impôts).
A ce propos, Jérôme Sekana a rappelé que l’Intersyndicale des régies financières menace toujours de déclencher un mouvement de grève si le droit acquis des agents n’est pas respecté. Ceux-ci réclament notamment leur prime de 5% sur l’ensemble des recettes réalisées, la prime de contentieux, la plus-value et les arriérés de plusieurs mois.
D’où est donc partie cette crise ? Sur ce point précis, Jérôme Sekana a fait savoir que tout est parti de l’arrêté ministériel signé en mai dernier par le ministre des Finances. Aux termes de cet arrêté, les régies financières et le ministère de tutelle ont convenu qu’une prime de 6% soit payée aux agents chaque fois sur base du contrat des performances qui les lie au Gouvernement.
De ce fait, le ministre des Finances a donc pris cet arrêté portant abrogation du système de paiement de la prime de plus-value, déclenchant du coup un mécontentement de la part des bénéficiaires qui, en même temps, demandent l’arbitrage du Premier ministre. Ainsi est né le malentendu, a indiqué Jérôme Sekana.
Compte tenu du danger qui guette la machine locale de mobilisation des recettes, Jérôme Sekana a invité toutes les parties, à savoir le Gouvernement et les régies financières, à renouer le dialogue.
«Puisqu’il est impérieux de mobiliser des recettes pour accroître le budget national et que le pays tend vers les élections, les régies financières ont l’obligation de maximiser les recettes afin de permettre au Gouvernement de financer les élections qui pointentà l’horizon», a souligné le coordonnateur de «Toile d’araignée » «Le pays n’a aucun intérêt à ce qu’il ait grève dans ce secteur car une fois déclenchée, c’est le Trésor public qui va en pâtir et c’est le pays qui sera perdant », prédit-il.
Au nom de «Toile d’araignée», Jérôme Sekana plaide pour un compromis entre les parties. C’est la voie idéale, selon lui, pour «garantir le droit acquis en vue de motiver davantage les agents des régies financières à atteindre des assignations exponentielles » de l’exercice budgétaire 2023
Paralysie à la DGI
Les agents et cadres de la DGI ont menacé mardi d’amorcer un mouvement de grève à partir de ce mercredi 7 juin jusqu’au paiement dans leur totalité, disent-ils, de leurs arriérés et de la restauration de la prime de contentieux minimum garanti. Ils ont manifesté mardi devant le siège de la DGI.
Vuvuzela à la main, des chants des revendications. Les agents et cadres de la DGI étaient tous rassemblés à l’entrée principale de l’administration fiscale pour faire entendre leur voix. Une assemblée générale de circonstance a été organisée par la Confédération Démocratique des Travailleurs (CDT) en vue de mettre au parfum tous les agents sur la nouvelle démarche à entreprendre.
Approché par l’ACP, le vice-président de la Confédération Démocratique du travail (CDT) explique : «Nous sommes venus ici au siège de la DGI pour tenir une assemblée générale des travailleurs, pour leur annoncer que si le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, ne retire pas son arrêté où il vient de supprimer la prime de contentieux minimum garanti qu’on a toujours donnée aux agents de la DGI, nous allons commencer la grève demain mercredi ».
A noter que la prime de contentieux minimum garanti relevant des plus-values générées a été supprimée par le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, à travers son arrêté ministériel n° 013/CAB/MIN/FINANCES/2023 du 15 mai 2023. C’est ce qui a poussé les syndicats des agents de la DGI à organiser cette rencontre.
Econews avec Beni Luta (stagiaire professionnel)