«Dura lex, sed lex» dit-on. Ce qui signifie en français : «la loi est dure, mais, c’est la loi». Cet adage latin peut s’appliquer à la situation qui prévaut actuellement dans la province du Kongo central. En effet, avec l’éviction d’Atou Matubuana au poste de gouverneur, la justice vient d’avoir raison du doute qui planait sur l’application de l’arrêt rendu le 29 mai 2020 par la Cour Constitutionnelle sous le numéro R.Cons. 1171. Cette haute juridiction demandait à Atou Matubuana de déposer sa démission au Chef de l’Etat. Cette disposition n’ayant toujours pas été d’application pour des raisons difficiles à élucider, le Vice-premier ministre, ministre en charge de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières, juriste de son état, n’a pas hésité un seul instant à faire figurer le Kongo central sur la liste des gouverneurs concernés par l’organisation des élections en provinces. Et ce, conformément aux instructions reçues du Président de la République, Félix-Antoine Tshilombo, lors de la réunion du Conseil des ministres du 7 mai 2021. L’objectif poursuivi est de préserver un climat de paix dans les provinces. En outre, ayant un dossier contre l’Inspection générale des Finances devant la Cour de Cassation, Atou devra affûter ses armes pour mieux se défendre.
Dix-sept élus nationaux de la province du Kongo central ont, lundi 6 septembre 2021, répondu à l’invitation leur lancée par le Vice-premier ministre, ministre en charge de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières.
Face à ce caucus des députés, il a été question pour le Vice-premier ministre Daniel Aselo de dissiper tout malentendu sur le dossier concernant l’organisation de l’élection du gouverneur dans la province du Kongo central.
De leurs échanges, il ressort que cette province est bel et bien concernée par l’organisation des élections en provinces. Par la même occasion, les députés nationaux ont été informés de la désignation de l’actuel vice-gouverneur, Justin Luemba, au poste de gouverneur intérimaire en attendant l’organisation de l’élection dans environ un mois, apprend-on.
Elu de Tshela, le député Fuani César a fait observer qu’Atou Matubuana avait été frappé par une décision de l’Assemblée provinciale du Kongo central. Et sur instruction de la haute hiérarchie du pays, le Vice-premier ministre Daniel Aselo n’a fait qu’appliquer le texte.
Intervenant dans la matinée de lundi 6 septembre 2021 dans sur chaîne de radio Top Congo Fm, le député Papy Mantezolo a abondé dans le même sens que son collègue Fuani César en soulignant que les avocats d’Atou Matubuana auraient dû, en son temps, attaquer l’arrêt de la Cour Constitutionnelle. Ne l’ayant pas fait, les dés sont aujourd’hui jetés.
Selon le député national Nsumbu Kalavo Pierre, la page Atou Matubuana tourné augure un nouveau départ pour l’émergence de la province du Kongo central et rencontre ainsi les attentes de tous les Ne Kongo.
Signalons cependant que, parmi les élus ayant répondu à l’invitation du Vice-premier ministre Daniel Aselo, les plus remarquables sont Deo Nkusu, Papy Mantezolo et Adrien Phoba bien connus dans cette guerre de palais.
Moralité oblige
Si, par ailleurs, le premier cap vient d’être franchi dans la province du Kongo central en cherchant à préserver l’unité, il n’en est pas le cas pour la moralité dont le doute plane sur la population.
En effet, les Ne Kongo ont encore frais en mémoire le scandale sexuel commis en 2019 par l’actuel gouverneur intérimaire et dont la vidéo a fait le tour du monde.
Bien qu’intérimaire, que pourra alors être la quintessence de son message éducatif à transmettre à la population, particulièrement à la jeunesse montante, s’interrogent plus d’un observateur.
Aux autorités compétentes de se pencher sur ce problème crucial.
Véron Kongo