Projet hydroélectrique Sombwe : les vérités d’Eric Monga, manager général de Kipay Energy

Réagissant aux dénonciations de la Société civile sur la prétendue spoliation du parc national de l’Upemba, dans la province du Haut-Katanga, à cause de la mise en œuvre du projet hydroélectrique de Sombwe, le directeur général de Kipay Energy, Éric Monga Mumba Sombe, a éclairé, dans un entretien avec le site d’infos en ligne zoom-eco.net, l’opinion sur certaines vérités autour de ce dossier. Il s’inscrit dans la lignée d’Aliko Dangote, homme d’affaires nigérian, première fortune d’Afrique. Si Dangote l’a fait dans le ciment, Eric Monga vise le secteur de l’électricité pour magnifier l’entrepreneuriat congolais.

Eric Monga Mumba Sombe, promoteur de Kipay Energy, entreprise porteuse du projet hydroélectrique Sombwe, en cours de réalisation dans la lisière du parc national de l’Upemba (Haut-Katanga), ne se laisse pas intimider par toutes ces attaques dont il fait l’objet, autant le projet Sombwe.

Profitant de la libéralisation du secteur de l’électricité, avec la promulgation du Code de l’électricité de 2014, il est déterminé à aller jusqu’au bout, réconforté par les résultats positifs des projets similaires menés dans le parc national des Virunga (Nord-Kivu).

Concernant la prétendue spoliation du parc national de l’Upemba dénoncée par des organisations de la Société civile du secteur environnemental, foncier et droits humains œuvrant pour la réhabilitation, la conservation et la protection des aires protégées en République Démocratique du Congo, Eric Monga a fixé l’opinion.

D’après ces Organisations non gouvernementales, la construction de ce barrage est une menace de spoliation du parc national de l’Upemba au mépris des textes à la fois nationaux et internationaux. A ce sujet, le directeur général de Kipay explique qu’il n’y a aucune spoliation et qu’il respecte toutes les lois de la RDC et l’Etat congolais lui a donné les autorisations nécessaires après une procédure transparente.

Selon lui, ce barrage sera construit à la lisière du parc et non à l’intérieur du parc national de l’Upemba et la retenue sera dans le domaine de chasse Lubudi-Sampwe. Un détail significatif pour lui. Toutes les craintes de la société civile sont donc infondées, soutient-il.

Dans la société civile, il y a deux poids, deux mesures, note-t-il. Il est d’avis que ces genres d’inquiétudes devraient plutôt se justifier pour le parc des Virunga où des expatriés y construisent des barrages sans que la même société civile élève le ton avec autant d’intensité.

Et lorsque certains acteurs de la Société civile dénoncent le soutien de ce projet de construction d’un giga barrage hydroélectrique au sein du parc National de l’Upemba par l’ancien Directeur Général de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN), le patron de Kipay Energy relativise : « C’est un barrage de 160 MW et non un giga barrage dans la terminologie de la loi congolaise». Et d’ajouter : «Cette indélicatesse démontre la sous-information de la Société civile sur le projet ». Puis de rappeler : «Le contrat de concession pour développer ce site a donc été fait dans la règle avec l’appui des autorités du pays et un Comité de pilotage qui veille à la bonne exécution du projet existant ».

Ne pas se fier aux rumeurs

Au sujet des prétendues absences d’études de faisabilité avant le début des travaux, Eric Monga fait remarquer que Kipay a engagé les bureaux d’études nationaux et internationaux dont Knight Piesold Consulting, Ingerop, OEMS, EMI Africa pour préparer des études de faisabilité techniques et environnementales. Il ne cache pas son étonnement : «Ces études ont été faites dans les normes requises tout en respectant l’environnement. Mais les autres n’ont aucune étude et n’ont jamais été sur place. Ils se fient aux rumeurs, ce qui n’est pas professionnel ».

Quant à une probable menace de l’écosystème suite à la déviation de la rivière, Eric Monga se montre prudent et souligne que le programme de la construction du barrage commencera par la déviation de la rivière sur 200 m. «Comme la vallée est étroite et escarpée, deux tunnels de déviation seront creusés à travers la rive droite», avance-t-il. Et de préciser : « Les dispositions ont été prises pour que les écosystèmes soient préservés malgré ces déviations», tout en rassurant : «L’endroit est inhabité et les localités dont il est question sont dans la dépression de la Kamalondo à quelque 200 km du site. Ces lacs sont sur la rivière Lualaba (avant de devenir le fleuve Congo) et en toute objectivité il est nécessaire de lire la carte géographique de la RDC pour mieux situer ce projet ».

Il voit en ces désinformations la «preuve d’une manipulation étrangère qui ne connaît pas la géographie de la RDC ».

Malgré toutes les menaces exercées sur lui, autant par des diplomates en postes à Kinshasa que la Société civile acquise à leur cause, et la campagne de désinformation menée contre le projet Sombwe, Eric Monga ne désarme pas. Il tire sa détermination du soutien des autorités congolaises et des communautés locales qui lui témoignent un grand soutien.

«C’est la première fois que cette contrée reçoive un projet de développement qui impacte positivement sur le bien-être des populations. Avec la présence de Kipay, les exactions commises sur les populations par le directeur d’une ONG européenne sont désormais dans les oubliettes car la population s’exprime maintenant et dénonce », se rassure-t-il.

A noter que dans la province du Haut-Uélé, Kibali Goldmines a développé une centrale hydroélectrique construite par un congolais. Et c’est le même bureau d’études qui a été mis à contribution en ce qui concerne le projet Sombwe.

Econews avec zoom-eco.net