Depuis quelques jours, des rumeurs persistantes et des documents présentés comme officiels circulaient, laissant croire qu’à partir de la rentrée scolaire 2025-2026, les parents devraient à nouveau supporter des frais pour inscrire leurs enfants à l’école primaire publique. Certaines structures locales, parfois manipulées par des groupes armés ou se présentant abusivement comme autorités, ont même tenté d’imposer de nouveaux frais scolaires.
Face à cette confusion, le Gouvernement a réagi avec fermeté. À l’occasion d’un briefing spécial presse tenu, le jeudi 4 septembre, au Studio Maman Angebi de la RTNC, sur le thème : «Rentrée scolaire 2025-2026 : Gratuité, innovations et réformes pour une éducation inclusive et de qualité», deux membres du Gouvernement – Raïssa Malu Dinanga, ministre d’État en charge de l’Éducation nationale et Nouvelle Citoyenneté, et Patrick Muyaya Katembwe, ministre de la Communication et Médias et porte-parole du Gouvernement – ont tenu à lever toute équivoque.
Dans une déclaration sans ambiguïté, Raïssa Malu a martelé : «La gratuité de l’enseignement primaire public est un acquis constitutionnel.
Elle est irréversible et non négociable.
Aucun frais ne peut être exigé aux parents d’élèves du primaire public ». Et d’ajouter que +le Gouvernement assure déjà, sur l’ensemble du territoire, le financement des salaires des enseignants, des primes et des frais de fonctionnement des écoles concernées. En d’autres termes, toute tentative de réclamer de l’argent aux parents d’élèves constitue une violation de la Constitution et sera sanctionnée.
Selon Patrick Muyaya, la rentrée scolaire 2025-2026 s’est déroulée globalement dans un climat apaisé, avec une forte mobilisation des enseignants et des parents. Plus de 29 millions d’élèves sont attendus cette année scolaire dans les écoles congolaises.
Toutefois, le Gouvernement reste attentif aux manœuvres de certains acteurs qui cherchent à détourner cet acquis social majeur en imposant des frais abusifs. «Ces pratiques sont nulles et de nul effet, car elles vont à l’encontre de la Constitution», a insisté le ministre de la Communication.
DES AMBITIONS CLAIRES POUR L’AVENIR
Au-delà de la polémique, la ministre de l’Éducation nationale a profité de ce briefing pour rappeler les grandes lignes de sa vision, axés autour, entre autres, du renforcement de l’administration scolaire, condition essentielle d’un système éducatif performant; de l’investissement dans la formation des enseignants et instructeurs, afin de rehausser la qualité de l’enseignement; de la promotion de l’équité et de l’inclusion, notamment en faveur des jeunes filles, qui bénéficient déjà massivement de la gratuité; de la modernisation des infrastructures, avec la construction de nouvelles salles de classe tant au primaire qu’au secondaire; de la réforme des programmes scolaires, après la rénovation de l’enseignement scientifique en 2021, qui sera étendue à d’autres domaines d’apprentissage; de l’intégration des technologies et renforcement de la citoyenneté, avec la participation active des élèves au serment de citoyen.
Pour le Gouvernement, il ne s’agit pas seulement d’une politique sociale, mais d’une obligation légale.
L’article 43 de la Constitution de la RDC garantit l’accès gratuit à l’enseignement primaire public. En rappelant ce caractère «intangible», l’Exécutif nationale veut protéger les parents contre toute tentative de rançon déguisée.
En réaffirmant son engagement,
le Gouvernement a voulu envoyer un message clair : la gratuité de l’enseignement primaire public n’est pas une faveur, mais un droit constitutionnel, conquis de haute lutte et désormais irréversible. Toute tentative de remise en cause est vouée à l’échec.
Tighana MASIALA