C’est parti ! Plus de suspense. C’est sous les couleurs de son parti politique, Leadership et Gouvernance pour le Développement (LGD), que Matata Ponyo Mapon a décidé de réécrire son parcours politique. L’homme s’est totalement métamorphosé. Il se fixe des objectifs et de grandes ambitions pour le pays qui lui a, dit-il, tout donné.
Depuis mardi, la liste des candidats déclarés à la présidentielle de 2023 s’est allongée d’un nouveau candidat en la personne de Matata Ponyo Mapon Augustin. Désormais, l’ancien Premier ministre doit être traité comme un adversaire direct du président de la République dont il convoite démocratiquement le fauteuil. Le contraire aurait surpris dans la mesure où Matata Ponyo a la carrure présidentielle et son passage à la Primature comme Premier ministre avait donné la preuve qu’il pouvait faire mieux en étant chef de l’Etat. Aujourd’hui, c’est chose faite, Matata va affronter l’actuel président de la République en étant son challenger direct. En termes d’avantages, l’ancien Premier ministre en aligne une kyrielle. Personne ne peut mettre en doute le retour de l’Etat pendant son mandat à la Primature ainsi que des réalisations que ses successeurs ont voulu effacer de la face de la terre afin de le faire oublier des Congolais. En faisant savoir aux congolais qu’il a un rêve, le même que Lumumba, Mobutu Sese Seko, Laurent -Désiré Kabila, Etienne Tshisekedi, voire Joseph Kabila, l’homme à l’éternelle cravate rouge a apporté la preuve qu’il est disposé à se battre pour occuper le fauteuil présidentiel et faire les choses autrement que l’actuel régime qui excelle dans des approximations étonnantes ! Intégralité de son discours d’intronisation, prononcé, mardi dans la salle ShowBuzz, à la clôture du congrès de LGD.
Econews
Allocution de Matata Ponyo Mapon à la clôture du premier congrès du Parti politique «LGD»
Mesdames et messieurs les congressistes,
En vous remerciant tout d’abord d’être venus si nombreux, je voudrais ensuite vous remercier de m’avoir associé à ce congrès pour y exposer sur un thème qui me passionne depuis de longues années, à savoir le leadership, la bonne gouvernance et le progrès des nations.
- Pour avoir été Directeur général du Bceco de 2003 à 2010,
- Ministre des finances de 2010 à 2012, et
- Premier ministre de 2012 à 2016,
Je me suis en effet rendu à l’évidence qu’il n’existe qu’un seul chemin qui mène à la prospérité des nations. Il s’agit de celui du leadership et de la bonne gouvernance.
Les pays pauvres sont victimes d’un déficit de leadership et de gouvernance caractérisé qui ne leur laisse aucune chance de se développer un jour. Par contre, tout indique que c’est grâce au leadership et à une gouvernance de qualité que les économies occidentales et orientales se sont développées jusqu’à pouvoir dominer le monde tel que nous le constatons aujour-d’hui. C’est aussi grâce au même binôme leadership-gouvernance que certains pays pauvres se sont détachés ou sont en train de se soustraire de l’emprise de la pauvreté pour rejoindre la famille des économies émergentes avant de rattraper le cercle restreint et prisé des pays développés.
Rien n’empêche la RDC de prendre aussi ce chemin glorieux, mais combien difficile. Pour preuve, notre pays a réalisé les meilleures performances économiques et sociales de son histoire depuis 1960 au cours de la période 2012-2016, alors que j’étais premier ministre, grâce principalement à un leadership et une gouvernance de qualité. Pour mémoire, la RDC a gagné en 2014 onze points dans le classement de l’indice du développement humain publié par le PNUD. C’était la première fois dans l’histoire de cette institution spécialisée des Nations unies qu’un pays réalisait, en une seule année, un tel saut qualitatif de ses indicateurs socio-économiques. Une performance d’autant plus appréciée qu’elle l’a été sans appui d’un programme économique du Fonds monétaire international et sans aide budgétaire ni de la Banque mondiale, ni de la Banque africaine de développement, encore moins d’un partenaire bilatéral. C’est pour dire que tout est possible avec un leadership et une gouvernance de qualité.
