Il l’a dit, il le fait déjà. A son investiture devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, a affiché de grandes ambitions, promettant de doter la République démocratique du Congo d’un budget qui aspire la grandeur. Mercredi 15 septembre, le même jour où le Parlement ouvrait sa session ordinaire de mars, le Premier ministre a répondu au devoir constitutionnel en déposant le projet de budget de l’Etat pour l’exercice 2022. C’est un projet qui table sur plus de 10 milliards Usd de prévisions, équilibrées en recettes et en dépenses. Il promet de les réaliser, avec l’assurance de le revoir à la hausse au cours de cet exercice.
Le Premier Ministre Sama Lukonde a déposé, le 15 septembre 2021 à l’Assemblée nationale, le projet de Budget de l’Etat 2022. C’est le président de l’Assemblée nationale, Christophe Mbosso N’Kodia Pwanga, qui l’a réceptionné lui-même des mains du Chef du Gouvernement de la République.
Une première depuis plusieurs années, dans la mesure où le dépôt s’est fait le jour où les deux chambres du Parlement ouvraient leur session ordinaire du mois de septembre. Ce qui leur donne tout le temps pour examiner de fond en comble le projet sur lequel table le Gouvernement à l’exercice budgétaire 2022.
Pour le Premier ministre, le défi était énorme. Et pour le premier budget de l’Etat de son mandat, Sama Lukonde a déjoué tous les pronostics. Non seulement qu’il l’a déposé à temps, mais il a également fait exploser les prévisions en affichant clairement ses ambitions.
Pour l’exercice 2022, le Gouvernement table sur un budget, équilibré en recettes et en dépenses, à hauteur de 20.682,6 milliards de FC (environ 10,3 milliards USD), soit un taux d’accroissement de 41,5% par rapport au budget de l’exercice 2021 chiffré à 14.620,5 milliards de FC.
S’exprimant à l’issue de cette cérémonie, le Premier Ministre a indiqué que le Gouvernement, épris de principes de bonne gouvernance, tenait au respect de la date du dépôt, en l’occurrence le 15 septembre, conformément à l’article 126 de la Constitution. Toute l’assistance était dans l’admiration du fait que le Gouvernement Sama Lukonde ait déposé le projet de budget dans le délai. Ce qui est une première depuis plusieurs années.
Changement de narratif
Pour le Premier ministre, ce projet de budget de l’Etat est le signe du nouveau narratif qu’incarne son Gouvernement.
« Premièrement, je voudrais affirmer ici que ce 15 septembre, je suis venu, en tant que Premier Ministre, accompagné des membres du Gouvernement, pour assister à l’ouverture de la session parlementaire de septembre, session qui se veut budgétaire.
A cette occasion, nous avons voulu respecter les prescrits de la constitution. C’est l’article 126 qui demande au Gouvernement de la République de déposer le Projet de loi de Finances au plus tard le 15 septembre de l’année d’avant l’exercice budgétaire.
Et donc, c’est à cet exercice que nous nous livrons. Parce que le changement de narratif, lorsqu’on parle des pratiques de bonne gouvernance tel qu’il nous l’a été demandé par son Excellence Monsieur le Président de la République, Son Excellence Félix-Antoine Tshisekedi, c’est de travailler avec ces pratiques de bonne gouvernance.
C’est dans ce cadre que nous respectons ces prescrits de la loi et que nous avons déposé ces textes », a déclaré le Premier Ministre Sama Lukonde.
ARRIERES DE REDDITION DES COMPTES
En déposant le projet de budget 2022, le chef du Gouvernement a également ténu à vider tous les arriérés en termes de reddition des comptes.
«Nous avons profité de la même occasion pour déposer d’autres textes, pour aussi nous conformer à la loi. Les textes d’arriérés qui auraient dû être déposés plus tôt, notamment la reddition des comptes pour l’année 2020 et aussi la loi rectificative 2021.
Comme vous savez, avec les efforts accrus que le Gouvernement et tous les acteurs de la classe politique et de la classe économique sont en train de fournir pour l’accroissement des recettes, nous avons, particulièrement, cette année, des recettes qui vont dépasser les attentes budgétaires.
Donc nous avons déposé nos rectificatifs 2021 pour nous conformer à la loi. Et finalement le projet de loi de finances 2022, accompagné du cadre macro budgétaire 2022-2024 pour vraiment s’assurer que dans le cadre de cette session budgétaire, nous soyons conformes avec la loi et avec les institutions parlementaires », a-t-il dit.
Un budget tourné vers le social
Les priorités du projet de Budget 2022 restent la sécurité, le social de la population ainsi que la tenue des élections en 2023.
« C’est une première, parce que nous voulons simplement respecter la loi. En termes de priorités, ils sont restés les mêmes que ceux édictés dans le cadre du programme du Gouvernement, qui a été adopté ici au mois d’avril de cette année, c’est-à-dire, avec comme priorités, la sécurité, le secteur social notamment la santé et l’éducation.
Mais aussi l’appui à nos réformes et la préparation, non seulement au processus de recensement qui va être lancé, mais aussi aux élections de 2023, qui doivent être organisées dans le temps. La hauteur du budget est de plus 20 mille milliards de francs congolais. C’est un accroissement de plus ou moins 40 % par rapport à l’exercice budgétaire 2021 qui, lui, était d’un peu plus de 14 mille milliards. Et, en termes d’accroissement pour la loi rectificative pour l’année 2021, c’est à peu près un accroissement de 13%. Nous sommes plus ou moins, d’après moi, sur la bonne lancée. Et nous allons continuer à travailler dans ce sens, sous l’impulsion, bien sûr, de son excellence M. le Président de la République », a conclu le Chef du Gouvernement.
Précisions que la loi de finances rectificative 2021, adopté également en Conseil des ministres le vendredi 10 septembre 2021, est présenté en équilibre, en recettes et en dépenses, à hauteur de 16.621,6 milliards de FC dégageant un taux d’accroissement de 13,7% par rapport au budget initial chiffré à 14.620,5 milliards de FC.
Lors du dépôt du projet de budget 2022, le Premier ministre s’est fait accompagner de quelques membres de son Gouvernement, dont le vice-Premier ministre en charge de la Fonction publique, Jean-Pierre Lihau, le ministre d’Etat en charge du Plan, Christian Mwando Nsimba Kabulo, le ministre d’Etat en charge du Budget, Aimé Boji Sangara, la ministre du Portefeuille, Adèle Kayinda, et le ministre des Droits humains, Albert-Fabrice Puela.
F.K.