En République Démocratique du Congo, la machine de mobilisation des recettes internes tourne à plein régime. Pour le Gouvernement, le défi est de maintenir ce rythme à quatre mois de la fin de l’exercice budgétaire 2022. Vendredi en Conseil des ministres, le ministre des Finances, Nicolas Kazadi Kadima-Nzuji, a présenté sa nouvelle stratégie de mobilisation des recettes qui met à contribution les trois régies financières nationales (DGI, DGDA et DGRAD).
Les finances publiques se portent bien. C’est qu’on peut retenir de l’état des lieux, présenté vendredi en Conseil des ministres, par Nicolas Kazadi, ministre des Finances. Faisant le point des finances publiques, quatre mois avant la clôture de l’exercice budgétaire en cours, Nicolas Kazadi s’est dit «satisfait» de mobilisation des recettes publiques dans le cadre de mise en œuvre des mesures édictées par le Gouvernement.
A ce propos, il a indiqué que les recettes mobilisées au mois de juillet 2022 ont été de 1.701,9 milliards de francs congolais, soit 117% de taux de réalisation par rapport aux prévisions mensuelles arrêtées à 1.458,8 milliards de CDF.
Selon le ministre des Finances, les régies financières telles que la Direction Générale des Impôts (DGI) et la Direction Générale des Recettes Administratives, Judiciaires, Domaniales et des participations (DGRAD) ont dépassé leurs assignations budgétaires mensuelles respectivement de 132% et 126%. A l’exception de la Direction Générale de Douane et Accises (DGDA) dont la performance a largement dépassé la moyenne pour se situer à 82%.
En cumul, les recettes mobilisées du 1er janvier au 11 août 2022 se chiffrent à 11.817,1 milliards de CDF, soit 80% du taux de réalisation par rapport aux prévisions annuelles de 14.790,9 milliards de CDF. A près de sept mois et demi de l’année en cours, le Gouvernement a mobilisé plus des recettes que celles qui l’ont été durant toute l’année 2021(soit, 11.626,5 milliards de CDF).
Le parfait sésame
Si la machine de mobilisation ne présente pas encire des signes de fébrilité, le ministre des Finances se veut prudent. Aussi, a-t-il rassuré le Conseil des ministres « des mesures stratégiques qui ont été prises pour maintenir la tendance haussière de mobilisation des recettes et la maximisation de celles-ci jusqu’à la fin de cette année». Il s’agit : «Pour la DGDA : la finalisation des dossiers contentieux, notamment ceux des pétroliers distributeurs dans l’ex-Katanga et du renforcement des contrôles de destination des marchandises surtout celles exonérées; Pour la DGI : la poursuite du contrôle et du recouvrement des superprofits auprès des entreprises minières et des contrôles de sincérité des déclarations de l’Impôt sur les bénéfices et profits (IBP) à l’échéance fiscale d’avril 2022; Pour la DGRAD : la continuation des missions mixtes de contrôle entre cette régie financière et les services d’assiette dans le secteur à fort enjeu fiscal (Environnement, Transports et Voies de Communication, Télécommunication et Santé) ».
750 millions FC d’excédent de trésorerie
Quant aux dépenses mensuelles, elles se sont chiffrées à 2.161 milliards de CDF. Elles ont couvert d’abord les dépenses sécuritaires regroupées principalement dans les rubriques des dépenses exceptionnelles et en capital dont le financement de la construction et la réhabilitation des routes en terre battue de 50 millions USD à travers l’Office des Routes.
Au 11 août 2022, les dépenses publiques du mois se chiffrent à 626 milliards de CDF. Cette accélération des dépenses au début du mois est justifiée par les paiements de la dotation à la CENI (123 milliards de CDF), les dépenses sécuritaires (124 milliards de CDF), la dette publique extérieure (31 milliards de CDF), les dépenses en capital (79 milliards de CDF).
Toujours à la même date, la trésorerie publique affiche un solde cumulé excédentaire provisoire de l’ordre de 750 milliards de CDF.
Complétant le ministre des Finances, le ministre d’Etat, ministre du Budget est revenu sur les principaux axes pour la préparation du projet de budget 2023 conformément à la lettre d’orientation budgétaire du Premier Ministre. Et suivant les orientations du Président de la République, ce budget mettra un accent particulier sur des investissements dans le secteur de la santé, de l’éducation, de l’agriculture et d’autres secteurs porteurs de croissance.
F.K.