Verrait-on encore Moïse Katumbi et le Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi, main dans la main, au sein de l’Union sacrée de la nation (USN)? Dans l’entourage de Moïse Katumbi, leader d’Ensemble pour la République, on écarte définitivement cette option. A l’étape des consultations qu’il a engagées depuis son arrivée à Kinshasa, Moïse Katumbi n’a pas livré le secret de ses délibérations. Une chose est cependant sûre : la grande tendance est au départ de la majorité parlementaire. Sa deuxième ligne rouge ayant été franchie avec l’installation de l’équipe Denis Kadima à la Céni (Commission électorale nationale indépendante), Katumbi n’a plus de choix. Face à Katumbi, il y a une alternative : rester dans l’Union sacrée, c’est accepter de se couvrir de ridicule qui finira par l’enterrer politiquement; tourner le dos à Tshisekedi, c’est répartir pour un passage dans le désert qui s’étendra jusqu’en 2023. Quoi qu’il en soit, entre Tshisekedi et Katumbi, la rupture est irréversible. Pour l’instant, le camp Katumbi travaille juste sur les modalités du divorce.
Le président du parti politique, Ensemble pour la République, Moïse Katumbi, est arrivé à un point de non-retour dans ses relations avec le Président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, dans le cadre de l’Union sacrée de la nation (USN). Les consultations en cours ne sont qu’une formalité.
Contrairement à une information véhiculée dimanche matin, Moïse Katumbi n’a jamais adhéré au schéma du chairman du MLC, Jean-Pierre Bemba. Bien au contraire, il lui a téléphoné, voire visité pour leur amitié qui va au-delà de la politique.
Rien n’est encore décidé
Malgré les pressions diplomatiques, Moïse Katumbi n’a donc pas bougé d’un centimètre.
Dieudonné Bolengetenge Balea, secrétaire général d’Ensemble pour la République, soupçonne une main noire dans les informations relayées ce dimanche par RFI : «Moïse Katumbi «aurait accepté»…Ça sent des officines de mauvais goût ! Les consultations ne sont même pas finies au niveau des élus. On n’a pas encore écouté les coordinations des jeunes, des femmes, des provinces, des associations et mouvements katumbistes, ni les proches alliés politiques. Ni le Président ni aucun officiel de la famille politique ne s’est exprimé. Conseil gratuit : maîtrisez vos émotions car chez nous la pratique démocratique est de mise. A bon entendeur, salut !»
Sur les ondes de la radio Top Congo Fm, Francis Kalombo, l’un des fidèles lieutenants de Katumbi, va dans le même sens que son secrétaire général.
«Moi, étant la bouche autorisée, je sais que Moïse Katumbi est en train de consulter et jusqu’à présent, il n’a pas fini ses consultations. Il est en plein dedans», a indiqué Francis Kalombo, qui fait d’office de porte-parole adjoint de Moïse Katumbi. Et d’ajouter : « Après les ambassadeurs, Moïse Katumbi a rencontré les sénateurs et les députés d’Ensemble pour le changement province par province et il continue aujourd’hui (dimanche 31 octobre) avec ces rencontres. La liste est encore longue».
Le plus important est qu’aucune décision n’a été prise. Francis Kalombo rassure à cet effet. Moïse Katumbi, rappelle-t-il, « va consulter tout le monde jusqu’à l’épuisement et la fin, soit par un point de presse soit par communiqué, Moïse Katumbi donnera la position de sa famille politique».
Il n’y a donc aucune raison de s’alarmer. Comme un avion qui a pris l’élan en vue du décollage jusqu’à atteindre le point de non-retour, c’est soit le décollage, soit le crash. Moïse Katumbi le sait. Il ne lui reste plus qu’une option : partir. N’a-t-il pas lui-même créé toutes les conditions d’une rupture en réaction au mépris du président Tshisekedi ?
Un agenda chargé
Le président d’Ensemble pour la République prévoit de rencontrer tout le monde. Dans son agenda, il est prévu des réunions en groupe et en tête-à-tête avec de nombreuses personnalités de sa famille politique, des diplomates, des acteurs de la société civile, des sociétaires de l’Union sacrée voire des journalistes.
Lors de ses précédents séjours à Kinshasa, Moise Katumbi se faisait accompagner partout de Jean-Pierre Bemba. Mais, l’entourage du chairman du MLC est formel que l’homme de Gemena n’a jamais avalisé toutes les démarches et initiatives du shérif et fermier de Kashobwe depuis un temps. Il ne faut pas être né de nouveau pour se rendre compte que Bemba s’est sensiblement rapproché de Tshisekedi et que Katumbi a pris ses distances.
L’ambassadeur américain en RDC, Mike Hammer, ne s’est pas fait prier pour rencontrer Katumbi. Pour que personne ne l’ignore, une photo a immortalisé la rencontre. Les ambassadeurs de l’Union européenne (UE) ont également eu droit à une audience. Selon toutes les sources, ces consultations sont suspendues pour permettre à Katumbi de s’expliquer tant au pays qu’à l’étranger.
Econews