Voilà pourquoi, au terme de mes fonctions de premier ministre en 2016, je me suis investi dans le domaine de la recherche scientifique pour examiner à fond la relation qui existerait entre le leadership et le développement. Laissez-moi vous dire, mesdames et messieurs les congressistes, que les résultats préliminaires sont impressionnants. En effet, le progrès des hommes et des nations procède essentiellement de la qualité du leadership et de la gouvernance qui impacte positivement le rendement des autres facteurs classiques comme le travail, le capital et la technologie.
Les membres fondateurs du LGD ont donc été bien inspirés. Je ne peux que les féliciter pour cette initiative historique qui devra s’étendre, je l’espère, dans l’ensemble du continent africain.
Mesdames et messieurs les congressistes,
Cela fait près d’une année que je suis prisonnier politique dans mon propre pays, car depuis le 9 mai 2021, date de mon retour volontaire à Kinshasa malgré une menace judiciaire qui relevait et qui relève toujours d’une cabale politique, le procureur général près la Cour constitutionnelle maintient mon interdiction de quitter Kinshasa pour tout déplacement à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Même lorsque les sénateurs ont refusé en plénière de lever mes immunités parlementaires pour être poursuivi en justice, le procureur général ci-haut cité, en complicité avec le président du Sénat, a refusé de me rétablir dans mes droits de mouvements. Il fallait à tout prix trouver un autre dossier, en l’occurrence celui des biens zaïrianisés, pour faire valoir l’interdiction de mouvements.
Cela fait près d’une année que je suis l’objet de poursuites judiciaires en violation flagrante de la Constitution et des lois du pays. Comme l’a si bien démontré la Cour constitutionnelle dans son Arrêt rendu le 15 novembre 2021, toutes les poursuites judiciaires engagées à mon endroit ont été jugées anticonstitutionnelles. Par conséquent, la Cour constitutionnelle s’est déclarée incompétente et a clos définitivement les deux dossiers ouverts à mon endroit, à savoir les dossiers Bukanga-Lonzo et des biens zaïrianisés. En effet, conformément à la Constitution, en son article 168, alinéa 2, « tout acte déclaré non conforme à la Constitution est nul de plein droit ». Toutes les actions initiées contre moi par le procureur général près la Cour constitutionnelle sur les dossiers Bukanga-lonzo et biens zaïrianisés ont été ainsi qualifiées de «non conformes» à la Constitution, et donc nuls de plein droit.
Et pourtant, cela fait près d’une année que je suis interdit de me faire soigner à l’extérieur du pays après avoir été empoisonné au cours de la période où j’étais entendu par le parquet général près la Cour constitutionnelle. Tous les autres congolais, condamnés par la justice congolaise ou pas, peuvent se faire soigner à l’extérieur du pays, sauf moi, comme si je n’étais pas un vrai congolais. Plus grave encore, lorsque j’ai perdu ma propre petite sœur, même père, même mère, les pouvoirs politique et judiciaire en place ont décidé de m’interdire de voyager dans mon propre pays, sans qu’il y ait une décision judiciaire justifiant une telle atteinte aux libertés fondamentales d’un citoyen. La seule réponse que j’ai eue du service d’immigration (DGM) de l’aéroport de N’djili était que la décision de m’interdire de voyager venait « d’en haut ». Pendant ce temps, les autres justiciables des dossiers Bukanga-Lonzo et biens zaïrianisés voyagent librement à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. Allez-y comprendre quelque chose.
Cela fait près d’une année que j’écris à plusieurs autorités de notre pays sans que personne ne me réponde. Peut-être que la loi interdit de répondre à un prisonnier politique qui n’a commis aucune infraction ?
