En République Démocratique du Congo, le dernier recensement général de la population et de l’habitat remonte à 1984. 37 ans après, Kinshasa veut combler ce déficit par le lancement d’un deuxième Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH2). Toutes les parties impliquées dans ces opérations s’y préparent. L’heure est aux derniers réglages. Les travaux cartographiques de terrain démarrent bientôt sur l’ensemble du territoire national.
Après son dernier recensement général de 1984, le Gouvernement réunit tous les moyens pour le lancement du deuxième Recensement général de la population et de l’habitat (RGPH2). A Kinshasa, l’Institut national de la statistique (INS) et le Bureau central du recensement (BCR) ont entamé l’évaluation des applications informatiques qui vont servir à collecter les données auprès des ménages afin de s’assurer de leur efficacité. Un atelier, devant permettre d’atteindre cet objectif, s’est ouvert, le mercredi 10 novembre au CEPAS, avec le soutien du Fonds des Nations Unies pour la Population et la Banque africaine de développement (BAD).
Dans son mot d’ouverture de l’atelier, le directeur général adjoint de l’INS, Mme Judith Kisimba Musumba s’est persuadée que l’on pourra «tirer le plus grand avantage» des réflexions et échanges lors de cette rencontre en vue de garantir au processus du recensement le plus de crédibilité et d’efficacité possible.
Au terme du travail effectué par les équipes qui reviennent du terrain, cet atelier est l’occasion, sur la base du rapport du test des applications de collecte et transfert des données, « d’échanger et de pousser au loin la réflexion, sans complaisance aucune, afin de s’assurer de l’efficacité de ces outils indispensables à la réussite des opérations du deuxième Recensement général de la population et de l’habitat ».
Ainsi donc, de manière spécifique, il s’agit, a rappelé l’INS, d’évaluer notamment : «l’efficacité de l’applicatif développé pour la gestion du travail des équipes des cartographes ; l’efficacité de l’applicatif développé pour la collecte des données d’un village ou du quartier; l’efficacité de l’applicatif développé pour la collecte et la gestion des données de ménages; l’efficacité des applicatifs développés pour la collecte et la gestion des données des infrastructures socioéconomiques et administratives; le mécanisme de transfert des données entre l’agent cartographe et son chef d’équipe ; le programme de suivi et d’encadrement du travail de collecte par les chef d’équipe et chef de brigade; la performance des tablettes et autres accessoires informatiques».
Pour sa part, le coordonnateur adjoint en charge des questions techniques du BCR, Henri-Marie Kazadi, a, au regard des tests réalisés aux quartiers Peti-Peti (commune de Ngiri-Ngiri) et Dumi (commune de Maluku), rappelé qu’il s’agit de prendre toutes les précautions sur les outils et/ou applications à utiliser avant de lancer la grande opération sur le terrain.
Autant noter que ces échanges portent notamment sur l’efficacité des applications informatiques développées pour la gestion du travail des équipes, pour la collecte de données d’un village ou d’un quartier, pour la collecte et la gestion des données de ménages, pour la collecte et la gestion des données des infrastructures socio-économiques et administratives, mais aussi le mécanisme de transfert des données entre l’agent cartographe et son chef d’équipe ainsi que la performance des tablettes et autres accessoires informatiques qui seront utilisés par les agents de terrain.
La République Démocratique du Congo n’a à ce jour réalisé qu’un seul recensement général de la population, celui de 1984. Lors de sa vingtième réunion du Conseil des ministres, le Gouvernement a levé l’option de la «mutualisation» des efforts relatifs à l’organisation du Recensement général de la population, tout en indiquant que l’INS-BCR s’occupera de cette opération en vue de faire un dénombrement pour mieux planifier le développement.
Mutualiser les efforts
Pour rappel, faisant suite à une recommandation faite aux membres du Gouvernement au cours de la réunion du Conseil des ministres du 2 juillet 2021, une Commission technique interministérielle chargée de proposer la feuille de route devant articuler les séquences des opérations d’identification ainsi que du recensement scientifique de la population et de l’habitat a été mise en place par le Premier ministre. Cette dernière était composée d’experts de la Primature et des ministères de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières, des Finances et du Numérique ainsi que des structures spécialisées dont l’Office national de l’identification de la population (ONIP), l’Institut national de la statistique (INS), la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et des scientifiques.
A l’issue des travaux de cette Commission, il a été décidé de mutualiser les efforts relatifs au recensement général de la population et à l’enrôlement des électeurs afin d’en minimiser les coûts et de rationaliser les délais. Les efforts de mutualisation n’empiètent nullement sur les prérogatives reconnues à chaque structure.
Les rôles ont été clairement définis : « La CENI conservera son rôle dans l’organisation des élections avec une mise à jour du fichier électoral et l’octroi d’une carte d’électeur. L’ONIP jouera sa partition dans l’identification de la population et l’octroi d’une carte d’identité nationale. L’INS s’occupera du recensement général de la population et de l’habitat en vue d’en faire un dénombrement pour mieux planifier son développement ».
«Cette mutualisation n’empêchera nullement les différents mutualisés, à savoir l’ONIP, le BCR et la CENI à poursuivre leurs missions respectives », a nettement souligné le Gouvernement.
Francis M.