A part ses proches collaborateurs et peut-être aussi le collectif de ses avocats, personne ne sait, à ce jour, là où se trouve l’ex-gouverneur de la province du Kongo central, Atou Ma-tubuana, suspendu de ses fonctions par Daniel Aselo Okito, Vice-premier ministre, ministre en charge de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières.
En effet, accusé par l’Inspection générale des Finances (IGF) de détournement de plus de huit millions de dollars américains, Atou Matubuana serait actuellement en cavale. Attendu au Parquet général près la Cour de Cassation, ne s’y est jamais présenté alors que certains de ses proches collaborateurs se trouvent en prison.
C’est certainement fort de cette situation que le Vice-premier ministre Aselo a reçu, d’une réunion du Conseil des ministres, l’instruction de réinstaurer la paix dans quatorze provinces à problèmes, notamment le Kongo central, en organisant des élections aux postes de gouverneurs et vice-gouverneurs déchus par les assemblées provinciales.
En attendant, Justin Luemba, vice-gouverneur de la province Kongo central a été appelé à assumer l’interim de son titulaire déchu.
Atou Matubuana sort du silence
Aussitôt informé de l’occupation de son poste par un intérimaire, Atou Matubuana a rompu le silence au travers le collectif de ses avocats.
Alors que le parquet général l’attend pour se justifier sur les faits de détournement lui imputés, c’est le Conseil d’Etat qui monte au créneau pour décider de la réhabilitation d’Atou Matubuana dans ses fonctions et la suspension de l’arrêté du Vice-premier ministre désignant un intérimaire dans la province du Kongo central. Et le ministère de tutelle a été notifié à cet effet le 26 octobre dernier.
Entre-temps, la radio Top Congo Fm, dans son édition matinale de jeudi 18 novembre 2021, informe que le procureur général près le Conseil d’Etat vient d’adresser une mise en demeure d’exécution au Vice-premier ministre, ministre en charge de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières.
Comme nous l’avons souligné dans une de nos précédentes éditions, ça sent le roussi dans cette affaire. Car, attendu par une instance judiciaire pour se justifier, Atou Matubuana remue ciel et terre pour récupérer son poste. Le mieux serait d’abord d’être blanchi sur les faits que lui reproche l’IGF.
Le gouvernement est donc appelé à tirer cette affaire au clair pour fixer la population du Kongo central sur le sort des personnes appelées à l’administrer dans les jours à venir.
Véron K.