Dans vingt-quatre heures, ce mardi 7 mars, le M23 devrait amorcer le processus de son désengagement des localités de la province du Nord-Kivu dont Kirolwire, Kitshanga, etc., selon la décision arrêtée par les chefs d’états-majors des forces conjointes de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est (EAC de son sigle anglais). Une première phase qui sera suivie, selon la même instance, de celle de l’abandon de la base militaire de Rumangabo et de Rutshuru-Centre. Le retrait complet devrait être achevé le 31 mars, par le retrait de Bunagana occupé depuis huit mois, suivi du cantonnement et du désarmement…
du M23 au mont Sabinyo. Ainsi, les tractations diplomatiques amorcées à Luanda et poursuivies dans les divers cycles de Nairobi (I, II, et III) auront connu leur aboutissement, avant la mise en œuvre du Programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement Communautaire et Stabilisation (P-DDRCS).
Ceci, c’est sur le papier. Même si une délégation du M23 était reçue à Luanda par le président angolais et Médiateur désigné de l’Union africaine João Lourenço à la veille de la visite-éclair du président français Emmanuel Macron, aucun engagement n’a été clairement spécifié. Pire, le fait que lors de son séjour à Kinshasa le lendemain (vendredi 3 mars), Emmanuel Macron s’est gardé d’évoquer l’appui du Rwanda au mouvement rebelle devrait inspirer des inquiétudes quant à la probabilité de voir Paul Kagamé se déterminer à retirer ses troupes engagées sur le territoire congolais.
En tout état de cause, le doute est permis, considérant que cette dernière injonction faite au mouvement rebelle n’est pas la première du genre. Le mini-sommet des chefs d’Etat réuni dans la capitale angolaise le 23 novembre 2022 avait déjà fixé un cessez-le-feu au 15 janvier 2023. Arguant du fait qu’ils n’avaient pas été associés aux discussions, les dirigeants du M23 avaient déclaré ne pas être concernés.
Ils iront jusqu’à intensifier leurs offensives, par une incursion dans le territoire de Masisi et menaçant directement Sake et Goma, par-delà. Maintenant que le compte à rebours a commencé, touchons du bois avec Tshilombo Tshisekedi et jugeons de la «bonne foi» du maître de Kigali.
Au cas contraire, il sera alors déclenché, dit-on, le feu de l’enfer sur des rebelles récalcitrants qui ne méritent pas mieux !