union sacree le presidium remercie le peuple congolais jpg 711 473 1

Pullule amère

André Mbata, député national et secrétaire permanent de l’Union sacrée de la nation (USN), aura sans doute cru bien faire. En élargissant le présidium de la majorité présidentielle de quatre à quarante membres, il pensait sans doute incarner l’esprit d’inclusivité et de pluralisme que prône l’USN.

Las ! Ce plat généreux, concocté dans l’urgence pour apaiser les appétits politiques, s’est transformé en coupe empoisonnée. La grogne qui secoue aujourd’hui les rangs de la majorité, y compris au sein de l’UDPS, parti du Président Félix Tshisekedi, révèle une vérité crue : en politique, la générosité mal calculée peut se muer en chaos.

L’idée de ramener le présidium à quarante membres avait, sur le papier, une vertu : élargir la représentation au sein d’une coalition hétéroclite. Mais en pratique, cette inflation de postes a été perçue comme une manœuvre opaque, un marchandage de positions où les fidélités primaient sur les compétences. Les accusations de « vente de postes » lancées contre André Mbata, bien que non étayées publiquement, traduisent un malaise profond.

Comment une réforme censée unir a-t-elle pu diviser à ce point ?

La réponse réside peut-être dans la méthode. En agissant sans consulter les piliers historiques de l’USN, Mbata a froissé des ego, mais surtout bafoué un principe sacré en démocratie : la légitimité procède du collectif, non de l’unilatéral.

Que la fronde ait gagné l’UDPS, colonne vertébrale de l’USN et parti du Président Tshisekedi, est un signal d’alarme. L’UDPS, formé dans la lutte et habitué à incarner l’unité, se retrouve paradoxalement en porte-à-faux avec sa propre coalition. Ce malaise interne n’est pas anodin. Il reflète une tension plus large : celle d’une majorité tiraillée entre l’exigence de cohésion et les réalités d’un pouvoir fragmenté.

Félix Tshisekedi, autorité morale de l’USN, est désormais sommé d’arbitrer. Son silence, face à cette crise, serait perçu comme une complicité. Son intervention, en revanche, pourrait redonner du sens à une restructuration qui, aujourd’hui, semble n’avoir pour but que de satisfaire des appétits individuels au détriment de l’intérêt général.

La solution ? Elle s’impose d’elle-même : il faut réviser la copie de Mbata. Non pas par capitulation face aux critiques, mais par lucidité. Une coalition qui se disloque en pleine crise sécuritaire dans l’Est de la RDC, en pleine bataille économique contre la vie chère, et en pleine attente d’une réforme électorale, est une coalition qui se suicide.

Cela suppose, d’abord, une consultation large et transparente des forces vives de l’USN. Ensuite, une clarification des critères de représentation : à quoi sert un présidium pléthorique s’il ne produit que des divisions ? Enfin, une réaffirmation claire des priorités nationales. L’USN ne peut se permettre de devenir le théâtre de guerres d’influence alors que des millions de Congolais attendent des actes.

Econews

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Verified by MonsterInsights