Le procureur général près la Cour de cassation à qui le dossier a été transféré abusivement et illégalement pour décision a reçu plus de six lettres de mes avocats et de moi-même, il n’y a donné aucune suite. Le président du Sénat a reçu plusieurs lettres de ma part, il y a répondu par le silence. Ce dernier a même offensé la Cour constitutionnelle en disant que l’Arrêt de cette prestigieuse institution ne concernait pas le Sénat. La ministre d’Etat à la justice qui s’est immiscée, en violation de la Constitution et des lois de la République, dans le traitement de mon dossier a reçu deux lettres, sans y répondre. Le Président de la République, garant du bon fonctionnent de toutes les institutions, a reçu près de quatre lettres, nous espérons qu’il y répondra un jour. Pendant ce temps, aucune action judiciaire n’est en cours en mon encontre. La Cour constitutionnelle a clos définitivement tous les deux dossiers. Par ailleurs, la Cour de cassation, s’étant déjà déclarée incompétente, est dans l’impossibilité de se dédire au risque de violer la Constitution et la loi organisant son propre fonctionnement. Comme vous l’avez vu hier, dans la presse et les réseaux sociaux, le procureur général près la Cour de cassation a écrit au Président de la République pour demander l’autorisation de classer sans suite mon dossier parce qu’aucune autre institution judiciaire de ce pays ne peut me juger. Vous avez compris, mesdames et messieurs les congressistes, qu’il s’agit donc d’un dossier totalement politique.
Cela fait près d’une année que l’on m’accuse d’avoir détourné de l’argent du Trésor public dans le cadre du projet de Bukanga-Lonzo et des biens zaïrianisés, mais sans preuve, parfois sur base de pseudos instructions, parfois sur la base de faux témoignages et sans avoir été entendu sérieusement. Ce qui est inacceptable.
Nous sommes dans l’abus de droit et la justice politique.
- Pour le dossier de Bukanga-Lonzo, l’inspecteur général des finances et le procureur général près la Cour constitutionnelle ont prétendu que c’est l’entreprise sud-africaine gestionnaire du parc agro-industriel, African Commo-dities, qui m’avait rétrocédé une partie de l’argent destinée à ce projet. Cependant, le patron de cette entreprise, a déclaré publiquement ici à Kinshasa qu’il ne m’a jamais remis un dollar du projet, ni directement, ni indirectement. En outre, il a signé un document, certifié par les services compétents de son pays, confirmant cette déclaration. Donc, c’est du pur mensonge monté de toute pièce.
- Pour le dossier de biens zaïrianisés, le procureur général près la Cour constitutionnelle, devant l’évidence des faits et la grossièreté du mensonge, a été obligé de me demander pardon et de me présenter des excuses devant témoin dans son propre bureau. Pour lui, le dossier était vide et devrait être classé sans suite dans la semaine. Même si finalement, il ne l’a jamais classé, j’imagine en raison de pressions politiques.
- En somme, il s’en dégage qu’au cours de mes mandats comme Directeur général du BCeCo, ministre des finances et premier ministre, je n’ai jamais détourné un dollar du Trésor public. Tout le monde le sait, y compris les hommes politiques qui, pour des visées plutôt personnelles et électo-ralistes, veulent démontrer le contraire. Heureusement, ils sont bloqués par la force de la vérité, l’évidence des faits et la prière des millions des congolais que je remercie de tout cœur.
Cela fait près d’une année que je suis poursuivi pour avoir refusé de faire comme la plupart de politiciens de notre pays, c’est-à-dire, détourner l’argent du Trésor public, le placer dans les comptes à l’extérieur du pays, acheter des villas et des appartements en Occident ou en Afrique du Sud. Je suis poursuivi aussi pour avoir refusé de construire, comme eux, juste pour tromper la population, des écoles, hôpitaux et universités en brique adobe et en paille, comme on en trouve en grand nombre dans le pays. Mes ennemis politiques me reprochent, inimaginable mais vrai, d’avoir construit, en tant que promoteur privé, une école primaire et secondaire de qualité au profit principalement de plus démunis où les enfants mangent gratuitement un repas chaud chaque jour; un hôpital aux standards internationaux où se font soigner aussi, parfois gratuitement, des congolais de couches défavorisées, et une université de haute technologie de qualité à Kindu où se forment de jeunes congolais, venant de toutes les 26 provinces du pays. L’unique infraction que j’ai commise est celle d’avoir initié des projets d’intérêt communautaire sur base des fonds collectés de manière transparente auprès des individus et des fondations sociales des grandes entreprises bien connues et dont la liste a été affichée publiquement et certifiée par un cabinet de renom international. Mesdames et messieurs les congressistes, j’ai refusé de faire comme eux, et je refuserai de le faire pour toujours. Je suis fier de n’avoir jamais acheté jusqu’à ce jour ni maison, ni appartement, ni terrain, à l’extérieur du pays. Je suis plutôt fier d’avoir construit la meilleure maison de ma vie à Kindu, ma ville natale, alors que je n’étais ni ministre, ni premier ministre.
