Conformément à la Constitution, le président de la République démocratique du Congo est appelé à faire l’état des lieux de la nation devant le congrès réunissant les députés nationaux et sénateurs. C’est à cet exercice que Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a été soumis le lundi 13 décembre 2021. Plusieurs personnalités tant politiques, diplomatiques, économiques que du monde des affaires ont rehaussé de leur présence cette cérémonie, y compris les gouverneurs de province.
Dans une de ses éditions matinales d’hier jeudi 16 décembre 2021, la radio Top Congo Fm a signalé la présence, lundi au Palais du peuple, d’Atou Matubuana, gouverneur déchu de la province du Kongo central est attendu, jusqu’à ce jour, à la Cour de Cassation. L’intéressé devra s’expliquer sur les faits de détournement de deniers publics dénoncés par l’Inspection général des finances (IGF). Ce comportement frise de l’indiscipline caractérisée de la part d’un homme d’Etat et ses institutions.
Des informations en notre possession, il ressort qu’Atou Matubuana est introuvable au pays depuis que la Cour de cassation a lancé un mandat de comparution à sa charge. Entre-temps, le collectif de ses avocats les démentait, tout en entreprenant des démarches judiciaires. Sa réhabilitation par le Conseil d’Etat sera méconnue par le vice-premier ministre, ministre en charge de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières, qui soutient la suprématie de la Cour constitutionnelle sur les autres juridictions.
Pour lui, toute autre décision judiciaire concernant Atou Matubuana est nulle d’effet d’autant plus que l’intéressé n’a jamais attaqué l’arrêt de la Cour constitutionnelle lui demandant de déposer sa démission auprès du chef de l’Etat pour avoir été déchu de ses fonctions par l’Assemblée provinciale.
Cette carte étant tournée, le vice-premier ministre Daniel Aselo estime être en droit de désigner un intérimaire pour la province du Kongo central en attendant les élections en 2022.
Pour redevenir crédible, le gouverneur déchu de la province du Kongo central ne peut que répondre à l’invitation de la justice. Son apparition, par-ci, par-là, ne serait qu’une façon de narguer la République démocratique et son peuple.
Véron K.