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RDC : L’Est compromettant

Un an après son entrée en fonction, le Gouvernement de Judith Suminwa Tuluka se retrouve à un carrefour décisif. D’un côté, des avancées économiques et sociales indéniables, saluées par une population qui commence à percevoir les effets concrets des réformes. De l’autre, une situation sécuritaire qui, malgré les efforts, continue de miner la stabilité du pays, particulièrement dans sa partie Est où l’agression rwandaise fait rage. 

À Kolwezi, devant le Président Félix Tshisekedi et le Conseil des ministres, la Première ministre a dressé un bilan éloquent, mais avec une détermination sans faille.

Il serait injuste de ne pas reconnaître les progrès accomplis. Stabilisation macroéconomique, inflation maîtrisée, pouvoir d’achat en légère hausse, rationalisation des dépenses publiques… Autant de mesures qui témoignent d’une gestion rigoureuse. Le gouvernement peut se targuer d’avoir posé des bases solides pour une relance durable.

Mais ces avancées risquent-elles d’être réduites à néant par l’insécurité persistante ? La question mérite d’être posée. Car comment parler de développement quand des milliers de Congolais, dans le Kivu et au-delà, vivent dans la peur et l’instabilité ? Comment attirer les investisseurs quand des groupes armés, soutenus par des voisins hostiles, sèment le chaos ?

Le Rwanda, une fois de plus, joue les trouble-fêtes. Son ingérence désta-bilisatrice dans l’Est congolais n’est plus un secret, et Kinshasa a raison de dénoncer cette agression avec fermeté. Mais la dénonciation ne suffit pas. La communauté internationale, souvent silencieuse ou complaisante, doit être interpellée avec plus de vigueur. En parallèle, le gouvernement doit renforcer sa stratégie sécuritaire : armée mieux équipée, renseignement efficace, et surtout, une vraie coordination avec les alliés régionaux fiables.

Judith Suminwa l’a affirmé : son équipe ne baisse pas les bras. Mais face à un adversaire aussi déterminé que Kigali, la réponse doit être à la fois militaire, diplomatique et économique. Les succès engrangés dans d’autres secteurs prouvent que l’État congolais peut être efficace. Reste à appliquer cette même rigueur au front sécuritaire.

Dans ce combat, la RDC a besoin de cohésion. Les divisions politiques, les calculs égoïstes et les lenteurs administratives ne font que fragiliser le pays face à ses ennemis.

Le Président Tshisekedi, en tant que  » Garant de la Nation « , doit continuer à fédérer les énergies. La Première ministre, quant à elle, doit maintenir son cap : priorité absolue à la sécurité, sans relâcher les efforts économiques.

Le chemin sera long, mais le Gouvernement a montré qu’il pouvait tenir ses promesses sur un front. Il doit maintenant prouver qu’il peut faire de même sur l’autre. Le temps presse, et le peuple congolais mérite enfin paix et prospérité.

FK