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Un scandale de plus à l’APROCEM : quand le clientélisme triomphe sur la vision du Chef de l’Etat

Louis Watum Kabamba, ministre de l’Industrie et du Développement des PME, suscite l’indignation en tournant le dos aux principes qui ont forgé sa réputation. Alors qu’il était chantre de l’entrepreneuriat à la tête de la FEC (Fédération des entreprises du Congo), il multiplie désormais les décisions controversées, à l’image de la nomination de Mme Gisèle Kayembe, présentée comme comédienne sans expérience managériale, à la tête de l’APROCEM. Une décision perçue comme du pur clientélisme, sapant la vision du Président Tshisekedi pour l’émergence d’une classe moyenne. Entre suspensions arbitraires à l’ANADEC et nominations opaques, le ministre de l’Industrie, dont le parti politique ne présente aucun député, transforme les institutions publiques en « butin de guerre». Appel à la Primature : l’heure est au recadrage.

Louis Watum Kabamba, ministre de l’Industrie et du Développement des PME, fait aujourd’hui l’objet de vives critiques pour ses décisions jugées en contradiction flagrante avec les engagements qui ont motivé sa nomination. Alors qu’il était encensé pour son plaidoyer en faveur des entrepreneurs lors de son mandat à la tête de la Commission des mines de la Fédération des entreprises du Congo (FEC), il est désormais accusé de saboter la vision du président Félix Tshisekedi en privilégiant des nominations clientélistes au sein des institutions clés.

UNE NOMINATION QUI SCANDALISE

La récente désignation de Gisèle Kayembe Fontaine, comédienne de profession et chargée de mission au cabinet du ministre, à la présidence du Conseil d’administration de l’Agence pour la promotion des classes moyennes (APROCEM), a jeté de l’huile sur le feu. Aucune expérience dans l’entrepreneuriat ou la gestion publique ne figure au curriculum de Mme Kayembe, dont le parcours se limite à une carrière d’animatrice radio (2004-2010), suivie d’une reconversion dans le théâtre.

«Confier un établissement public stratégique à une personnalité sans expertise, c’est mépriser l’objectif de création d’emplois promis par le Chef de l’État», dénonce un expert du secteur sous couvert d’anonymat. Pour beaucoup, cette décision illustre une logique de copinage, la nommée étant perçue comme une proche du ministre.

Cette controverse s’inscrit dans une série de mesures contestées. En parallèle, la suspension précipitée du directeur général de l’ANADEC (Agence nationale de développement économique) alimente les suspicions de purge administrative. Selon des sources internes, ces mouvements viseraient à placer des fidèles du ministre dans des postes clés, transformant les institutions publiques en «butin de guerre» pour son parti, pourtant dépourvu de représentation parlementaire.

Les analystes soulignent le paradoxe : alors que le président Tshisekedi mise sur l’émergence d’une classe moyenne pour créer des millions d’emplois, son ministre chargé de ce dossier prioritaire semble privilégier des intérêts personnels. «Comment booster l’entrepreneuriat avec des nominations politiques ? C’est un affront aux règles administratives et à la vision présidentielle », s’indigne un leader de la société civile.

APPEL A L’INTERVENTION DE LA PRIMATURE

Face à la grogne, des voix s’élèvent pour exiger un recadrage par la Primature. La suspension de l’ANADEC, perçue comme arbitraire, est notamment pointée du doigt. «Ces actes minent la crédibilité de l’État. La hiérarchie doit rétablir l’éthique et la compétence comme critères uniques », insiste un cadre d’un parti d’opposition.

Le ministre Louis Watum Kabamba, silencieux face aux critiques, n’a pas répondu aux sollicitations des médias. L’absence de justification officielle renforce les interrogations sur ses motivations réelles. Dans un contexte où la population attend des actes concrets pour relancer l’économie, ce scandale rappelle cruellement le fossé entre les promesses politiques et les pratiques sur le terrain.

La pression monte pour que le gouvernement clarifie sa position et redonne priorité à la compétence sur les réseaux d’influence.

Econews

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