Le Vice-Premier Ministre en charge de l’Économie nationale, Daniel Mukoko Samba, est en visite officielle à Luanda. Au cœur des discussions : la relance du partenariat pétrolier avec la Sonangol, la levée des obstacles au commerce transfrontalier et la préparation du Forum économique bilatéral de février 2026. L’objectif est clair : transformer une frontière de 2.646 km en un véritable corridor de prospérité et hisser les échanges à la hauteur des ambitions de deux nations.
Le Vice-Premier Ministre en charge de l’Économie nationale, Daniel Mukoko Samba, accompagné du Haut représentant du Chef de l’État, Tony Kanku Shiku, a entamé lundi une visite de travail de plusieurs jours à Luanda, capitale angolaise. Accueilli à l’aéroport international du 4 février par une délégation officielle angolaise, le numéro deux du gouvernement congolais a immédiatement entamé une série de rencontres visant à consolider le partenariat économique entre les deux pays.
Des discussions stratégiques au plus haut niveau
Dès son arrivée, Daniel Mukoko Samba s’est entretenu avec son homologue angolais, le Ministre de la Planification, Victor Hugo Guilherme, dans le cadre d’une réunion bilatérale qui a duré plus de deux heures. Les échanges, qualifiés de « fructueux et constructifs » par les deux parties, ont principalement porté sur trois axes majeurs de la coopération économique entre Kinshasa et Luanda.
Au cœur des préoccupations : l’organisation imminente du 3ème Forum économique RDC-Angola, dont les préparatifs entrent dans leur phase décisive. Cet événement, qui s’inscrit dans la continuité des deux précédentes éditions tenues respectivement à Kinshasa et à Luanda, vise à donner une nouvelle impulsion aux relations commerciales entre les deux nations.
Accroitre le potentiel des échanges
Poursuivant sa mission à Luanda, le VPM Daniel Mukoko a échangé, mardi 28 octobre, avec plusieurs Ministres sectoriels de la République d’Angola. Il s’est notamment entretenu avec la Ministre de la Pêche et des Ressources marines, Carmen Sacramento Neto, le Ministre de l’Industrie et du Commerce, Victor Fernandes, le Ministre d’État à la Coordination économique, José de Lima Massano, ainsi qu’avec le Directeur de service des hydrocarbures.
Ces rencontres ont permis d’aborder des questions stratégiques liées aux produits de la pêche, aux obstacles au commerce formel transfrontalier, ainsi qu’à la relance du partenariat avec la compagnie pétrolière publique angolaise, Sonangol (Sociedade Nacional de Combustíveis de Angola).
Concernant les produits halieutiques, un échange fructueux a eu lieu avec la ministre angolaise afin que les importateurs privés de la RDC puissent obtenir davantage d’informations.
Le Ministre angolais de l’Industrie et du Commerce a, pour sa part, encouragé les entrepreneurs congolais à soumettre davantage de demandes d’exportation, tout en réaffirmant l’ouverture de son gouvernement à tout mécanisme de coopération renforcée.
Daniel Mukoko Samba a rappelé que, malgré une frontière commune de 2.646 km, le volume des échanges commerciaux entre les deux pays reste en deçà du potentiel réel, et qu’il est donc essentiel de lever les obstacles au commerce formel.
S’agissant du protocole d’accord signé en décembre 2023 entre la Sonahydroc (RDC) et la Sonangol (Angola) relatif à la fourniture de produits pétroliers, le Directeur du service des hydrocarbures a souligné la nécessité de réviser le mémorandum d’entente, afin d’en assurer une meilleure mise en œuvre, conformément aux orientations du Chef de l’État.
Enfin, le VPM en charge de l’Economie s’est entretenu avec le Ministre d’État à la Coordination économique sur la tenue du prochain Forum économique bilatéral en février 2026. Les deux parties se sont accordées pour organiser la troisième édition du Forum économique RDC-Angola à Muanda, en République Démocratique du Congo, dans le but d’aborder de manière concrète les questions économiques et commerciales communes.
Renforcement de la coopération sectorielle
Outre les préparatifs du forum, les discussions ont permis d’évoquer l’intensification de la coopération dans plusieurs secteurs stratégiques. Les deux ministres ont passé en revue les projets en cours et identifié de nouvelles opportunités de collaboration, particulièrement dans les domaines de l’agriculture, de l’industrie et des technologies numériques.
Facilitation des échanges économiques
Le troisième axe des discussions a concerné le renforcement des échanges entre opérateurs économiques des deux nations. Les deux parties ont convenu de la nécessité de simplifier les procédures administratives et douanières, souvent pointées du doigt par les entrepreneurs comme étant un frein au développement des affaires transfrontalières.
La mise en place d’un mécanisme de coordination permanente pour résoudre les difficultés rencontrées par les investisseurs a été évoquée. « Nous travaillons à créer un environnement des affaires plus fluide et plus sécurisant pour nos entrepreneurs », a souligné Daniel Mukoko Samba.
Un agenda chargé
La visite du Vice-Premier ministre à Luanda s’étendra sur plusieurs jours. Au programme figurent des rencontres avec la Chambre de Commerce Angolaise, des échanges avec la communauté d’affaires angolaise, ainsi que des visites de sites économiques et industriels significatifs.
La délégation congolaise, composée de hauts fonctionnaires et d’experts en commerce international, profitera de ce séjour pour finaliser les derniers détails organisationnels du forum dont la date exacte devrait être annoncée dans les prochains jours.
Les observateurs voient dans cette visite un signal fort de la volonté des deux gouvernements d’approfondir leur intégration économique. Les relations entre la RDC et l’Angola, marquées par une histoire commune et une longue frontière, connaissent depuis quelques années un dynamisme remarquable, porté par la volonté politique des deux chefs d’État.
Le 3ème Forum économique RDC-Angola s’annonce ainsi comme un événement majeur pour la coopération régionale, susceptible de générer des retombées économiques significatives pour les deux pays. Les précédentes éditions avaient permis la signature de plusieurs protocoles d’accord et la concrétisation de projets structurants.
La réussite de cette édition 2025 revêt une importance particulière dans un contexte de relance post-pandémique et de recherche de nouvelles synergies économiques en Afrique centrale. Les deux nations entendent ainsi démontrer leur capacité à construire un partenariat mutuellement bénéfique, susceptible de servir de modèle pour l’intégration régionale.
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