«Aucune candidature n’a été déclarée irrecevable »
Ils seront 24 à concourir à la présidentielle du 20 décembre 2023. La CENI (Commission électorale nationale indépendante) a rendu, tard dans la soirée du jeudi, sa décision n°116 portant «publication de la liste provisoire des candidatures déclarées recevables et irrecevables à l’élection du Président de la République». Contrairement aux folles qui circulaient dans la ville, «aucune candidature n’a été déclarée irrecevable». C’est dire que Matata Ponyo Mapon de LGD (Leadership et Gouvernance pour le Développement) et Moïse Katumbi d’Ensemble pour la République restent dans la course présidentielle. Décidément, la CENI n’a pas voulu porter la responsabilité de l’invalidation de qui que ce soit, laissant cette lourde charge à la Cour constitutionnelle qui doit publier la liste définitive, le 18 novembre 2023, soit la veille du lancement, le 19 décembre 2023, de la campagne électorale.
La CENI a rendu publique, jeudi soir, la liste définitive des candidats retenus à la présidentielle du 20 décembre 2023. Ils seront 24 à se lancer dans le sprint électoral de cette fin de l’année.
Contrairement aux folles rumeurs qui circulaient dans la ville, la plénière de la CENI n’a exclu aucune candidature, retenant les 24 qui ont déposé en bonne et due leurs dossiers devant ses services.
Personne n’a donc été débarqué. Matata Ponyo Mapon de LGD et Moïse Katumbi Chapwe d’Ensemble pour la République seront de la course présidentielle du 20 décembre 2023.
La CENI a même pris le soin de le préciser dans sa décision n°116 du 19 octobre 2023. «Aucune candidature n’a été déclarée irrecevable», annonce-t-elle dans son communiqué.
A tout prendre, la CENI n’a pas voulu prendre la responsabilité de débarquer qui que ce soit, laissant cette charge à la Cour constitutionnelle qui doit rendre sa décision finale le 18 novembre 2023, soit la veille du lancement, le 19 novembre 2023, de la campagne électorale.
Candidat commun de l’Opposition : le dialogue des sourds
A la veille de la publication de la liste provisoire des candidats à la présidentielle du 20 décembre, les violons sont loin de s’accorder autour de ce qu’il est convenu d’appeler, dans les milieux politiques, de candidature commune de l’opposition. Sur la vingtaine de candidatures déclarées, moins d’une dizaine à peine sortent du lot.
De Moïse Katumbi à Martin Fayulu, en passant par Matata Ponyo et autres Denis Mukwege, Delly Sesanga ou encore Adolphe Muzito, les ambitions personnelles sont pour le moins inconciliables, tant chacun revendique une forme de légitimité assise sur l’exercice passé (avec des fortunes diverses) de charges politiques au plus haut niveau. Des egos nourris en outre par des partisans qui se recrutent la plupart du temps dans d’obscurs cénacles qui ne se sont pas encore affranchis du piège tribalo-ethnico-régional.
Dans le groupe de tête en effet, l’on compte au moins deux anciens premiers ministres (Matata, Muzito) et l’ancien gouverneur de l’ex-province du Katanga (Katumbi). Pour sa part, Martin Fayulu revendique avec force arguments sa deuxième place à la présidentielle de 2018 dont il considère pour des raisons qui lui sont propres que la victoire lui avait été volée. Quant au docteur Denis Mukwege, il fonderait son assise sur sa notoriété internationale indiscutable, étayée par son prix Nobel.
Le premier à avoir réalisé la difficulté à mettre en avant-plan un candidat commun de l’opposition est Delly Sesanga. Le leader d’ENVOL a clairement fait savoir sa volonté de faire cavalier seul – la publication récente de son programme ne laisse aucun doute sur son éloignement du Groupe des Quatre qu’il soutenait jusqu’à une date récente.
Restent alors les candidats Katumbi, Fayulu et Mukwege justement, qui seraient disposés à engager des discussions pour tenter de dégager un consensus autour d’une candidature commune. Ou unique, selon l’entendement que l’on se ferait sans préjudice des considérations personnelles. Cette perspective elle-même est d’avance plombée, selon certaines sources par l’intransigeance de Martin Fayulu ancrée sur les conclusions de Genève jadis. Des pourparlers au terme desquels l’homme avait été désigné candidat unique avant l’implosion du groupe avec le retrait des signatures de Félix Tshisekedi et de Vital Kamerhe qui se retrouveront moins de 48 heures après à Nairobi pour sceller une alliance électorale (CACH pour Cap pour le Changement) qui se révélera payante en décembre 2018.
Aux dernières nouvelles, on apprenait que la publication de la liste provisoire des candidats à la présidentielle achoppait sur des dossiers ficelés de longue date et tendant à mettre hors course certains challengers du Président sortant qui veut briguer un second mandat.
Tout bien considéré, la CENI a préféré se laver les mains, renvoyant cette patate chaude à la Cour constitutionnelle.
Les regards restent donc tournés vers la Haute Cour qui serait amenée à mener des arbitrages, avant la publication de la liste définitive des candidatures à la présidentielle du 20 décembre 2023.
Econews