La salle Show Buzz a refusé du monde ce 3 mai 2022. Et pour cause : Leadership et Gouvernance pour le Développement, le nouveau parti politique présidé par l’ancien premier ministre Matata Ponyo effectuait sa sortie officielle.
Au-delà de la forte mobilisation et d’une affluence sans pareille, il y a lieu de faire remarquer que l’organisation a voulu faire d’une pierre deux coups : Matata Ponyo, sénateur, professeur d’économie et président de l’Université Mapon de Kindu, a été déclaré candidat à la prochaine élection présidentielle.
C’est le premier candidat déclaré à la magistrature suprême, si l’on ne tient pas compte de l’ambition déclarée de longue date par Félix Tshisekedi. La candidature de Matata est sans conteste un acte de courage, dans un environnement où effleurer la question de la présidentielle de 2023 hors l’Union sacrée de la nation est donnée pour un crime de lèse-majesté.
En effet, les radicaux tshisekedistes ont toujours considéré que leur champion serait le seul et unique candidat. D’où la crainte de bien des personnalités à afficher publiquement leurs ambitions présidentielles, de peur de s’exposer à toutes les formes de violence.
A l’exemple de Moïse Katumbi qui, sans s’être jamais prononcé, fait l’objet de foudres des partisans de Félix Tshisekedi, tapis derrière le projet de loi visant à écarter de la course les Congolais dont l’un des parents ne serait pas Congolais. Un moment mis sous le boisseau, « la loi Tshiani » vient d’être ravivée à la faveur de l’arrivée d’André Mbata à la vice-présidence du bureau de l’Assemblée nationale en remplacement de Jean-Marc Kabund-a-Kabund.
L’heure est déjà aux tractations secrètes destinées à contourner la la loi fondamentale et mettre l’écart le plus dangereux des concurrents. Cependant, en déclarant d’ores et déjà sa candidature, Matata Ponyo prend à contre-pied ses adversaires qui auront bien du souci à se faire. Car chacune de leurs initiatives genre peaux de bananes serait compris comme une volonté manifeste de nuire à l’un des candidats les mieux positionnés.
Matata candidat à la présidentielle, les états-majors politiques doivent déjà remuer leurs stratégies face à l’homme que même la Cour constitutionnelle n’a pas su mettre à bas.
Econews