7 millions de déplacés

Le chiffre fait froid dans le dos. Selon l’Organisation internationale de migration (OIM), le nombre de déplacés de guerre du fait de la situation sécuritaire en Ituri, les Nord-Kivu et Sud-Kivu et la Tanganyika avoisinerait désormais les sept millions de personnes. Des milliers de familles entassés dans des camps de fortune à la périphérie des villes de l’Est congolais dans le dénuement le plus total. Un champ laissé libre aux organismes caritatifs étrangers qui, bon gré mal gré, leur apportent une assistance aléatoire selon le bon vouloir de la constellation de groupes…
armés qui n’hésitent pas quelquefois à leur faire payer un lourd tribut humain.
On ne compte plus les villages vidés de leurs habitants, des écoles et centres de santé incendiés, des prêtres enlevés jamais retrouvés… De Djugu au nord aux Hauts plateaux de Minembwe et au-delà dans le Tanganyika en passant par Oicha, Beni la Martyre, Kasindi, Butembo et Lubero, des massacres au quotidien se comptent par centaines, malheureusement banalisés par les dirigeants qui ont beau jeu de porter des accusations contre les pays voisins, tout en ménageant leur confort dans la capitale et des voyages de villégiature à l’étranger comme si tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles.
Sept millions de déplacés abandonnés à leur triste sort par ceux-là mêmes qui prétendent gouverner en son nom, c’est autant d’électeurs en moins. Des masses martyrisées mais qui n’en gardent pas moins une mémoire aiguisée par des décennies d’errance. Dans leur errance, ces hommes et ces femmes n’oublient pas la montagne de promesses qui leur avaient été faites en son temps dans la perspective du rétablissement de la paix.
Tout comme ils gardent à l’esprit la déclaration de cet officiel congolais qui, s’adressant à une assistance d’investisseurs probables aux Etats-Unis (Texas), soutenait avec désinvolture qu’ «il n’y a pas de guerre au Congo»!
Les élections, c’est dans moins de deux mois. Il reste à voir quel discours ceux qui briguent de nouveaux mandats ou ceux qui projettent de se lancer dans la bataille électorale tiendront à une population qui se demande si elle appartient toujours à cette entité territoriale appelée la République démocratique du Congo au cœur de l’Afrique.

Econews