L’espoir est une denrée rare et précieuse dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Il y a à peine dix jours, la signature de la » Déclaration de principes » de Doha entre le gouvernement congolais et la coalition rebelle AFC/M23 avait ravivé une lueur, timide mais réelle, de paix.
Mais alors que la date butoir du 29 juillet 2025 est passée sans le moindre signe concret d’apaisement sur le terrain, cette lueur menace déjà de s’éteindre. C’est un amer sentiment de retour à la case départ qui envahit la région des Grands Lacs, habituée à voir les accords se succéder sans lendemain.
Depuis des années, les signatures se sont empilées, les poignées de main se sont multipliées, les déclarations d’intention ont rempli les colonnes des journaux. Pourtant, la violence persiste, le déplacement des populations s’accentue, et l’économie locale reste paralysée. La Déclaration de Doha devait être différente, marquant une nouvelle ère de responsabilité et d’engagement. Malheureusement, les faits sont têtus : le délai fixé a été ignoré, et les signaux positifs sont aux abonnés absents.
Cette inertie, ou plutôt ce blocage, est d’autant plus frustrant que le chemin vers la paix est balisé par des engagements clairs. Pourtant, l’impasse est bien là, alimentant le cycle de la méfiance et des accusations mutuelles.
La question n’est plus de savoir si les intentions sont bonnes, mais si la volonté politique de traduire ces intentions en actions concrètes existe réellement.
Dans ce contexte alarmant, tous les regards se tournent désormais vers Washington et Doha. Ces deux capitales, qui ont joué un rôle clé dans la médiation et la facilitation de cette dernière tentative de paix, portent une lourde responsabilité. Il ne suffit plus de faciliter des signatures, il faut désormais peser de tout leur poids diplomatique et politique pour ramener les deux parties au conflit à la raison. Cela implique une pression ferme, des mécanismes de suivi rigoureux, et, si nécessaire, des mesures coercitives pour garantir le respect des engagements.
L’Est de la RDC ne peut plus se permettre d’être le théâtre de rendez-vous manqués et d’espoirs brisés. Il est impératif que les acteurs internationaux et régionaux comprennent l’urgence de la situation. La paix n’est pas une option, c’est une nécessité absolue pour des millions de Congolais qui aspirent simplement à vivre dans la sécurité et la dignité. Doha a offert une plateforme, mais sans une action forte et immédiate, elle risque de n’être qu’un énième nom sur la longue liste des accords non respectés, condamnant la région à un avenir incertain. Le temps presse, et l’heure est à l’action, pas aux atermoiements.
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