Des avocats de l’agence de l’ONU pour les réfugiés ont affirmé que des demandeurs d’asile expulsés par Londres vers le Rwanda risquaient ensuite d’être envoyés dans un autre pays où ils pourraient subir des violences ou des persécutions.
Kigali a accusé le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) de «mensonge», mercredi 12 juin, après que l’instance a affirmé que les demandeurs d’asile expulsés du Royaume-Uni vers le Rwanda pourraient être relocalisés ailleurs et subir des persécutions. Lundi, des avocats du HCR avaient affirmé devant un tribunal londonien que des personnes visées par le projet controversé d’expulsion vers le Rwanda risquaient d’être ensuite envoyées dans un autre pays où elles pourraient subir des violences ou des persécutions.
«Le HCR ment», a commenté dans un communiqué le gouvernement rwandais, accusant l’agence d’«une série d’allégations totalement infondées» contre Kigali. «L’organisation semble vouloir présenter de fausses allégations aux tribunaux britanniques concernant la façon dont le Rwanda traite les demandeurs d’asile», a-t-il poursuivi. L’audience qui s’est tenue lundi est la dernière en date d’une série de recours juridiques visant à faire annuler cette initiative du gouvernement britannique, décriée par les défenseurs des demandeurs d’asile. L’ONU et le Conseil de l’Europe l’ont aussi appelé à abandonner son projet.
«Le HCR a toujours clairement fait part de sa préoccupation concernant le risque sérieux que fait peser sur les réfugiés «l’externalisation» [des demandes d’asile], y compris le refoulement, et estime que le partenariat (…) entre le Royaume-Uni et le Rwanda transfère la responsabilité des décisions en matière d’asile et de protection des réfugiés», a réagi l’instance onusienne dans un communiqué, sans plus de détails.
Selon la loi adoptée le 23 avril par le Parlement britannique, des migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni peuvent être expulsés vers le Rwanda, où leur demande d’asile sera étudiée, sans possibilité pour eux de retourner au Royaume-Uni quel qu’en soit le résultat. Les premiers vols ont été annoncés pour le mois de juillet, et de premiers migrants ont été arrêtés au début de mai. Mais l’avenir de ce projet controversé est incertain depuis que le premier ministre conservateur, Rishi Sunak, a annoncé des élections législatives pour le 4 juillet. Des dizaines de migrants qui avaient été placés en détention par les autorités britanniques pour être expulsés vers le Rwanda ont été remis en liberté, a annoncé mercredi leur cabinet d’avocats.
Avec AFP