Le développement à la base étant l’un des objectifs prioritaires du programme de son mandat quinquennal, le Président de la République Démocratique du Congo, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, s’est, dès son entrée en fonction, conformé à l’article 200 de la Constitution invitant en conférence les gouverneurs de province. A cette occasion, les participants émettent des avis et formulent des suggestions sur la politique à mener et la législation à édicter par le pays. Au fil des années, le constat malheureux qui se dégage est que le système de gouvernance ne s’applique comme il se doit. D’où la montée au créneau des députés provinciaux qui, constamment, accusent les chefs des exécutifs provinciaux de mauvais gestionnaires et réclament leur départ. Face à cette situation, le gouvernement se voit dans l’obligation de refaire l’image de la territoriale. C’est ainsi qu’au cours d’une réunion du conseil des ministres présidée par le chef de l’Etat, le vice-premier ministre, ministre en charge de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières a été instruit d’organiser des élections dans quatorze provinces à problèmes. Et des informations en notre possession, il ressort que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) s’affaire déjà à ce propos.
Sous la direction du chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, il sera organisé, du 22 au 23 décembre 2021 à Kinshasa, la conférence des gouverneurs de province placée sous le thème «La stabilité dans la gouvernance des provinces, gage de la réussite du programme de développement communautaire à la base de 145 territoires».
Selon le télégramme du ministère de l’Intérieur, les délégués des provinces devaient déjà se trouver dans la capitale, hier jeudi 16 décembre 2021, pour préparer avec le secrétariat permanent de la conférence des gouverneurs l’évaluation des recommandations de la session précédente et la préparation des états des lieux de leurs provinces respectives.
Cette rencontre est convoquée au moment où plusieurs provinces sont en instabilité variante créée suite aux déchéances des gouverneurs de province par les assemblées provinciales. Des intérimaires ont été placés en attendant l’organisation des élections prévues en 2022.
Outre les gouverneurs de province, cette conférence est composée du président de la République, premier ministre et du ministre de l’Intérieur. Par ailleurs, tout autre ministre du gouvernement peut y être invité.
Assemblée provinciale, un frein au développement à la base
Vu l’état actuel dans lequel se trouve la République démocratique du Congo, il y a lieu de proposer une véritable cure de jouvence au sein de la territoriale, car, le gouvernement tient au développement de 145 territoires.
En effet, quelle que soit la bonne volonté, il est difficile pour les chefs des exécutifs provinciaux de donner le meilleur d’eux-mêmes compte tenu de l’esprit d’avidité et de cupidité qui caractérisent bon nombre de députés provinciaux. Cherchant à trouver leur compte, ces derniers s’adonnent aux actions de sape, alors qu’ils sont appelés à réfléchir pour la bonne gouvernance des provinces. D’où les conflits qui débouchent sur des déchéances des gouverneurs de province ou des présidents de l’Assemblée provinciale. Pareil climat ne peut en aucun cas favoriser le développement à la base.
Par ailleurs, la prochaine conférence devra innover en soumettant les gouverneurs de province à un contrat de performance comme il en était le cas, à une certaine période, pour les mandataires de l’Etat dans les entreprises publiques à travers le Conseil Supérieur du Portefeuille (CSP), Car, de la même manière que l’on déplore le comportement des députés provinciaux, les gouverneurs de province ont aussi une grande part de responsabilité dans la mauvaise gestion de leurs juridictions respectives.
Il est donc attendu de la prochaine conférence des gouverneurs de province des recommandations réalistes si l’on veut permettre au chef de l’Etat de gagner son pari de développement à la base.
Véron Kongo