Cela fait près d’une année que je suis poursuivi pour avoir combattu la corruption et promu la bonne gouvernance dans la gestion des affaires publiques alors que j’étais Directeur général du Bceco, ministre des finances et premier ministre. Au lieu d’être félicité, je suis plutôt martyrisé. La raison de cette situation est simple. Toutes les victimes de la rigueur dans la gestion des finances publiques de l’époque, quels que soient leurs camps politiques actuels, ont juré de se venger et de m’abattre politiquement à travers le montage des faux dossiers. Certains d’entre eux instrumentalisent scandaleusement les institutions qu’ils dirigent en violation de la Constitution et des lois de la République.
Heureusement que la population congolaise, l’ultime arbitre et le grand bénéficiaire des fruits de cette bonne gouve-rnance, a compris dans son mutisme légendaire que les motivations profondes de toutes ces poursuites judiciaires sont revanchardes et politiques.
Sinon, comment comprendre que ceux qui ont systématiquement pillé ce pays et détourné des dizaines et de centaines de millions de dollars du Trésor ou des entreprises publiques et pour qui les preuves sont établies et connues de tous, ne soient pas poursuivis ? Sinon, comment comprendre que d’une part, on s’acharne à lever les immunités d’un sénateur qui n’a volé aucun dollar du Trésor et d’autre part, on s’arrange à protéger « les bandits financiers de la République» dont certains n’ont même pas d’immunités ! Incroyable, mais vrai.
Cela fait près d’une année que l’on cherche à tout prix à me condamner et m’envoyer en prison, sans aucune preuve de détournement de fonds publics. Pour y arriver, la Constitution et les lois du pays sont systématiquement violées, jusqu’à refuser, ce qui est grave, l’application de l’arrêt de la Cour constitutionnelle. Le peuple congolais se pose une et une seule question à laquelle il ne trouve malheureusement pas de réponse jusqu’aujourd’hui :
« Sur base de quel critère le sénateur Matata est poursuivi » ? - Si c’est sur base de la hauteur du montant détourné, il ne serait pas le premier sur la liste parce qu’il y a de congolais soupçonnés d’avoir détourné plus d’un milliard de dollars américains et qui ne sont nullement inquiétés. Et pourtant, ils sont connus par tout le monde.
- Si c’est sur base de l’ancienneté de faits, il y a des gens qui ont détourné de dizaines et centaines de millions de dollars au cours de la période allant de 2000 à 2016. Les noms sont aussi connus, mais personne n’a jamais été poursuivi.
- Si c’est sur base du caractère récent des actes posés, les noms des grands voleurs des fonds publics de 2017 à 2022 sont sur la place publique. Certains de ces congolais n’ont pas d’immunités à lever. Curieusement, d’autres sont mêmes protégés et promus à des hautes fonctions publiques !
Peut-on conclure que la puissance de l’argent des grands voleurs des fonds publics impose l’inaction et le silence aux services publics en charge de la lutte contre la corruption et bâillonne la justice congolaise ? Faut-il donc voler suffisamment d’argent public pour bien se protéger, être promu, et ne jamais être poursuivi ? Quel renversement de valeurs ? Alors, au lieu de s’acharner contre Monsieur Matata qui n’a jamais volé un dollar de la République, ne faut-il pas commencer par juger et condamner ceux qui ont vraiment pillé la République et dont les preuves sont irréfutables et connues de tous.
Mesdames et messieurs les congressistes,
Vous avez compris que toutes les tracasseries judiciaires dont je suis l’objet pendant près d’une année ne sont pas fondées. Ce sont des poursuites plutôt politiques engagées pour me contraindre d’entrer dans l’union sacrée et limiter mes droits électoraux. D’où notre questionnement :
- Refuser d’entrer dans l’union sacrée constitue une infraction ?
- Refuser de dire qu’on ne sera pas candidat Président en 2023 constitue une infraction ?
- Si oui, quel est l’article de la loi qui qualifie cette infraction et quelle est la peine prévue à cet effet ?
