C’est ce vendredi que la CENI (Commission électorale nationale indépendante) annonce les premières tendances de la présidentielle du 20 décembre, alors que les élections se poursuivent encore dans différents coins du pays que les équipes de la CENI n’ont pas atteints entre mercredi et jeudi.
«Demain (Ndlr : vendredi) nous commençons à publier les résultats », a déclaré sur la radio Top Congo Fm Didi Manara, deuxième vice-président de la CENI. «Je parle des tendances », a-t-il ajouté.
Des élections générales (présidentielle, législatives, provinciales et locales) ont été organisées mercredi en RDC et prolongées jeudi en raison de divers problèmes logistiques et dysfonctionnements. Les premiers résultats à publier concerneront la présidentielle, «l’élection majeure », a précisé M. Manara, qui n’a pas évoqué les résultats des autres scrutins.
Interrogé sur la date à laquelle les résultats complets provisoires de la présidentielle seraient publiés, Didi Manara a répondu, sans autre précision, que cela «dépendait du flux ». «Cela dépend également des avions, heureusement nous avons des hélicoptères», a-t-il ajouté, parce que la CENI doit «confronter les résultats numériques avec les papiers physiques ».
L’opposition sur ses gardes
Les élections, commencées mercredi ont continué jeudi 21 décembre, avec la possibilité de les étaler encore ce vendredi, dans des bureaux de vote qui n’ont pas pu ouvrir en raison du chaos logistique constaté dans l’ensemble du territoire national.
Face à cette dérive électorale, cinq candidats de l’opposition à la présidentielle ont en revanche exigé « la réorganisation de ces élections ratées, par une CENI autrement composée ».
Parmi les adversaires de Félix Tshisekedi figurent Moïse Katumbi, ancien gouverneur de la région minière du Katanga (sud-est), Martin Fayulu, qui affirme que le président sortant lui a volé la victoire à l’élection de 2018, ou encore Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018 pour son action auprès des femmes victimes de viols de guerre.
Suspicieux dès le départ à l’égard du processus électoral, tous ont appelé leurs militants à scruter le dépouillement et l’affichage des résultats.
Des tensions sont redoutées lorsqu’ils seront annoncés, dans un pays à l’histoire politique agitée et souvent violente, au sous-sol immensément riche en minerais mais à la population majoritairement pauvre.
La campagne électorale a aussi été empoisonnée par la situation sécuritaire dans l’Est du pays, qui connaît un pic de tension depuis deux ans avec la résurgence de la rébellion du M23, soutenue par le Rwanda.
Certains candidats d’opposition ont été accusés d’être des «étrangers », une arme redoutable pour les discréditer dans un pays meurtri par des années de conflits.
Après sept désistements, dix-neuf candidats au total étaient sur les rangs pour la présidentielle. Félix Tshisekedi, au pouvoir depuis début 2019, était candidat à un second mandat de cinq ans, face à une opposition éclatée, qui n’a pas su s’entendre sur un candidat commun pour aborder cette élection à un seul tour.