FASTHI a Doha

Tshisekedi et Kagame attendus fin juillet à Washington, tandis que les négociations avec l’AFC/M23 se poursuivent à Doha

Au moment où les Présidents Félix Tshisekedi (RDC) et Paul Kagame (Rwanda) s’apprêtent à signer un accord de paix à Washington sous médiation américaine d’ici fin juillet, les négociations entre Kinshasa et la coalition rebelle AFC/M23 se poursuivent à Doha (Qatar) dans un climat tendu. Malgré des progrès annoncés, les discussions butent encore sur des questions cruciales : intégrité territoriale, avenir politique et sécurité dans l’Est de la RDC. Un dossier complexe où se mêlent enjeux nationaux et influences régionales.

Alors que les Présidents Félix Tshisekedi (RDC) et Paul Kagame (Rwanda) sont attendus fin juillet à Washington pour la signature d’un accord de paix sous l’égide des États-Unis, les négociations entre Kinshasa et la rébellion AFC/M23 se poursuivent dans un climat tendu à Doha.

Un sommet américain pour sceller la réconciliation RDC-Rwanda

Le président américain Donald Trump a officiellement annoncé, mercredi 9 juillet, qu’un accord de paix entre la République démocratique du Congo et le Rwanda serait signé avant la fin du mois à Washington. Selon des sources internes de la Maison Blanche citées par l’AFP, cette rencontre marquerait une étape cruciale dans l’apaisement des tensions entre les deux pays, après des années d’accusations de soutien à des groupes armés et d’ingérence dans l’Est congolais.

« Les deux dirigeants ont fait preuve d’une volonté politique rare. Cet accord pourrait changer la donne pour toute la région », a déclaré un diplomate occidental sous anonymat.

Pendant ce temps, au Qatar, les discussions entre la délégation congolaise, dirigée par le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur Jacquemain Shabani, et les représentants du M23 – mouvement accusé d’être soutenu par Kigali – s’avèrent difficiles. Bien qu’un diplomate présent sur place ait affirmé à l’AFP que les pourparlers « progressent dans la bonne direction », les tensions restent palpables.

La semaine dernière, le M23 avait réclamé la reprise des négociations pour finaliser les points en suspens de l’accord de Washington, signé en juin. Les médiateurs qataris, appuyés par des représentants de l’Union africaine, des États-Unis et du Togo, tentent de trouver un terrain d’entente sur des questions sensibles : la paix et la sécurité : Démilitarisation des zones occupées et sort des combattants du M23 ; l’intégrité territoriale de la RDC : Garanties contre toute sécession ou ingérence étrangère ; l’avenir politique avec une éventuelle participation des ex-rebelles aux institutions ; l’intégration régionale en prenant en compte le rôle du Rwanda dans la coopération économique.

Vincent Biruta en coulisses, l’ombre de Kigali plane

La présence discrète mais notable du ministre rwandais des Affaires étrangères, Vincent Biruta, à Doha alimente les spéculations sur le degré d’implication de Kigali dans les discussions. Bien que le Rwanda nie officiellement tout soutien au M23, son influence sur le mouvement rebelle reste un sujet brûlant.

« Les négociations sont complexes car elles touchent à des intérêts géopolitiques majeurs », confie une source proche du dossier. « Mais l’engagement du Qatar et des États-Unis offre une chance réelle de déblocage. »

Un espoir fragile pour l’Est congolais

Si les signatures se concrétisent à Washington et que les discussions de Doha aboutissent, ce double processus pourrait marquer un tournant dans l’un des conflits les plus longs et meurtriers d’Afrique. Cependant, les défis restent immenses : méfiance persistante entre Kinshasa et Kigali, gestion des minerais stratégiques, et réinsertion des combattants.

La population de l’Est congolais, épuisée par des décennies de violence, observe ces développements avec un mélange d’espoir et de scepticisme. « Nous voulons croire à la paix, mais nous avons été trop souvent déçus », témoigne un habitant de Goma sous couvert d’anonymat.

Prochain rendez-vous : Washington, fin juillet 2025.

Econews