La réalité est que cette infraction n’existe pas. En fait, je suis l’objet d’une injustice flagrante qui fait de moi un prisonnier politique au vu et su de tous les congolais, de toutes les institutions internationales spécialisées des droits de l’homme, et de tous les partenaires au développement.
Pendant ce temps, beaucoup de fonds publics, qui auraient dû servir, par exemple, à la construction des écoles et centres de santé ou à la réhabilitation des routes d’intérêt communautaire sont dépensés pour financer des campagnes de communication coûteuses contre moi devant contraindre l’opinion tant nationale qu’internationale à croire aux mensonges incongrus de détournement des fonds comme à l’époque de la deuxième République.
Fort de toute cette injustice flagrante qui scandalise des millions de congolais et la communauté internationale et qui ne fait nullement honneur à notre pays, je demeure engagé, comme vous les congressistes, à contribuer à l’établissement d’un Etat de droit dans notre pays. Mieux, à apporter ma contribution à la prospérité de notre nation telle que rêvée par les pères de l’indépendance, parmi lesquels, Patrice Emery Lumumba.
Voilà pourquoi je me sens honoré d’être copté comme membre fondateur et Président national de ce parti dont la dénomination reste en communion parfaite avec mes convictions sur les facteurs-clés qui conditionnent le progrès de l’humanité. Je voudrais profiter de cette occasion pour remercier tous les congressistes de m’avoir convié à apporter ma pierre à la construction de ce précieux édifice politique qui tient son premier congrès aujourd’hui.
Voilà pourquoi j’accepte, à votre demande, d’être membre fondateur et Président national du LGD parce que je suis convaincu que la RDC a besoin de (d’) : - un Vrai parti politique dont l’objectif principal est, bien entendu, de conquérir le pouvoir mais au bénéfice de la population et non des caciques du parti et des courtisans de son leader.
- un parti devant convaincre les congolais qu’un parti politique n’est pas une institution familiale à but lucratif. Que c’est plutôt un outil politique qui, une fois au pouvoir, travaille pour l’amélioration du bien-être de l’ensemble de la population.
- un parti dont le mode de gestion des affaires publiques devra être caractérisé par un leadership fort et une gouvernance exemplaire capables de justifier et crédibiliser la conquête et la gestion du pouvoir.
- un parti capable d’attirer les meilleurs de ses filles et de ses fils du point de vue de la compétence et de l’éthique, au lieu d’être le foisonnement de tous les intellectuels véreux, de rejetons courageux et bons parleurs de la société.
- un parti capable de rassembler les congolais de toutes les 26 provinces et de toutes les 450 tribus pour devenir un ciment de l’unité nationale. Un parti capable de recréer la confiance et la crédibilité en l’homme politique congolais considéré le plus souvent comme un démagogue, menteur, voleur, corrompu, jouisseur, profiteur, inconstant, transhumant et dribbleur.
- Enfin, un parti devant être considéré comme une structure solide, efficace et efficiente, capable de rassembler les congolais autour d’une philosophie ou d’une idéologie commune et devant résister à l’usure du temps au profit de la prospérité de son pays et de son peuple, de générations en générations.
Voilà pourquoi, j’accepte d’être membre fondateur et président national de notre parti parce que la situation socio-économique du pays est catastrophique et requiert un traitement de choc, capable de changer totalement le paradigme de sa gestion tant politique qu’économique et sociale : - un pays qui, en 1960, était devant plusieurs pays africains et qui devait être une économie émergente, mais qui se trouve aujourd’hui parmi les derniers du continent.
- un pays qui, par comparaison était presque sur un même pied que la Corée du Sud, mais qui est classé aujourd’hui comme l’un des pays les plus pauvres du monde. L’indice du développement humain 2021 situe la RDC à la 175ème place sur un total de 189 pays alors que la Corée du Sud occupe la 30ème place de ce même classement.
- Un pays dont les exportations agricoles représentaient près de 30% de ses exportations globales en 1960, mais qui n’en exporte plus que moins de 1% actuellement.
- un pays qui vit désormais des importations des produits agricoles qui lui coûtent annuellement près de 2 milliards UDS. Alors que presque tous les produits importés peuvent être produits sur le sol de nos ancêtres.
- un pays qui importe les poissons chinchards alors que les poissons meurent de vieillesse dans ses fleuves et lacs très poissonneux.
