Bisimwa

Sous l’égide du Qatar, les rebelles AFC/M23, le Rwanda et la RDC reprennent le dialogue ce 27 mars à Doha

Ce vendredi 27 mars, Doha accueille une nouvelle étape cruciale dans les efforts de paix pour l’Est de la RDC. Sous médiation qatarie, des représentants de la coalition rebelle AFC/M23, du Rwanda et de la RDC reprennent les discussions initiées le 18 mars, lors d’un premier dialogue ayant réuni Félix Tshisekedi et Paul Kagame. Dirigée par Bertrand Bisimwa, chef de la diplomatie rebelle, et accompagnée d’officiers clés comme le colonel John Imani Nzenze, la délégation du M23 tente, avec les parties étatiques, de désamorcer une crise régionale aux racines profondes.

Une nouvelle étape clé dans les efforts de paix pour l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC) se joue ce vendredi à Doha, au Qatar. Des sources concordantes confirment que des représentants de la coalition rebelle AFC/M23, ainsi que des délégations rwandaise et congolaise, ont été conviés à reprendre les discussions entamées le 18 mars dernier sous médiation qatarie. L’objectif : relancer un dialogue fragilisé par des décennies de conflits et de tensions régionales.

Cette rencontre fait suite à un premier round de pourparlers historiques, tenu le 18 mars, au cours duquel l’émir du Qatar, Tamim Ben Hamad Al Thani, avait réussi à réunir le Président Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame. Une première depuis des mois, marquée par des accusations récurrentes de Kinshasa contre Kigali, soupçonné de soutenir les rebelles du M23 – ce que le Rwanda dément.

Une délégation rebelle menée par Bertrand Bisimwa

Côté rebelle, c’est Bertrand Bisimwa, coordonnateur adjoint de l’AFC/M23 en charge de la diplomatie, qui dirige la délégation. Il est accompagné de figures clés du mouvement, dont le colonel John Imani Nzenze, responsable des renseignements militaires. La présence de ces haut-gradés illustre l’enjeu stratégique des discussions, qui touchent autant aux questions sécuritaires qu’aux racines politiques du conflit.

Du côté des États, les détails sur la composition des délégations congolaise et rwandaise restent encore flous. Toutefois, des sources proches des négociations soulignent que les discussions portent sur un éventuel désengagement des combattants du M23 des zones occupées dans l’Est, ainsi que sur les garanties sécuritaires et politiques à leur accorder.

Le Qatar, médiateur surprise dans une crise régionale complexe

L’implication croissante du Qatar dans ce dossier surprend certains observateurs, mais s’inscrit dans la volonté de l’émirat de renforcer son rôle diplomatique sur la scène internationale. Après des médiations réussies dans des crises au Liban ou entre les États-Unis et les Talibans, Doha mise sur son image de facilitateur neutre.

« Le fait que les parties acceptent de se retrouver à Doha est déjà un signe encourageant », note un diplomate africain en poste à Kinshasa. « Mais les attentes sont immenses : les populations de l’Est de la RDC vivent dans l’horreur depuis près de 30 ans. Il faut des actes concrets. »

Un contexte régional explosif

La reprise des combats entre l’armée congolaise, soutenue par des partenaires internationaux, et le M23 depuis fin 2021 a plongé la région du Nord-Kivu dans une crise humanitaire aiguë, avec plus de 6 millions de déplacés selon l’ONU. Les récentes avancées des rebelles vers Goma, capitale provinciale, ont accru les pressions pour une solution négociée.

Si les pourparlers de Doha suscitent un fragile espoir, les défis restent titanesques : méfiance entre Kinshasa et Kigali, divergences sur le statut des combattants du M23, et la question épineuse de la présence de groupes armés étrangers dans l’Est congolais.

Econews

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