- un pays où la mauvaise gouvernance est prépondérante et place la RDC parmi les pays les plus corrompus au monde. En effet, dans le classement de Transparancy international 2021, la RDC occupe la 169ème place sur un total de 180 pays alors que d’autres pays africains ayant compris l’importance capitale et incontournable de la bonne gouvernance se situent à un niveau honorable.
Tels sont les cas de l’Ile Maurice et du Botswana qui occupent respectivement la 49ème et 55ème place.
Mesdames et messieurs les congressistes
Ce tableau sombre nécessite une bonne gouvernance et des réformes d’envergure, car aucun pays au monde ne s’est développé avec la mauvaise gouvernance et l’inaction.
Félicitation aux fondateurs de LGD qui l’ont compris et qui veulent passer à l’action au profit de l’ensemble de la population.
Voilà pourquoi j’accepte d’être membre fondateur et Président de notre parti parce que la situation sécuritaire à l’Est du pays est très préoccupante. Une centaine des groupes armés opérant principalement dans les Nord et Sud-Kivu, l’Ituri et le Tanganyika y sèment la terreur. Des tueries de masse de la population civile sont commises depuis plusieurs dizaines d’années. Des exactions auprès de paisibles citoyens sont régulièrement opérées. Des pillages systématiques de ressources naturelles sont planifiés et exécutés. Des violences sexuelles sont parfois utilisées comme arme de guerre sur nos sœurs, nos mamans, voire des enfants mineurs qui finissent par perdre le sens de la vie. Des déplacements massifs de nos concitoyens à la recherche de la paix et de la sécurité sont observés régulièrement.
Cette situation procède fondamentalement d’une malédiction de leadership et de gouvernance qu’il faut absolument exorciser. Car, aucun développement économique inclusif ne peut être envisagé de manière durable sans la paix et la sécurité dans l’ensemble du pays.
Au terme de ce congrès de trois jours, j’ai compris que notre parti a pris la ferme résolution de s’investir à fond dans la recherche de solutions devant résoudre définitivement cette question de l’insécurité à l’Est du pays.
Mesdames et messieurs les congressistes,
Au regard des gigantesques défis ci-dessus évoqués et de la nécessité de les adresser de manière efficace et durable au profit de l’ensemble de la population congolaise, je vous informe avoir décidé d’accepter votre choix porté sur ma personne comme candidat de notre Parti à l’élection présidentielle de 2023.
Ce choix est un appel au devoir et au sacrifice citoyens face au destin de tout un peuple. Je mesure à l’instant le sens élevé de l’honneur porté sur moi et la gravité de la décision que je viens de prendre au regard des attentes grandioses de tous les congolais de voir un jour leur pays être remis sur la trajectoire de la prospérité.
J’accepte cette lourde responsabilité parce que j’ai un rêve. Un rêve comme celui de Patrice-Emery Lumumba, de voir au centre du continent africain une puissance économique au service des congolais, des africains et du monde. Ce rêve est possible car le potentiel en ressources naturelles et humaines qui nous a été légué par Dieu est incommensurable. C’est bien ce rêve qui permettra aux congolais de tirer profit de leurs ressources minières, de leurs terres arables, du gaz méthane du lac Kivu, des eaux du fleuve Congo, des rivières et des lacs, des parcs animaliers naturels, de la forêt équatoriale et du site d’Inga capable d’électrifier non seulement la RDC, mais l’ensemble du continent africain.
J’accepte cette lourde charge parce que j’ai un rêve comme celui de Mobutu Sese Seko Kuku Ngwendu Waza-banga de voir au centre du continent une puissance militaire capable de sécuriser l’ensemble de la RDC et de contribuer à la sécurité de toute la sous-région de l’Afrique centrale et du continent. Ce rêve est aussi possible parce nous avons des femmes et des hommes capables de hauts faits d’arme, à l’instar des feux généraux Mahele Lioko Bokungu et Mamadou Moustafa Ndala. Rappelez-vous qu’au cours des années 70 et 80, l’armée la plus forte de l’Afrique centrale était sans conteste celle de la RDC.
J’accepte ce choix historique porté sur moi parce que j’ai un rêve comme celui du soldat du peuple M’zee Laurent Désiré Kabila de voir au centre du continent un pays démocratique totalement en paix et uni dans les limites de ses frontières de 1885, avec l’ensemble des provinces cimentées par les liens du nationalisme et du patriotisme de notre peuple. Ce rêve a été aussi celui de son successeur Joseph Kabila Kabange, dont la dextérité politique sur fond d’une humilité remarquable a permis de réunifier le pays jadis émietté en quatre parties.
J’accepte cette décision du congrès parce que j’ai un rêve comme celui d’Etienne Tshisekedi wa Mulumba, de voir au centre du continent un Etat de droit, où les droits fondamentaux des citoyens sont protégés et où la justice est rendue de manière équitable. Cela est aussi possible parce que l’on a vu en novembre 2021, dans le cadre du dossier Bukanga-Lonzo, les neuf juges de la Cour constitutionnelle s’opposer à la violation flagrante de la Constitution par le Procureur général près cette même Cour.
J’accepte d’être candidat, chers congressistes, parce que j’ai un rêve comme celui de Nelson Mandela Madiba et de Martin Luther King, celui de voir l’homme noir retrouver son honneur et sa dignité comme les autres citoyens du monde de toute autre race. Ce rêve est celui de mettre fin à une nouvelle forme de colonisation et de ségrégation, cette fois économique, qui s’est installée après l’indépendance, celle de l’exploitation de l’homme noir par son propre frère noir au pouvoir. Une exploitation honteuse de la majorité de noirs par une minorité de noirs au pouvoir se croyant plus rusée et intelligente.
Enfin, j’accepte d’être candidat parce que j’ai un rêve comme celui de tous les congolais comme vous, de voir la RDC devenir une économie émergente comme la Corée du Sud qui était au même niveau que la RDC en 1960. Ce rêve est aussi possible parce que les performances économiques exceptionnelles réalisées par la RDC entre 2012 et 2016, alors que j’étais premier ministre, ont fait rêver les congolais de voir la RDC devenir une économie émergente en 2030. Les congolais y ont cru fermement. Le monde y a cru aussi. Voilà pourquoi j’avais été invité à travers le monde pour parler de l’émergence de la RDC. Ce rêve d’émergence, qui depuis lors, a disparu comme un serpent de mer, peut être rétabli avec un leadership et une gouvernance de qualité. Croyez-moi, mesdames et messieurs les congressistes, le LGD, notre parti, peut contribuer à son rétablissement. Et c’est possible.
Mesdames et messieurs les congressistes,
Ce rêve de grandeur est indispensable et s’impose à nous tous. En effet, seul ce type de rêve produit des leaders capables de mettre un pays sur la trajectoire de l’émergence.
- C’est bien ce rêve qui a produit Patrice-Emery Lumumba dont les idées révolutionnaires et la passion pour l’indépendance du Congo et de l’Afrique ont fait vibrer notre continent et le monde entier.
- C’est bien ce rêve de grandeur qui a produit Simon Kimbangu dont la hauteur spirituelle et les croyances religieuses exceptionnelles sont reconnues mondialement.
- C’est bien ce rêve de grandeur qui a produit Annuarite Nengapeta, martyre de pureté, dont l’attachement à l’intégrité jusqu’au sacrifice physique marquera à jamais l’histoire de notre pays et du monde.
- C’est bien ce rêve de grandeur qui a produit Denis Mukwege, prix Nobel, dont l’abnégation et le don de soi au profit des femmes victimes de violences sexuelles ont été reconnus mondialement.
- C’est bien ce rêve de grandeur qui a produit des grands scientifiques comme Malu wa Kalenga, Vumbi-Yoka Mudimbe, Marcel Lihau Ebua, dont la notoriété due à leur compétence reconnue et leur intégrité morale est allée au-delà des frontières nationales.
- C’est bien ce rêve de grandeur qui a produit des grands musiciens comme Kabasele Tshamala, dit Grand Kallé, Luambo Makiadi, dit Grand Maître, Rochereau Tabu Ley, ou encore Shungu Wembadio, dit Papa Wemba, dont la musique a fait danser le monde entier.
C’est bien ce rêve de grandeur qui a produit des grands footballeurs de renommée continentale, voire mondiale, comme Kazadi Mwamba, Kalala Mukendi et Ndaye Mulamba, dit Mutumbula, dont le record de buts marqués en une phase finale de coupe d’Afrique des nations en 1974 n’a jamais été égalé jusqu’aujourd’hui.
Mesdames et messieurs les congressistes,
Ce rêve de grandeur, pour qu’il devienne une réalité, doit être porté par un parti politique comme le nôtre, qui a une vision claire et des objectifs précis et ayant pour mission de mobiliser l’ensemble du peuple pour son destin commun et glorieux fondé sur l’accomplissement total de chaque individu.
Ce rêve de grandeur doit être fondé sur le changement, voire la rupture. Changement du paradigme sociétal congolais actuel qui porte les germes du sous-développement et qui ne peut maintenir le pays que dans la pauvreté.
Le LGD, par sa philosophie, son idéologie et son engagement, devra travailler pour l’émergence au sein de la population congolaise, d’une nouvelle culture de vie fondée sur des valeurs en lieu et place des anti-valeurs qui emprisonnent la RDC dans la pauvreté.
Une culture de vie fondée :
- sur le travail ardu et non sur la jouissance et le divertissement,
- sur la discipline et la rigueur, et non sur le désordre et le laisser-aller,
- sur le sacrifice individuel et collectif et non sur la satisfaction immédiate et l’oubli du lendemain,
- sur le service aux autres et non sur l’égoïsme,
- sur le courage des idées et dans l’action et non sur la peur de l’échec,
- sur la prise des risques et non sur l’inaction et le confort,
- sur la recherche de l’excellence et de la perfection et non sur l’acceptation de l’assistance,
- sur la profondeur des choses et non sur l’apparence trompeuse,
- mieux sur la méritocratie et non sur la médiocrité.
Ce n’est qu’à travers ce nouveau paradigme que nous serons en mesure de mobiliser les idées et énergies de millions des congolais, pour un Congo nouveau, un Congo grand, un Congo prospère, bref, un Congo de rêve tel que voulu par Dieu et nos ancêtres au centre du continent africain.
Pour terminer, je voudrais m’adresser aux congolaises et congolais de l’ensemble du pays, - vous qui êtes fatigués d’avoir adhéré à des partis qui vous ont déçus,
- vous qui n’avez jamais adhéré à un parti craignant d’être déçus.
- vous qui pensez que la politique est synonyme d’anti-valeurs.
Votre parti est arrivé, il s’appelle LGD, Leadership et Gouvernance pour le Développement.
A vous les jeunes, (étudiants, chômeurs, entrepreneurs ou agents dans les secteurs public et privé), vous qui êtes l’avenir de ce pays, prenez courage et décidez dès cet instant d’adhérer au LGD pour être capables de façonner votre avenir et d’être maitres de votre destin. Le LGD est le seul parti qui vous permettra d’accomplir vos rêves de jeunesse de vous voir vivre dans les 30 ans à venir dans un pays émergent comme la Chine, et dans les 60 ans dans un pays développé comme la Belgique. Vous pouvez le vivre si vous le décidez dès aujourd’hui, car cela est possible avec le LGD. - A vous, parents, hommes et femmes, chômeurs, agriculteurs, indépendants, fonctionnaires dans les secteurs publics et privé,
- Vous qui voudrez donner un sens au reste de votre vie sur terre,
- Vous qui voudrez honorer aussi vos parents, grands-parents et ancêtres,
- Vous qui voudrez contribuer au bonheur de vos enfants et leur laisser un héritage digne de ce nom,
Vous n’avez plus d’autres choix que d’adhérer au LGD. Ensemble, comme une famille solide, jeunes et vieux, hommes et femmes, nous allons travailler dur, avec une nouvelle culture politique fondée sur les valeurs de travail et d’intégrité, pour démontrer à la face du monde que les congolais ne sont pas de jouisseurs et des danseurs, qu’ils sont plutôt de travailleurs, et que la RDC mérite d’être respectée comme tous les autres pays du monde. Adhérons massivement au LGD, le parti du peuple, le parti du changement, mieux le parti du progrès et de la prospérité.
Que Dieu bénisse LGD et ses fondateurs !
Que Dieu bénisse la RDC !
Je vous remercie.
Kinshasa, le 3 mai 2022